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 valley of shadows. || ft. zouzou.

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MessageSujet: valley of shadows. || ft. zouzou.   valley of shadows. || ft. zouzou. EmptyMer 13 Aoû - 20:14





Seul, appuyé sur la rambarde de sa terrasse, Isao avait les yeux plongés dans le vague. Ses cheveux virevoltaient au gré du vent, caressant son visage avec langueur, tandis que la belle Séoul peinait à attirer son attention avec ses lumières scintillant dans la nuit noire. Il faisait assez chaud, mais Isao n’en souffrait pas vraiment, avec un caleçon pour unique habit. Il en fallait beaucoup pour qu’il se sente mal en plein été. La chaleur le rassurait. La nuit le rassurait. Le monde était comme apaisé, englobé dans cette bulle de noirceur réconfortante. Le temps semblait gelé, inerte. Seules les lumières des tours et des maisons lointaines faisaient se mouvoir l’espace, ondulant devant son regard voilé. Isao ne pouvait qu’apprécier cette douce mélancolie qui emplissait son cœur.

Un flot décousu de pensées traversa son esprit déchiré. Le calme était toujours de courte durée chez lui. Son regard s’emplissait d’une panique malsaine alors que le vent se transformait en un souffle au creux de son oreille, en une caresse le long de son bras. Etait-ce son ombre derrière lui ou bien autre chose ?
Isao jeta rageusement sa cigarette dans le vide avant de se retourner et s’engouffrer à l’intérieur de son appartement, hâtif. Il referma les baies vitrées et baissa les rideaux électriques avant d’éteindre les lumières. Il n’avait pas remarqué sa respiration rapide, ni son cœur tambourinant au fond de sa poitrine. Pourquoi avait-il peur à ce moment même ? Il n’y avait rien. Bien sûr qu’il n’y avait rien. Tout ce qu’il entendait n’était que le bruit dont il était la source. Le pauvre fut pris d’un fou rire nerveux. Qu’était-ce donc, ce truc qui clochait chez lui ? Qu’était-ce donc, qu’il avait à presque se pisser dessus comme un enfant de trois ans ? Isao s’en voulait de faire preuve de tant de faiblesse.

Grâce à une soudaine bouffée de courage, il appuya sur l’interrupteur.  L’absence de toute présence autre que la sienne transforma son rire maladroit en pleurs incontrôlés. Tout ça, c’était de la connerie, putain. De la connerie. Ou une vaste blague. Etait-il donc une si mauvaise personne pour mériter tous ces mauvais traitements de la part de son cerveau malade ? Mais Isao ne pouvait pas croire à la thèse de la simple folie. Il ne voulait pas. Il ne pouvait pas s’y résoudre. Ce serait trop facile. Tout ceci devait avoir une explication … Il ne savait même pas pourquoi il se posait toutes ces questions tout à coup alors que pendant tout ce temps il se portait très bien. Peut-être qu’il avait atteint cette période de l’année où on finit par craquer et péter un plomb. L’intérêt qu’il portait actuellement à ses voisins était si dérisoire à côté de tout ce qu’il se passait dans sa tête qu’il se décida à tourner au maximum le volume de sa chaîne hi-fi. Histoire de taire un peu ces pensées qu’il ne voulait pas entendre. Et c’est ainsi que débuta sa soirée, marquée par des allers et retours entre cigarettes et alcool, plongeant lentement mais surement son appartement dans un bain de fumée opaque où il ne faisait pas bon respirer. Mais là encore, Isao n’en avait pas grand-chose à faire.

Sans trop savoir comment, il avait fini allongé sous sa table à manger. En fait, à bien y réfléchir, il avait pensé que rester là ferait un bon abri. Oui, là au moins, personne ne pourrait venir les embêter, ses joints (oui les petits avaient fini par rejoindre la partie), sa bouteille et lui. Ah, qu’est-ce qu’il pouvait en avoir à foutre, d’avoir l’air d’une pauvre tâche à se bourrer la gueule en caleçon. Personne n’était là pour le voir, personne n’était là pour l’emmerder. Il parviendrait peut-être à s’oublier lui-même, qui sait.
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MessageSujet: Re: valley of shadows. || ft. zouzou.   valley of shadows. || ft. zouzou. EmptyMer 20 Aoû - 4:24

Pour Kazimierz, la vie n'était qu'un long fleuve très plat. Plat, hein, pas tranquille : plat comme ennuyeux. Oui, c'était un fait véritable : Kaz s'ennuyait comme un rat mor, dans sa propre existence, mais ne cherchait jamais réellement à ranimer la flamme qui avait pu un jour flamber en lui. Tout ça avait commencé avec sa fibromyalgie, naturellement. Cette douleur sourde et vicieuse s'insinuant à peu près partout dans son corps lui avait cramé quelque chose dans le cerveau, avait brisé un ressort ou éjecté une vis. Il ne se plaignait généralement pas. Après tout, inutile de se plaindre pour une maladie qui nous poursuit depuis des années et qui n'est pas prête de guérir. Il ne râlait pas non plus par rapport à son ennui puisqu'il passait intentionnellement ses journées dans sa chambre à dormir ou à écrire trois lignes malpropres d'un nouveau récit qui ne verrait jamais de suite survenir. Non, Kazimierz avait conscience de n'avoir droit qu'au silence concernant tout cela.

Cet après-midi, il était presque dix-sept heures quand il décida de sortir de son lit puis de descendre au rez-de-chaussée. Sa mère, la belle polonaise maigrichonne aux pommettes hautes qui avait su charmer son pur coréen de père était assise dans le canapé, le visage crispé par une intense concentration, et tentait laborieusement de déchiffrer le journal du jour. À vrai dire, Kaz ne pouvait même pas trouver cela drôle puisqu'il n'avait lui-même pas un coréen parfait : il comprenait certes tout mais son parler n'était pas digne de toutes les années durant lesquelles il avait vécu en Corée jusqu'à aujourd'hui. Sa maman se retourna en remarquant sa présence, lui adressa quelques mots dans leur langage premier auxquels notre futur auteur se contenta de répondre évasivement tout en remontant les escaliers. Mais sa mère l'interpella à nouveau : « Kaz, va te promener ce soir... il fait beau et comme ça tu feras quelques courses pour moi. » Le regard que lui rendit son fils n'avait qu'une signification, directe et claire : mais putain, j'ai mal. « Arrête ça. Tu as mal ou tu n'as pas envie de sortir, hein ? Rien n'avancera jamais si tu ne te bouges pas. L'avenir n'est pas figé, c'est juste toi qui prends du retard. » Elle avait raison, naturellement. Elle avait toujours raison. Pour cela, Kazimierz alla nonchalamment se doucher, s'habiller pour la première fois de la semaine, prit son porte-monnaie ainsi que la liste de courses et sa boîte à médicaments pleine à craquer. Il n'en avait pas encore pris aujourd'hui. Ses jambes lui faisait tant souffrir qu'il avait l'impression qu'on essayait de les lui briser.

Il fit les courses. Prendre le bus jusqu'au supermarché en s'enfonçant le plus possible dans un coin et ainsi ne pas risquer de se faire remarquer. Déambuler presque une heure parmi les rayons pour dégotter tout ce qui était sur cette fichue liste : des pommes, du gel douche, une bouteille de vin blanc, des biscuits, du dentifrice, des nouilles instantanées, des œufs et d'autres. Ressortir et commencer à marcher, un sac de courses dans chaque main, dans n'importe quelle direction parce qu'il n'avait plus envie de retourner à la maison. Tel un fantôme, il se traîna pendant près d'une demi-heure jusqu'à réaliser qu'il se trouvait désormais dans le quartier de l'appartement de son meilleur ami. Tant qu'à faire, il allait passer le voir. D'ailleurs, il n'était peut-être même pas là mais ça ne coûtait rien maintenant qu'il était rendu si proche.
Lorsqu'il sonna, il n'y eut aucune réponse. De la musique émanait de l'habitation et Kazimierz se dit qu'il devait certainement se tenir une fête là-dedans : il n'aimait pas les fêtes et faillit s'en aller. Mais non, quelque chose lui disait qu'il fallait qu'il entre quand même, qu'il y ait une soirée ou non : sans grand espoir, il tenta d'ouvrir la porte et – en fait, elle n'était pas fermée à clé. L'appartement sentait l'herbe et la musique lui troua presque les tympans. Ajoutant cela à ses maux de tête permanent, la première chose que Kazimierz pensa à faire fût de foncer vers la chaîne Hi-Fi pour l'éteindre. Tant pis s'il gâcherait l'ambiance... mais il n'y avait personne de toutes façons. Pas même Isao. Un tour rapide des lieux lui fit découvrir le dit Isao allongé sous la table à manger accompagné d'une bouteille d'alcool et d'un joint. Visiblement, il avait décidé de faire la fête tout seul. Kaz s'accroupit à côté de la table pour mieux le voir. « Tu aurais pas de la mayonnaise, par hasard ? » demanda-t-il tout naturellement. « C'était sur la liste de courses de ma mère mais j'en ai pas trouvé. » Il lui désigna les deux sacs plein de nourriture qu'il n'avait toujours posés.
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