Folles nous ? Jamais. Juste un peu adeptes de choses amusantes !

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Enfin ! Nous étions sorties de la cage à rats et je dus me contrôler pour ne pas laisser éclater ma joie. Non pas que je n’en avais pas envie mais comment dire, je ne voulais pas qu’ils pensent qu’ils avaient réussi à m’énerver autant que je les avais énervés. Question de fierté. Comme prévu, Hye Ri m’avait rejointe un peu plus tard et, une fois suffisamment éloignées de l’hôtel luxueux et venimeux, nous pûmes rire librement de nos mesquineries. J’étais tellement fière de nos méfaits que je confiai à Hye Ri que je pensais les écrire sur mon calendrier, tant ce moment avait été inoubliable. Oui, cela ne faisait aucun doute, il me semblait que c’était très certainement notre meilleure prestation en termes de pourriture d’ambiance. Je revoyais encore mon amie provoquer « accidentellement » la chute du boulet qui lui avait fait trop d’avances et sans rire, son plongeon dans la piscine avait été le meilleur passage de toute la réception, juste devant celui où j’avais jeté un verre de champagne à la face d’une fille énervante. Nous nous étions surpassées et je n’étais pas peu ravie que les choses aient pris cette tournure. Entre ça et un enchaînement de conversations plus ennuyeuses les unes que les autres en robe de soirée extrêmement inconfortable, je crois qu’il n’y avait pas photo. Hye Ri venait de me fournir ma dose d’amusement pour plusieurs semaines. Il fallait bien les laisser respirer un peu voyons.

Je saluai le serveur qui me connaissait assez bien, vu que j’étais une habituée : c’était là que je venais décompresser après mes heures de travail ou quand mes parents avaient la fâcheuse manie de manigancer des plans pour pourrir mon existence. Comme à mon habitude, je commandai un diabolo à la violette et Hye Ri prit également le loisir de commander sa boisson. Tant d’émotions méritaient bien un bon rafraîchissement après tout ! J’eus un rire franc quand elle m’avoua aimer être au calme, chose étrange pour la complice de crime qu’elle était à mes côtés. « Si tu aimes tant le calme, trouve-toi un joli héritier ennuyeux à souhait. Là tu vas avoir du calme. ». J’avais pris une mine dégoûtée, trahissant mon point de vue sur la question, point de vue dont j’étais sûre que Hye Ri partageait au fond d’elle. Il n’y avait rien à faire, depuis toutes petites, nous ne savions pas tenir gentiment en place en faisant des sourires idiots qu’on nous avait appris à faire. Alors, je nous voyais mal prendre cette option dans nos vies futures.

Alors que nos boissons arrivèrent, Hye Ri me parut tout à coup bien pensive. Je l’aurais bien interrogée mais elle semblait sur le point de parler, tout en remuant sa cuillère dans le cappuccino qu’elle avait choisi. Je restai donc à siroter mon diabolo dans la paille qui m’avait été fournie avec ce dernier, en la fixant inlassablement. Quelque chose lui trottait dans la tête et je voulais savoir ce que c’était. Il ne lui était pas courant de se faire dans ses pensées de la sorte, je la connaissais suffisamment pour pouvoir l’affirmer sans le moindre doute. Je sus alors au bout de quelques minutes ce qui la tracassait : les parents. Elle s’inquiétait des répercussions de notre petite escapade et se demandait si cela irait jusqu’aux oreilles de nos géniteurs. Personnellement, je ne me faisais pas de souci sur la question : quand bien même ils l’apprendraient, ça me ferait une belle jambe. J’avais coupé les ponts avec eux depuis quelques mois déjà alors je ne risquais certainement pas de répondre à leur appel réprobateur. « Ne t’en fais pas. Personne ne connaissait nos noms et je doute qu’ils aient vraiment fait attention à notre apparence. Enfin… Sauf pour ma tenue peut-être ? Ne te tracasse pas avec ça. Il y a tellement de filles refaites dans cette réception que les mots « jolie » ou « à tomber » ne les aidera pas à t’identifier. ». Sur ces bonnes paroles, je lui adressai un sourire réconfortant. Non, Hye Ri n’avait pas de souci à se faire, personne ne l’avait reconnue et au fond, je doutai que le garçon qui était tombé dans la piscine eut envie de remuer le couteau dans la plaie. Elle pouvait être tranquille de ce côté.

Alors que j’avais reposé mon attention sur mon délicieux diabolo, je relevai les yeux à l’évocation de mes parents. Comment dire ? S’ils pouvaient être morts et enterrés j’en serais bien heureuse ? Honnêtement, je ne pouvais plus dire à quelqu’un que ça allait avec mes parents depuis que j’avais sept ans. Et encore, c’était parce qu’avant je n’avais pas conscience qu’ils nous négligeaient entièrement. Mais le pire demeurait que mon père avait eu l’audace d’abandonner sa propre sœur à son sort. Je ne l’avais toujours pas digéré et je ne le digérerais probablement jamais à vrai dire. Ce fut donc la mine sombre que je répondis à mon amie : « Ça va aussi bien  qu’entre un flic et un meurtrier. Pas terrible donc. Et oui, il faut croire que me pourrir l’existence doit être leur occupation favorite. Enfin ça va. Le dernier qu’ils avaient essayé de m’envoyer n’était pas partant non plus et on avait même songé à comploter ensemble. Mais comme je suis partie et que je me suis fait un plaisir de ne pas leur communiquer ma nouvelle adresse, je suis tranquille pour le moment. ».

Nul besoin de préciser que cela m’avait plus que motivée pour venir habiter à Incheon. Je lâchai un long soupir en poursuivant la dégustation de mon diabolo. Parfois, je me disais que j’aurais aussi bien voulu être orpheline ou mieux, qu’ils m’aient abandonnée à la naissance. Je sortis alors le porte-monnaie de mon sac et déposai un billet pour régler la note. « C’est mon jour de bonté, je t’invite. » Expliquai-je à mon amie. D’ordinaire, j’invitais rarement les gens mais là il s’agissait de Hye Ri, je pouvais bien faire une bonne action. « Et toi, ils ne t’ont jamais saoulée avec ces histoires de mariages arrangés, de blind dates et autres idioties ? ». Je venais de me rendre compte qu’elle ne m’avait jamais parlé de ces choses-là de son côté. Ainsi, j’ignorais si c’était parce qu’elle n’y avait pas affaire ou si elle ne voulait simplement pas m’en parler. Chose qui me rendait très curieuse à cet instant. Après tout, c’était le moment d’en savoir un peu plus sur l’autre après toutes ces années de séparation forcée.

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Le relâchement de la pression ne faisait pas de mal, j’étais contente que nous puissions discuter en tête à tête avec mon amie sans risquer d’être importunée par je ne savais quel idiot aux alentours. Quoique, ce n’était pas parce que nous n’étions plus dans la zone de fils à papa que nous ne risquions pas de croiser des boulets. En tout cas, cet environnement convenait mieux à mon amie, puisqu’elle me confia n’être aucunement intéressée par les riches héritiers suite à ma petite blague. Je souris d’un air amusé, ayant prévu sa réaction à l’avance, puisque j’étais tout à fait d’accord avec elle sur ce point. En revanche, en ce qui concernait nos parents respectifs, il me semblait que nous avions deux situations bien distinctes. Si les parents de Hye Ri étaient aussi sévères que les miens au niveau du comportement, je doutai du fait qu’ils soient aussi obsédés que les miens en ce qui concernait l’héritage familial et les jolies alliances à conclure, une alliance se faisant au moyen d’un mariage. C’est pourquoi Lily et moi étions vues comme de beaux joyaux de cette perspective. En tant qu’être humain, j’étais tout sauf une chose admirable si l’on se mettait à la place de mes parents. Etrangement, cela me réjouissait d’autant plus quand je savais comment ils étaient.

Je ne fus pas surprise d’entendre Hye Ri me féliciter après mon petit récit dans lequel je lui avais expliqué que mes parents ignoraient désormais où je résidais, et où je travaillais aussi tant qu’à faire. Peut-être me croyaient-ils disparue ? Non, j’avais fait part à mon frère aîné de me tirer d’Ulsan pour avoir la paix et, même si c’était le premier à reconnaître que nous vivions dans une famille de pourris, je ne doutais pas un instant qu’il le leur avait transmis le message. Sans doute cela lui avait-il servi de base dans un énième argumentaire où il aurait encore dit à nos parents combien ils étaient insensibles et inhumains. Ma foi, je ne pensais même plus qu’on puisse y faire grand-chose à ce stade. Je n’attendais plus rien d’eux, sinon ne plus entendre parler d’eux justement. C’était tout de même affligeant d’en arriver là. A ma grande surprise, j’appris de fil en aiguille que Hye Ri devait également faire face à plusieurs prétendants de son côté. Attentive, les yeux rivés sur elle, buvant en même temps mon diabolo violette qui touchait à sa fin, je l’écoutai sans l’interrompre. Je ne voyais que trop bien le tableau qu’elle me dressait : je connaissais exactement la même situation à une époque, celle où mes parents étaient encore à peu près raisonnables.

Finissant ma boisson pour de bon, alors que le serveur débarrassa mon verre et l’addition – je lui mentionnai de garder la monnaie – je lui adressai un regard compatissant. J’espérais sincèrement pour elle que ses parents étaient plus compréhensifs et patients que les miens, sinon elle n’allait pas tarder à comprendre quel enfer je vivais avant de m’installer à Incheon. « Je vois. C’était exactement la même chose pour moi avant que je me « rebelle » et que je montre mon poing de plus près à l’un d’eux. J’espère que tu n’auras pas le même problème… ». Ce qui m’étonnerait. Si les garçons n’étaient pas trop méchants, ils ne risquaient rien, Hye Ri n’était pas bien méchante. Sauf si on la cherchait et si on la collait, mais c’était plutôt rare. Ces garçons avaient plutôt tendance à rougir et à bredouiller. A mon grand désespoir. J’eus un rire franc quand elle me demanda si elle avait l’air si désespérée que cela en matière d’amour. Pour le coup, ce n’était certainement pas moi qui lui donnerait des leçons sur le sujet, j’avais une malchance inédite avec les garçons. « Non, ta beauté naturelle les intimide trop c’est pour ça. Tant mieux si tu le vis bien, moi aussi je suis seule et crois-moi ça a des avantages. Profite tant que tu peux, parce qu’une fois casée, c’est fichu ! ». Même si je savais que les aventures sans suite ne l’intéressaient pas vraiment, je n’avais pas pu m’empêcher de lui stipuler cet avantage quand on était célibataire. Sans rire, si on devait attendre chastement le prince charmant, on pouvait compter les jours. Je n’avais rien contre l’amour, c’était l’amour qui semblait m’avoir en grippe.

Mes yeux se mirent à pétiller quand elle me suggéra une alliance pour mettre en péril les prétendants. Quoi de mieux ? Hye Ri était une amie proche à laquelle je pouvais aisément me confier alors comploter pour ce genre de choses me tentait plus qu’un peu ! Je voyais déjà les coups tordus que nous pourrions jouer à ses prétendants en l’occurrence, puisque pour l’instant, j’étais en vacances de ce côté. « Avec plaisir partenaire ! On va leur sortir des numéros qu’ils n’oublieront pas de sitôt ! Qu’est-ce que tu préfères ? Que je joue la copine sexy dont il n’arrivera pas à décrocher le regard ? Ou attends ! Le coup des lesbiennes ! IM-PA-RA-BLE. Je ne suis même pas sûre que ça soit dans leur vocabulaire… ». Oui des idées commençaient à fuser dans mon esprit. Hye Ri n’aurait pas dû me lancer sur le sujet, elle ne savait pas combien j’étais une experte pour ce qui était de trouver des moyens de dissuader les prétendants de s’approcher. Si elle avait des difficultés de ce côté, je pouvais assurément lui venir en aide, cela ne faisait aucun doute. « Tu crois qu’on pourrait se faire du fric avec ça ? Pas que j’en aie spécialement besoin mais ce serait drôle de leur piquer ce qui constitue leur fierté, tu ne trouves pas ? ». Oh oui, je voyais déjà mille stratagèmes à mettre au point. « On commence quand ? Tu en as un là sur ta liste d’attente ? ». Si j’enlevais ma casquette et que je chaussais la paire de hauts talons que j’avais secrètement emportée dans mon sac à mains, je pouvais être d’attaque dans cinq minutes.

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En y réfléchissant bien, je n’étais pas certaine que l’initiative de mes parents pour me trouver un gentil mari ait une bonne influence sur moi et j’étais à peu près convaincue que c’était même l’inverse en vérité. Ce n’était pas Hye Ri qui attesterait du contraire, surtout pas après m’avoir vue sauter de joie à l’idée de botter les fesses de ses prétendants à elle. C’était plus fort que moi, les envoyer bouler était presque devenu mon passe-temps préféré en fin de compte. Peut-être devrais-je même m’en inquiéter ? Néanmoins, le fait que je ne m’ennuie pas en dépit de l’absence prolongée de stupides prétendants m’étant destinés me rassura : non, je n’étais pas devenue accro à ces rendez-vous stupides que je faisais voler en mille morceaux. Un peu de tranquillité comme l’avait mentionné mon amie plus tôt, cela ne pouvait pas faire de mal et j’avais bien mérité mon moment de répit après tout. Mettre en place les idées ingénieuses que je sortais de mon cerveau était plus compliqué que cela n’en avait l’air et je devais m’assurer que rien ne viendrait perturber mes petits plans. Alors imaginez un peu quand j’avais trois fous qui se présentaient à moi la même semaine, ce n’était pas franchement évident à gérer. J’avais soupçonné mes parents de vouloir m’en envoyer autant pour que je m’avoue vaincue dans mes complots et que je rende les armes. Ils s’étaient bien trompés si c’était le cas et je jouissais à présent plus que jamais de ma tranquillité et de ma liberté complète.

Je fis ma petite moue quand Hye Ri m’apprit que non, elle n’avait pas de fou furieux à ses trousses pour le moment. J’étais déçue de ne pas pouvoir impressionner l’un de ces abrutis étroits d’esprit avec ma créativité et ma spontanéité déroutantes et allais donc pour me rabattre sur mon diabolo par réflexe, avant de me souvenir que je l’avais fini et que l’addition avait déjà été payée. Mais comment j’allais faire moi pour compenser ce manque d’amusement cruel ? Certes, cela faisait à peine un quart d’heure peut-être que nous étions revenues au calme, mais non, j’éprouvais déjà le besoin de repasser à l’action mais je me voyais mal suggérer à Hye Ri de retourner à la réception en étant déguisées pour qu’on ne nous reconnaisse pas. Sans compter que le temps de nous préparer, cette dernière serait déjà achevée. Cependant, Hye Ri parvint à mettre fin à notre ennui en me proposant de trouver un boulet le plus vite possible. A cette suggestion, mes yeux pétillèrent de nouveau et je m’empressai de chercher le fameux boulet.

Mais je n’eus pas de chance, ce fut Hye Ri qui le trouva la première. Je me retournai pour détailler l’individu qui semblait me fixer depuis un moment déjà. Quelle ne fut pas ma surprise quand je découvris, en plus d’avoir pratiquement le double de mon âge, qu’il ne détourna pas les yeux quand je le pris en flagrant délit. Oh mon dieu. Je fis de nouveau face à mon amie, la mine dégoûtée. Non, il n’était pas du tout mon genre, encore si c’était Johnny Depp, j’y aurais réfléchi mais là non, beurk, beurk. « Ouais, eh ben je préférerais avoir vingt kilos de plus là tu vois et porter un vieux jogging tout moche. Quelle poisse… ». Pourquoi c’était toujours moi qui avais l’art de me coltiner des boulets en puissance ? Je veux dire, ok Hye Ri avait eu droit à l’allumeur de service tout à l’heure, mais au moins, il n’était pas trop mal physiquement ! Moi j’avais droit au vieux pervers tout moche. Je devrais songer à demander à Hae Mi si on ne pouvait pas arrêter quelqu’un pour matage malsain excessif…

Lorsque mon amie me questionna sur la démarche à adopter, je restai un moment silencieuse. Je n’avais pas vraiment l’habitude d’avoir affaire à ce genre de personnage, je les évitais rapidement en général. Mais bon, je ne pouvais pas rester sans rien faire, surtout pas quand je sentais son regard insistant dans ma direction. Froussard. « Eh bien, regarde et profite du spectacle. Prends-toi une autre boisson, je te l’offre. », dis-je à mon amie avec un clin d’œil complice. Je n’allais certainement pas rester les bras croisés en laissant ce vieux tordu profiter du spectacle, non, je comptais lui donner une bonne leçon. Ôtant ma casquette que je confiai à mon amie, je remis mes cheveux blonds en place et me dirigeai vers mon admirateur – pas si secret que ça – et m’assis à sa table sans la moindre gêne. Après tout, ça ne devait pas le déranger non ? Par politesse, je lui posai la question, à laquelle il me répondit négativement, comme je m’y attendais. Je le gratifiai donc d’un sourire charmant, auquel il ne fut effectivement pas indifférent. « Vous n’êtes pas très discret vous savez dans votre façon de me dévisager… », enchaînai-je sur un ton enjôleur.

Et le destin sembla jouer en ma faveur. Son portable sonna et je fus assez vive d’esprit pour voir que l’appel entrant devenait d’ « Anae ». Oh oh. En plus ce type avait une femme. Sans qu’il puisse faire quoi que ce soit, je lui arrachai son portable des mains et répondis à l’appel, un sourire machiavélique sur le visage. Il allait passer un sale quart d’heure, j’y comptais bien. « Bonjour madame ! Non vous ne me connaissez pas, je viens à peine de rencontrer votre mari. Vous devriez faire attention, il semblerait qu’il ait un faible pour les petites jeunes. Vous devriez veiller à le maintenir en laisse, ça lui ferait le plus grand bien. , je marquai une pause, entendant une voix d’enfant à travers le combiné, bref, je vous souhaite une bonne journée et transmettez mes amitiés à votre enfant. Ce serait dommage de détruire une si jolie famille. ». Sur ces bonnes paroles, je raccrochai, rendis négligemment le portable à l’individu et revins en direction de Hye Ri. Quelques secondes plus tard, le vilain bonhomme avait disparu. Victoire !

« Alors qu’est-ce que tu en as pensé ? »

Mon regard se perdit ensuite sur les gens encore présents et je remarquai qu’une jeune femme ne détachait pas les yeux de mon amie. Oh oh. En plus, j’étais à peu près sûre de mon coup car je voyais bien qu’elle se contenait pour ne pas la dévorer du regard. Finalement, Hye Ri n’aurait peut-être pas dû mettre une robe aussi courte et aussi moulante. Je commandai un diabolo, framboise cette fois, et ce fut après avoir bu une gorgée de celui-ci que je me décidai à avertir mon amie. « Il semblerait que tu fasses des ravages aujourd’hui. Dépêche-toi d’intervenir ou le bar ne va pas tarder à être couvert de bave ! ». Je pouvais bien me moquer d’elle à mon tour, ce n’était pas juste si elle était seule à profiter du spectacle.

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Des fois, je me demandais si nous pourrions passer un moment, un seul sans qu’il ne nous arrive des bricoles en chemin. De toute évidence, cela ne semblait pas encore d’actualité puisque j’avais déjà dû m’occuper d’un vieux pervers dont les regards indiscrets me nouaient encore l’estomac. Et Hye Ri allait aussi avoir son tour d’après ce que j’avais vu. En effet, je n’avais pas manqué de ricaner en voyant qu’elle avait également une touche et une femme qui plus est. Si ma mémoire était bonne, Hye Ri n’était pas intéressée par les femmes et c’était ce qui rendait la situation à la fois délicate et hilarante. Cela dit, je me demandais si elle n’avait pas plus de chance au fond, les femmes étaient peut-être davantage compréhensives sur le fait que l’attirance n’était pas réciproque que les hommes. Enfin bon, je n’étais pas une experte sur le sujet, me limitant également à la gente masculine et n’ayant aucune connaissance de ce bord. A méditer. En tout cas, la tête que fit Hye Ri en comprenant que c’était une jeune femme qui la dévisageait et non pas un homme. De mon point de vue, c’était toujours mieux que le vieux pervers. Cependant, mon amie sembla se lamenter sur son sort et se demanda pourquoi cela était tombé sur elle. Haha. Chacun son tour ma chère, pensai-je.

Sirotant mon nouveau diabolo fraîchement arrivé, j’observai mon amie pour savoir ce qu’elle comptait faire. Pour l’instant, elle me dit simplement de ne rien dire justement, ce à quoi j’arquai un sourcil. Pourquoi donc ? Que comptait-elle faire au juste ? Impatiente de la voir à l’œuvre, j’acquiesçai néanmoins de la tête, même si à vrai dire, je mourrais d’envie de me moquer d’elle à nouveau. C’était si drôle de la voir perdre ses moyens et j’étais prête à parier qu’elle avait pensé la même chose quand elle avait vu ma réaction au sujet du vieux type. Bon ok, la quarantaine ce n’était pas si vieux que cela, il n’empêchait qu’il aurait quand même pu être mon père. A cette pensée, je fis une petite grimace et reposa mon verre, pas encore achevé. Si je continuais à avoir ce genre de pensée, j’allais finir par devoir aller aux toilettes, au risque de croiser l’admiratrice de Hye Ri qui me demanderait peut-être son numéro. Cette pensée me fit sourire, car, me connaissant, je savais que j’aurais été capable de le lui donner, voire de la présenter officiellement à mon amie. Quelle amie mesquine j’étais, je devrais peut-être me soigner.

Ou pas. Alors que la jeune femme avait gentiment offert une gaufre somptueuse avec une boule de glace dessus à Hye Ri – et que j’allais lui suggérer de la remercier avec un sourire narquois - , cette dernière s’empara de ma main et entrelaça nos doigts. Je haussai les sourcils, un peu surprise par cette marque d’affection soudaine et inattendue, me demandant si mon amie ne commençait pas sérieusement à virer de bord. Mais non. Sa phrase me fit aisément comprendre quelle tactique elle avait adopté : elle m’utilisait pour décourager son admiratrice. Bien trouvé. Personnellement, j’aurais été jusqu’à choisir un garçon au hasard, histoire de lui faire comprendre qu’elle n’avait aucune chance quoiqu’il arrive, mais il semblait que Hye Ri préfère se reposer sur moi, car elle était certaine au moins que je marcherais. Et c’était vrai. Je ne comptais pas la laisser en plan dans cette histoire, je voyais bien qu’elle n’était pas vraiment à l’aise avec ces avances, alors si je pouvais lui filer un coup de main, je le ferais. Et puis, c’était assez drôle dans un sens, nous étions suffisamment proches pour bien jouer la comédie sans qu’il n’y ait le moindre malentendu. Alors, je décidai de jouer le jeu sans hésiter.

Elle me confia donc qu’elle était contente que je prenne sur moi face à ces démarches affectives, sans manquer de me gratifier d’un compliment au passage. Quand elle me proposa un morceau de la gaufre qu’on lui avait offerte, je ne rechignai pas et goûtai sans peine ledit morceau, qui me confirma que la gaufre était excellente. Hye Ri semblait vraiment prête à tout pour se débarrasser de la jeune femme on dirait. Je lui piquai la cuillère et lui offrit à mon tour un bout de la sucrerie, en prenant soin de prendre de la glace avec. C’était cliché mais je savais d’avance que mon effet ne serait pas sans interpeller la touche de mon amie. Comme prévu, Hye Ri eut un peu de glace autour des lèvres, glace que je m’empressai d’essuyer habilement avec mon pouce d’un geste charmeur. Si après ça, l’autre n’était pas convaincue, nous n’avions plus qu’à nous embrasser, même si ce serait mieux de ne pas en arriver là. A ma grande surprise, le serveur revint avec une coupe de glace cette fois, une fraise melba pour être exacte, également destinée à Hye Ri. Hum hum. Décidément, l’autre ne semblait pas lâcher prise et le fait que Hye Ri me tienne la main ne la dérangea aucunement quand elle adressa un sourire charmeur à cette dernière. Ok. J’allais devoir sortir le grand jeu avant que mon amie ne se décompose sur place, impuissante face à la situation.

« Tu me revaudras ça. », lui dis-je en lâchant sa main et en lui adressant un clin d’œil complice. Une fois face à la jeune femme, mon expression changea du tout au tout. Je pris un air agacé, proche de la colère et avançai vers elle, mes pas faisant un bruit monstrueux au passage. D’un air nonchalant, je m’accoudai au bar à ses côtés, les yeux dignes d’un Sniper. Elle allait se barrer en courant pour sûr. « Tu aurais l’amabilité de foutre la paix à ma copine ? Non parce que les petits regards aguicheurs ça va un moment et c’est gentil que tu penses à notre appétit, mais y’a un moment où il faut se rendre à l’évidence. Elle n’est pas disponible et elle ne risque pas de l’être vois-tu. On s’aime beaucoup et on a prévu de se marier dans deux mois aux États-Unis. Alors tu arrêtes ou je te casse la gueule. ». Oui je n’y étais pas allée en douceur mais devant tant d’insistance, je ne voyais que la manière forte pour que Hye Ri puisse déguster ses mets tranquillement, sans avoir l’impression d’être sous surveillance. Il était hors de question qu’elle doive donner quelque chose en échange pour cela ou autre fantaisie que broderait la jeune femme.

Mon plan sembla fonctionner puisque ma « rivale » partit du bar en payant sa note, l’air hautain et vexé apparemment. J’allais adresser un regard victorieux à mon amie mais quelle ne fut pas ma surprise quand je vis que la jeune femme était allée la voir directement. Oh mon dieu. Même de l’endroit où j’étais, je pus discerner les mots qu’elle lui adressa. « Tu es sûre que tu veux rester avec elle ? Elle m’a l’air plutôt hystérique. Tu devrais profiter un peu plus des bonnes choses. Avec moi par exemple… », lui dit-elle avec un sourire charmeur. Je déglutis. Se débarrasser d’elle allait être plus compliqué que prévu. J’observai Hye Ri, prête à rappliquer dès qu’elle me le demanderait et j’espérais sincèrement qu’elle parviendrait à trouver un moyen pour que l’autre lui fiche la paix pour de bon. Au pire, elle pouvait toujours lui lancer la fraise melba à la figure…

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Sérieusement quoi ? Je n’en revenais pas encore, je devais rêver J’avais ouvertement gueulé sur cette furie devant tout le monde au bar et cette folle n’avait pas encore compris qu’elle devait laisser mon amie tranquille. Non mais pour qui elle se prenait ? Autant, je trouvais les Coréens parfois bien coincés et réservés mais là, sans rire, elle ne manquait pas d’air. De là à essayer de me voler ma prétendue fiancée sous le nez, elle méritait vraiment que je lui casse son joli nez refait – oui j’avais un sixième sens pour déceler les gens qui avaient fait de la chirurgie esthétique. Je n’arrivais pas à réaliser qu’elle venait de se placer près de Hye Ri et lui avait ouvertement demandé si elle ne préférait venir avec elle plutôt que de passer le restant de ses jours avec moi. Non mais elle voulait mourir ? Cela dit, je laissai le feu vert à Hye Ri pour intervenir, après tout c’était elle la concernée en l’occurrence, même s’il lui suffisait d’un signe pour que je rapplique et je colle mon poing dans la face de cette sale peste. Moi qui pensais que les filles étaient un minimum plus intelligentes et perspicaces que les hommes, eh bien non, elles étaient toutes aussi chiantes et étaient également des boulets en puissance. Au moins, je n’avais plus à hésiter si je devais me laisser tenter un jour ou non, il n’y avait pas plus d’avantages visiblement.

Hye Ri tenta de lui faire comprendre comme elle pouvait que malgré mon hystérie, c’était moi qu’elle préférait et que l’autre cruche ne l’intéressait pas du tout, mais sa tentative fut vaine. Cette fille était stupide ou bien ? A moitié affolée, Hye Ri rassembla nos affaires et s’occupa de régler la note, avant de se diriger vers moi mais l’autre lui attrapa sèchement le bras. Non mais retenez-moi, je vais me la faire ! N’étant de mon côté retenue par personne, je m’avançai vers elles et lançai un regard de tueuse à l’autre folle. Pour le coup, c’était elle l’hystérique en ce moment même. Alors qu’elle insistait de nouveau, Hye Ri lui envoya une réplique bien trempée, la menaçant avec la fraise melba. Haha, on avait eu la même idée ! J’acquiesçai quand Hye Ri me demanda si nous y allions et, récupérant mes affaires, je la suivis sans broncher. Nous avions eu notre lot d’émotions pour la journée me semblait-il. Cependant, je n’étais pas d’humeur à laisser l’autre tranquille sans rien dire ni faire. Aussi laissai-je Hye Ri partir un peu devant et jetai sans le moindre scrupule ce qu’il restait de mon diabolo sur la robe chic de la fille. J’avais une prédestination pour jeter des boissons sur les gens. La gratifiant d’un sourire narquois, je m’approchai d’elle, très énervée : « Je te préviens, si tu viens encore l’emmerder, je te colle mon poing dans ta sale tronche, compris ? ». On ne dirait pas comme ça, mais je pouvais me montrer très protectrice.

Lui faisant un au revoir du geste de la main, très ironique bien entendu, je ne tardai pas à rejoindre mon amie hors du café, non sans fierté. Je haussai les épaules quand elle s’excusa de ne pas m’avoir laissée finir mon diabolo. « Ne t’en fais pas, il a bien servi… », dis-je avec un sourire énigmatique. Elle n’avait sans doute pas vu ni entendu ma petite entrevue finale avec la folle, et c’était tant mieux, elle n’avait pas besoin de culpabiliser davantage. J’esquissai un petit rire quand mon amie me confia avoir été sur le point d’utiliser la glace pour se débarrasser de son admiratrice énervante et je dois dire que j’étais presque déçue qu’elle ne l’ait pas fait en fin de compte. Mais sans doute ne voulait-elle pas risquer de s’attirer des ennuis avec une plainte sur les dos et des parents pour lui faire la morale. Ce que je comprenais tout à fait, mais n’ayant pas ce souci, je ne m’étais pas gênée pour me charger de donner une bonne leçon à la jeune femme. Si j’avais su, j’aurais emmené mon amie directement hors du café sans faire d’histoire. Au moins, cela nous ferait un bon souvenir à partager !

« Comme quoi les filles ne sont pas mieux que les mecs. C’est désespérant, dis-je en lâchant un soupir, à croire que nos parents font exprès de nous envoyer des boulets pour qu’on pense que les types qu’ils nous envoient ne sont pas si mal en fin de compte. ». Oui, nous n’avions vraiment pas de chance, on ne pouvait même pas se reposer tranquillement dans un café sans être harcelées. Bon ok, nous l’avions un peu cherché, rien ne nous avait poussées à aller voir directement ces gens, mais quand même, se faire dévisager de la sorte était très désagréable. Je fis une petite moue, démoralisée par ce triste constat avant de me reprendre : au fond, c’était ce qui faisait que Hye Ri et moi riions si bien ensemble et puis à nous deux, personne ne pouvait nous résister. Ces péripéties n’étaient pas si terribles quand nous étions à deux pour les affronter en fin de compte.  «  Bon, tu veux encore ton lot d’émotions ou tu préfères rentrer ? ». Après tout, la journée avait riche en boulets, je pouvais très bien comprendre qu’elle préférait arrêter les frais pour le moment. Nous n’étions pas Superwoman quand même !

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Folles nous ? Jamais. Juste un peu adeptes de choses amusantes !

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J’esquissai une moue boudeuse en songeant au fait que nous n’aurions sans doute jamais la paix quand nous étions à deux. A croire que l’une de nous était forcément le type des personnes que nous croisions et, forcément, c’étaient toujours des personnes qui n’avaient pas froid aux yeux et qui nous contemplaient avec un peu trop d’insistance. Pour le coup, je me lamentais presque du fait qu’ils ne s’en tiennent pas simplement aux bonnes manières qui caractérisaient si bien les Coréens à mon sens. Pourquoi ne pouvait-il pas y avoir une juste mesure dans cette histoire ? Pourquoi étaient-ce toujours des boulets qui s’intéressaient à nous et justement pas des personnes susceptibles de nous intéresser nous ? Ironie du sort ou encore ce que j’avais entendu être appelé « loi de Murphy » sans doute. Ou étions-nous tout simplement trop difficiles ? Hum. Je ne voyais pas en quoi c’était être difficile de refuser les avances d’un mec de quarante ans ou d’une fille. Pourquoi ne pouvait-ce être un jeune homme craquant et avec un minimum d’intelligence, d’humour et de bon sens ? C’était désespérant. Je devrais peut-être repartir aux Etats-Unis pour trouver quelqu’un qui était sur la même longueur d’ondes que moi ? Je secouai la tête. Non, je n’avais pas besoin de cela, après tout, c’était en Corée du Sud que j’avais trouvé Hye Ri, Hae Mi, Eun Jung et Hye Mi. Il devait bien exister une version masculine approximative dans les parages…

Je hochai la tête à la réponse de Hye Ri concernant nos péripéties. Oui, il valait sans doute mieux éviter de nous attirer des ennuis, nos parents n’étaient peut-être pas un problème, mais la loi, elle, ne nous épargnerait pas. Même si on plaidait la légitime défense, je ne tenais pas à avoir mon nom répertorié dans les dossiers de la police d’Incheon. Déjà que Hae Mi avait réussi à me sortir d’un terrible malentendu concernant une soirée qui avait mal tourné, je ne tenais pas à donner une raison supplémentaire aux policiers de la ville de me prendre en grippe. Même si j’étais plus ou moins certaine qu’un joli sourire suffirait à me sortir du pétrin. J’eus un petit rire quand Hye Ri évoqua justement l’idée d’aller passer le bonjour à Hae Mi au poste, mais, même si l’idée ne me déplaisait pas vraiment, je préférais éviter. Elle devait avoir du travail tout de même, elle ne passait quand même pas son temps à sortir ses amies de leurs embrouilles, si ? Et puis, vu que Hye Ri était avocate, je songeai qu’elles n’avaient pas besoin que nous commettions une action illégale pour se voir. Je me demandais parfois à quoi ressemblaient leurs échanges dans le cadre professionnel, mais je préférai ne pas m’attarder dessus, de peur de découvrir des plans de folles furieuses. Après tout, c’étaient mes amies, donc bon.

« Tu m’invites ? Oh c’est chou ! Mais comment ça le seul mâle… ? », l’interrogeai-je sans vraiment comprendre. Il ne me semblait pas que mon amie eût un frère, je l’aurais su, et je ne me rappelais pas qu’elle avait un meilleur ami décent ou un petit-ami par ailleurs. Je compris quand elle précisa qu’elle avait mentionné l’existence de son chaton, prénommé Ice. Mes yeux s’illuminèrent instantanément : un chaton ? C’était trop chou ! Pour ma part, je n’avais pas d’animal chez moi mais j’allais y réfléchir davantage en fin de compte, comme ça, il y aurait peut-être quelqu’un pour m’aimer. Sentant l’excitation me gagner, je ne tardai pas à répondre de vive voix, plus que partante : « Ok souci ! Je suis ok pour venir chez toi. Je me suis toujours demandée à quoi ressemblait ton petit logis. Et je serais plus qu’enchantée de rencontrer ce fameux Ice ! ».

Mais décidément, le destin ne semblait pas être de notre côté ce jour-là. Je reçus un SMS de l’une de mes supérieures, qui m’informait que nous avions besoin d’un nouveau design de toute urgence. Rageant et maudissant cette fâcheuse coïncidence, je me résolus à l’évidence : ce serait pour une prochaine fois. Attristée par cette nouvelle car, non seulement je n’allais pas pouvoir parler davantage avec mon amie mais en plus, j’allais devoir passer mon après-midi et ma nuit à créer un nouveau modèle de lingerie. Youpi ! Même si c’était mon travail et que je l’aimais beaucoup, être prise au dépourvu de la sorte me déplaisait à un point inimaginable. Je dus donc me résigner à annoncer la mauvaise nouvelle à ma complice en lâchant un soupir. « Désolé, mais au final, je ne vais pas pouvoir t’honorer de ma présence. Je dois pondre un nouveau modèle de lingerie pour Lady’s Things d’ici demain. Ne t’en fais pas, je le réussirai si bien que tu vas craquer dessus et avec un peu de chance, j’aurais le droit d’avoir un exemplaire gratuitement. »

Sur ces paroles encourageantes, je lui adressai un petit sourire, un peu dépité tout de même, puis vint le moment de nous dire au revoir. Je n’aimais pas beaucoup ces moments et je les appréhendais toujours en quelque sorte. C’était comme si j’avais l’impression que nous n’aurions pas la chance de nous voir de sitôt. Néanmoins, je pris sur moi et laissai mon amie, lui faisant un dernier petit signe de la main avant de prendre la direction de mon duplex. J’avais au moins intérêt à créer un modèle digne de ce nom, sinon j’allais être abattue pour le reste de la semaine.

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