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 Toi, Moi et l'asile de fou ... Charmant

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MessageSujet: Toi, Moi et l'asile de fou ... Charmant   Toi, Moi et l'asile de fou ... Charmant EmptyMer 10 Sep - 16:01




Toi, Moi et l’asile de fou … Charmant

Feat Silver O’Callaghan.
Le bruit lassant des transports en commun avait fini par avoir raison de moi. Je sentais la fatigue doucement atteindre mes yeux, qui commençaient d’ailleurs à me picoter. Mes paupières devenaient de plus en plus lourde et il était de plus en plus difficile de ne pas paraître étrange : moi, luttant contre le sommeil, me redressant, comme le poil hérissé, à chaque mouvement brusque du métro. Je reconnais que ça devait être assez comique à voir. La vérité, c’est que je manquais cruellement de sommeil. Le métro, devenu ma berceuse, n’arrangeait rien les choses en me faisant basculer dans un état léthargique. Je n’avais qu’une envie : faire demi-tour. Ma main se crispa sur la barre métallique et je la crispais de plus en plus de manière à me maintenir éveillée. J’avais choisi de nouvelles options à la fac. Peut-être n’aurais-je pas dû. J’ai sans doute un trop grand attrait pour les défis insurmontables. Surtout lorsque mes professeurs n’ont pas franchement l’air de penser que je survivrais à cette année. Cette lueur dans leurs yeux a vite fait de me faire inscrire dans la courte liste des suicidaires : les forcenés du travail. D’ailleurs, mon travail, mon gagne-pain, m’épuise et me soule. Si je trouvais ça intriguant de travailler dans l’univers du jeu vidéo à mes débuts, je commençais à déchanter. Je ne veux pas faire dans le cliché, mais malheureusement, la majorité de ma clientèle n’est pas … aussi distrayante que ce à quoi je m’étais attendue. Quoi ? Je peux être studieuse et aimer me faire plaisir. Je dois être en manque. Ma main de plus en plus crispée sur la barre métallique m’indique que oui. Il serait peut-être temps que je me trouve un petit-ami.

Soupir las.

Ce n’est pas que je n’aime pas me sociabiliser, mais tous ces efforts m’ennuient. En plus de ça, je fais peur à la plupart des hommes. C’est vrai, une grande gueule comme moi, ça n’attire pas les foules. Pourtant, j’essaye de faire des efforts. Mais chassez le naturel, il revient au galop. La vérité ? Je n’avais pas encore trouvé d’homme qui en vaut la peine. La vérité du Dr Kang ? J’étais à interner. Voilà un autre homme qui en exigeait un peu trop de moins. Mais il était ma plus longue relation … Attendez … Calmez-vous, ce n’est pas ce que vous croyez. D’une, parce qu’il n’est absolument pas mon style ! Deuxièmement, il s’agit de mon psychologue qui me suit depuis « l’incident », ou « le point zéro », selon cet abruti de Docteur. Même si je ne vis plus chez mes parents, je suis toujours tenue de me rendre au moins une fois par mois chez le Dr Kang, afin de faire le point, parait-il. Je ne vois pas de quoi on pourrait parler de plus qu’on a déjà parlé. Mais ce Docteur est toujours plein de ressources, à mon plus grand regret. J’arrêterais de le voir qu’une fois guérie, m’ont-ils dit. Mais ce qu’ils – mes « parents » – ont dû mal à intégrer c’est que je suis moi. Enfin, je veux dire, je n’ai aucun problème avec ma personnalité. Je me trouve très chouette comme ça. Mais je sais que pour eux je ne suis pas leur fille ; je veux dire ils préfèrent la pimbêche et naïve enfant qu’ils avaient. Leur petite princesse.

La voix métallique m’annonce que je suis arrivée à ma station et d’un air las et semi ensommeillé je descends du métro pour rejoindre lentement le cabinet du Docteur Yukimura, situé dans un immeuble d’attardés. Je veux dire, là où des gens à problèmes peuvent librement s’exprimer. Des gens comme moi. Mes dents se grincent malgré moi et mon visage se tord en une grimace. Rendez-vous avec l’enfer. S’il y a bien une chose que je déteste dans cet endroit, c’est bien qu’il faille parler de soi. Quel intérêt ? J’entre enfin dans le building et me dirige tel un automate vers le bureau de la réception.

- Hwang Nana.
- … Asseyez-vous, le Docteur va vous recevoir.

J’obéis – est-ce que j’ai vraiment le choix ? – et vais m’assoir pas très loin. Mes yeux regardent sans voir les différents patients et Docteurs qui circulent dans le hall. Je fais le curieux constat qu’il y a de plus en plus d’attardés – oups, ça m’a encore échappé. Je soupire à nouveau, appréhendant déjà l’heure entière qui me reste à passer. Mes yeux se posent sans vraiment voir sur des cheveux que je reconnais comme ceux appartenant à un homme, au vu de la carrure. Mon regard se détache puis il se trouble. J’ai comme l’étrange impression de connaitre cette chevelure et cette démarche. Je fouille dans ma mémoire tout en fouillant la foule d’un œil plus rapide. Plus aucune trace. Malgré moi, je suis déjà debout, près de là où il se tenait, quelques instants plus tôt. Je cherche des souvenirs et ce sont eux qui viennent à moi. Je fronce les sourcils, me disant avoir sûrement rêvé. Je manque tellement de sommeil que je vois des fantômes de mon passé. Un passé que je pensais avoir oublié, éradiqué. Mais de bons souvenirs que mon esprit avait gardés contre ma volonté dans un coin de mon cerveau ont apparemment perdurés. Je lève les yeux au ciel, exaspéré par ce soudain sentiment que je n’arrive pas à définir.

Je fouille mes poches et en sors une pièce que je rentre dans le distributeur. J’ai besoin de dormir.

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MessageSujet: Re: Toi, Moi et l'asile de fou ... Charmant   Toi, Moi et l'asile de fou ... Charmant EmptyJeu 11 Sep - 12:18


    Ce matin, il s’était réveillé avec une sensation d’étouffement, comme si une main invisible tenait son cœur en joug et le serrait fort, tellement fort qu’il se sentait qu’il allait exploser. Jusqu’à hier, tout se passait bien – du moins, aussi bien que possible dans la situation où il se trouvait depuis trois bonnes années déjà – il avait réussi à finir plus tôt son service au club de strip-tease où il travaillait. A deux heures du matin, il rentrait déjà chez lui ce qui était un réel exploit sachant qu’à l’ordinaire il fallait compter sur l’aube. Il avait acheté de quoi préparer un bon petit plat, sa petite sœur lui ayant promis de rester éveillée et d’attendre impatiemment son retour au duplex où ils habitaient tous les deux. Silver avait toujours un sourire tendre à chaque fois qu’il la voyait ou pensait à elle. C’était sa petite princesse après tout. Tout s’était parfaitement bien passé. Il avait préparé un gratin de pomme de terre et grillé de la viande, ils avaient mangé dans la bonne humeur, le tout devant une stupide série B romantique que sa sœur semblait adorait. Ca faisait un bout de temps qu’elle ne lui avait pas semblé aussi sereine et calme. Ils avaient même discuté un peu de leur parents, Silver se sentait moins triste en les évoquant…tous aussi coupables certes, mais il arrivait à se remémorer des moments joyeux passés avec eux sans que rien ne vienne les entacher. Ca c’était un peu corsé quand sa petite sœur a voulu finalement dormir, elle lui avait fait une demande pour le moins surprenante. Il ne s’y était pas absolument pas attendu. Sa cadette avait envie qu’il lui lise une histoire. «  Tu sais, comme quand on était petit Silver. » avait-elle prononcé en guise d’arguments. Que pouvait-il bien répondre à cela ? Alors, même s’il se faisait tard, il exauça son vœu. Ce n’était pas la première fois qu’il grattait sur ses petites heures de sommeil et si en plus il pouvait lui faire plaisir, il en serait heureux. A défaut d’un livre d’image qui était en rupture de stock dans leur logis, Silver lui lit un chapitre d’Au bonheur des dames qu’il avait trouvé sur sa table ouvert, commençant là où il présumait que sa sœur devait s’être arrêté à sa dernière lecture.

    Puis le conte de fée s’arrêta…avec le temps, Silver avait commencé à guetter les premiers signes. Sa sœur fronçait d’abord les sourcils, jetait un regard vague autour d’elle avant de le fixer avec un mélange de curiosité et incompréhension dans le regard. Elle avait encore eu un de ses moments d’oubli. Elle ne se souvenait plus de lui. Elle semblait pourtant si paisible ces derniers jours. Silver s’était mordu furieusement les lèvres avant d’essayer de la calmer du mieux qu’il pouvait pour finalement la laisser dormir au calme. Après une petite nuit de sommeil, elle irait certainement mieux. Au même moment un collègue de son club l’appela, il était une sorte de confident pour lui. Ils discutèrent et il lui proposa d’emmener sa sœur voir un psychologue. Peut-être y’avait-il quelque chose dont elle ne lui parlait pas, il ne sut malheureusement pas quel spécialiste lui conseiller.

    Le brun passa alors une partie de la soirée a essayé de joindre tous les danseurs dont il avait le numéro. Il savait que pas mal d’entre eux traversaient de mauvaises passes en ce moment aussi. A l’exception de trois filles qui faisaient du strip-tease pour le plaisir et deux garçons qui ne pensaient qu’à draguer des femmes d’un âge mur. Silver savait que pas mal d’autre ne le faisait pas par pu envie de se déshabiller devant des inconnus, il trouverait certainement quelqu’un qui saurait lui conseiller un bon psychologue. Il n’avait même pas réalisé à quel moment ses paupières s’étaient fermées pour de bon.Ce n’est qu’après avoir préparé le petit-déjeuner qu’il porta attention à son portable, une amie lui avait envoyé les coordonnées d’un spécialiste. Il la remercia avant de lire attentivement les informations. Un long soupir. Il devait aller réveiller sa petit-sœur et c’était ce qui lui faisait peur…peut-être qu’elle ne saurait toujours pas qui il était. Pourtant, il sentit tout de suite un câlin et une voix rieuse qui lui disait bonjour. Tout de suite le poids sur son cœur ne pesa pas plus qu’une plume. Sa sœur n’avait pas fait la difficile et accepté d’aller voir le spécialiste.

    Et c’est ainsi qu’ils se retrouvèrent dans cet immeuble. Le trajet ne s’était pas fait sans peine. Leur trauma commun faisait qu’aucun d’eux ne pouvait monter en voiture s’il n’était pas le conducteur et comme il était impossible de faire le trajet à pieds, ça leur aurait pris la journée. Ils jouèrent donc à pierre, papier, ciseau. Et Silver se promit de ne plus jamais jouer avec cette sœur tricheuse qu’il avait. Elle roulait tout de même lentement pour qu’il ne se sente pas oppressé et il garda la fenêtre ouverte. Sa sœur put entrer en premier chez le docteur et le jeune homme ne pouvait plus qu’attendre. Se sentant fatigué de resté assis, il décida de se dégourdir les jambes, il avait aperçu un distributeur automatique où il n’y avait qu’une seule jeune femme. Un petit express lui fera certainement du bien.

    Il la connaissait.

    Silver fixa longuement le beau profil de la jeune fille. « Nana ? » prononça-t-il en fronçant les sourcils. La question était purement rhétorique. Elle avait grandit et pris des centimètres de plus mais il reconnaissait parfait dans ce visage l’adolescente dont il avait été amoureux il y’a des années de cela…ça faisait quoi, dix ans ? Plus ? « C’est moi ! » ajouta-t-il en posant sa main sur son torse, se sentant étrangement idiot à ce moment.
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MessageSujet: Re: Toi, Moi et l'asile de fou ... Charmant   Toi, Moi et l'asile de fou ... Charmant EmptySam 13 Sep - 13:58




Toi, Moi et l’asile de fou … Charmant

Feat Silver O’Callaghan.
Mon prénom me parvint à l’oreille. Une chose était sûre, ce n’était pas la voix de la réceptionniste. Le gobelet presque brulant en main, j’inclinais la tête sur le côté pour entr’apercevoir la personne qui m’avait interpellée. Je reconnus de suite la nuque de l’homme que je semblais connaitre. Intriguée et suspicieuse, je fis finalement un tour sur moi-même. Je me retrouvais finalement face à lui et je dois dire qu’en le voyant véritablement, j’eus comme un électrochoc. Il me semblait tellement familier que mon corps entier semblait l’avoir reconnu avant mon cerveau. L’information arriva finalement jusqu’à mes neurones et ce fut comme si je revenais à une vie antérieure, une vie que je pensais avoir rayée.

- C’est moi !

Je ne pus m’empêcher de sourire. C’était difficile de faire autrement avec lui. Comme si le simple fait de dire qu’il était lui suffirait à me faire savoir qui il était vraiment. Et pourtant … ça avait en fait fonctionné. Je me souvenais parfaitement de lui, comme si nous nous étions quittés hier. Pourtant, des années avaient défilés, nous avions tous les deux grandis. Des enfants devenus adultes. Des années … Des siècles. Il faisait partie de cette vie que je tentais d’oublier, de cette vie que j’avais effectivement oubliée. Tellement oubliée que je me retrouvais ici aujourd’hui, et ceux depuis mes 13 ans. Ma perte d’identité avait affecté tous mes repères. Je n’étais plus l’enfant qu’il avait connu. Peut-être ne l’était-il plus non plus.

- Que fais-tu ici ?

Le son de ma voix brisant le silence me surprit. Ma voix s’était spontanément adoucie, j’avais presque murmuré. J’avais l’air totalement sereine, comme si tout ceci ne me surprenait pas. Mais mon attitude était due à ma personnalité actuelle. Si je reprends les termes du Dr Yukimura, « mon état défensif et offensif ». Mais en fait, j’étais complètement désorientée. Je tentais de reprendre mon calme en posant de – stupides – questions. « Ici » ? J’aurais pu être plus explicite. Je l’avais connu à Palm Beach, aux Etats-Unis. Autrement dit, à des millions de kilomètres d’ici. Enfant, j’avais pour habitude de sentir sur lui cette odeur de plage que j’aimais tant. Malheureusement, l’odeur avait dû disparaître depuis longtemps. Mais ce qui m’intriguait le plus, ce n’était pas sa présence en Corée, mais plutôt sa présence dans ce building de tarés. Que s’était-il passé dans sa vie depuis la dernière fois que nous nous étions vu ? La dernière fois … Encore une fois, cela remontait à un temps bien trop éloigné pour moi, à un temps auquel je ne voulais plus me référée ou bien y être attachée.

- Aouch !

Finalement, le contenu du gobelet fini par me brûler et malgré moi j’en renversais son contenu. Je murmurais un « quelle idiote ! », tandis que je m’agenouillais pour essuyer le sol. Je pensais qu’il m’avait oublié. Juste avant ma « découverte », nous avions décidé de ne pas passer l’été dans la résidence des O’Callaghan. A la place, nous avions fait un voyage en Grèce, que j’avais adoré. Moi, je l’avais oublié. Je pensais l’avoir oublié. Mais en le regardant, ne serait-ce qu’en l’ayant entr’aperçu, tout m’est revenu. Les vacances, le soleil, la mer, nos jeux, nos rires, nos escapades, nos histoires et nos promesses. Je n’avais pas tenu la dernière, celle de l’emmener un jour en Corée et de lui faire visiter ma ville, comme il le faisait avec moi.

- Je veux dire, depuis quand es-tu en Corée ?

Sans doute ne voudrait-il pas donner des explications quant à sa présence dans ce building. Pour ne pas le mettre dans l’embarras, j’avais précisé ma question. De toute manière, je ne sais pas si j’aurais été prête à lui donner, moi aussi, des explications.

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MessageSujet: Re: Toi, Moi et l'asile de fou ... Charmant   Toi, Moi et l'asile de fou ... Charmant EmptyDim 14 Sep - 1:56


    Cette jeune femme…c’était bien Nana, il ne pensait pas se tromper, pourtant il avait eu un moment d’hésitation. Oh, à peine une ou deux secondes, juste le temps de penser au comportement qu’il devrait afficher s’il était devant la mauvaise personne. Silver était loin d’être un séducteur, généralement il restait dans son coin sans déranger personne, alors s’il se retrouvait finalement à faire la discussion à une inconnue il risquait de ne pas très bien savoir s’y prendre. Bien sûr il était loin du cliché des bafouillement du garçon timide, c’était plutôt les longs silences gênants sa spécialité. Le pauvre « c’est moi » qu’il avait prononcé était le plus grand témoin de sa grandiose capacité de communication quand il n’était pas encore sûr que son vis-à-vis soit bien la jeune femme qu’il connaissait.
    Le sourire qu’elle afficha eut immédiatement le don de le rassurer et le laisser souffler, ne s’étant même pas rendu compte qu’il était tendu comme un fil jusque là. Un sourire, c’était toujours bon signe. De plus, Nana était particulièrement jolie quand elle souriait. Quoi que…c’était le cas quand elle s’énervait aussi. Silver se rappela quand, plus jeunes, ils allaient à la plage et qu’il faisait en sorte de trouver les algues les plus dégoutantes pour les lancer sur son amie. Sa moue boudeuse et ses sourcils froncés n’avaient pas de prix ; elle était adorable.

    Ce qu’il faisait ici ? Il la regarda tandis que les traits de son visage dévoilaient un très léger étonnement. Il ne s’attendait pas à ce que ce soit ça la première chose qu’elle lui dise. Hum, à vrai dire il ne savait même pas ce à quoi il s'attendait puisqu’il n’avait jamais imaginé revoir la belle brune. Elle était une sorte de beau et doux souvenir casé dans un coin de sa mémoire, avec premier amour à ne pas oublier en guise de notice. Est-ce qu’il était idiot de penser à ça en pareil moment ?

    « Je suis venu… » Mais il se tut tout de suite en entendant le gémissement de douleur de Nana qui avait lâché son gobelet et ne réagit qu’en la voyant se traiter d’idiote et s’agenouiller au sol. Silver se baissa tout de suite à son tour et chercha son paquet de mouchoirs en papiers dans la poche de sa veste en cuir. « Laisse, je vais le faire. » murmura-t-il tout de suite en l’aidant à essuyer les taches de café. Il se passa finalement une main nerveuse dans ses cheveux.

    « Depuis dix ans. Peut-être plus… » Lâcha-t-il vaguement, le ton de sa voix trahissait une certaine gêne. Comment pouvait-il lui expliquer le fait qu’il ne l’avait jamais contacté depuis tout ce temps après tout ? « Je voulais te voir, j’avais envie que tu sois la première personne qui me fasse visiter la ville à mon arrivée…comme tu me l’avais promis. Mais mes parents trouvaient toujours un prétexte pour que je ne te voie pas. Je ne sais pas pourquoi. » Ajouta-t-il en fronçant les sourcils. Et à l’époque, il ne connaissait absolument pas l’adresse de Nana – ce qui était toujours le cas – et son piètre coréen ne lui aurait même pas permis d’aller plus loin que son quartier. Puis, le temps s’était chargé du reste. Il fallait s’habituer à ce changement brusque et radical de vie, d’autres soucis s’y étaient ajoutés et en fin de compte il en avait oublié pourquoi il n’était jamais allé voir la jeune femme.

    « J’accompagne ma petite sœur ici. Des…hum, connaissances m’avaient dit qu’il y’avait un bon docteur et que ça pourrait l’aider. » Confia-t-il dans un léger haussement d’épaules. Il n’était pas tellement certain en quoi parler permettrait à sa sœur de soigner ses troubles de mémoires, mais on ne pourra pas dire qu’il n’avait pas essayé.
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MessageSujet: Re: Toi, Moi et l'asile de fou ... Charmant   Toi, Moi et l'asile de fou ... Charmant EmptyDim 14 Sep - 13:35




Toi, Moi et l’asile de fou … Charmant

Feat Silver O’Callaghan.
Comme à mon habitude, j’écoutais, je prenais note. Dix ans. Moi je savais pertinemment pourquoi ses parents redoublaient d’efforts pour ne pas que leur fils vienne me voir. Dix ans. Ça remontait au point zéro. J’étais en pleine crise à cette époque et j’étais d’humeur dévastatrice. Quel choc ça aurait été pour lui que de me voir dans cet état. A fleur de peau, doutant de tout, remettant tout en question, agressive et vicieuse. Oui, je ne cachais pas mes travers. Ils font de moi ce que je suis aujourd’hui. Même si je me refuse à le dire à haute voix – et particulièrement devant ce cher Dr Yukimura – j’en avais énormément souffert. Comment un autre enfant aurait géré ce genre de nouvelles ? Apprendre, du jour au lendemain, que vous n’êtes plus ce que vous avez toujours pensé être ; apprendre que les gens qui vont entourent et qui disent vous aimer, vous ont toujours caché la triste vérité. Comment une adolescente de 13 ans est censée gérer le fait qu’elle n’est plus elle ? Je n’avais pas la réponse à l’époque et je ne l’ai toujours pas. Ma solution à moi avait été l’enferment sociale, le mépris des autres et cette incroyable pulsion de ne croire qu’en moi-même. Au fur et à mesure du temps, j’avais fini par me convaincre que j’étais moi : Nana. Ça semble débile dit comme ça, mais croyez-moi, ça m’a demandé du temps, de la patience et beaucoup de travail sur moi pour m’accepter moi, comme ma véritable et unique identité. Je veux dire, moi, Nana, la femme que j’ai construite au cours des années. Pas Hwang Nana, enfant unique d’une famille bourgeoise. Juste, Nana.

En fait, je ne lui en voulais pas du tout de ne pas avoir cherché à me rencontrer et m’avoir sans doute oublié. C’est ce que j’avais fait, moi aussi. Je l’avais littéralement rayé de ma mémoire et de ma vie, comme s’il n’avait jamais existé. Il n’était qu’un souvenir heureux et gênant de mon ancienne vie. Il n’avait pas sa place dans l’identité que je me construisais actuellement, puisqu’il faisait partie du mensonge. Ce n’est pas de sa faute. Il était jeune, lui aussi. Mais si je persévérais à le garder en mémoire, je persistais dans le mensonge que mes « parents » avaient construit. Tordu, mais je me comprends. Je finis par me redresser. Aucun membre du personnel ne s’était déplacé pour essuyer à notre place. Décidément, ce bâtiment allait de déception en déception. Bientôt, les patients devront eux-mêmes s’analyser … Pitoyable monde.

- J’accompagne ma petite sœur ici. Des…hum, connaissances m’avaient dit qu’il y’avait un bon docteur et que ça pourrait l’aider.

Je fronçais les sourcils malgré moi. Mais cela faisait partie de mon processus de réflexion. Sa sœur ? Je me souvenais vaguement d’une petite fille. Mais j’avoue ne jamais vraiment m’être attardée sur ce petit être sans aucun intérêt pour moi. Il fallait me comprendre. Elle n’avait pas mon âge. Le seul à l’avoir a toujours été Silver – que cela faisait bizarre, rien que le fait de penser à son prénom. Deux enfants du même âge ; nous étions jeunes et égoïstes. En plus de ça, je me souvenais avoir toujours eu une sorte d’attache envers ce garçon. Je crois qu’on peut dire qu’il a été mon premier amoureux. Vous savez, ce genre d’amourettes d’enfance, ou pour vous amour et amitié sont la même chose. Il était d’ailleurs un peu plus qu’une amourette de vacances, étant donné que je le voyais à chacune de mes vacances. Je le suivais n’importe où et ce, même s’il me faisait la misère de temps à autre. Silver était un garçon doux et gentil, très souriant. Je le suivais tout naturellement ; à peine mon sac posé, mes yeux parcourait la grande maison à sa recherche. J’avais toujours eu pour Silver ce genre de sentiments mélangés. C’est comme si je lui vouais un culte, ou un truc complètement fou dans le genre. Mais timide comme je l’étais, il me semble ne jamais le lui avoir avoué. Mais je pense qu’il l’avait deviné tout seul, surtout la fois où il m’avait avoué m’aimer. Mes joues étaient devenues tellement rouges qu’on aurait pu faire cuire un œuf dessus sans problème.

- Ah oui … Ta sœur …

J’étais incapable de me souvenir de son prénom. Le trou noir total. De toute manière, même si je l’apercevais maintenant, j’étais sûre de ne pas la reconnaître, tellement j’avais si peu prêté attention à son existence. Un long silence s’installa entre nous. D’habitude, les silences ne me dérangeaient pas ; je trouvais même cela reposant. Mais cette fois-ci, je ressentais comme une sorte de gêne pesante, ne sachant pas quoi lui dire. Pourtant, nous avions tellement à nous dire, tellement à apprendre. A commencer par …

- Alors, ça te plait, Incheon ?

« Triple idiote, comme si t’étais un guide touristique ! », pensais-je. On appela mon nom une première fois. Je ne réagis même pas d’un cil. Puis une deuxième fois et je me mise à soupirer. Je n’avais vraiment pas envie d’y aller. Je sentais la réceptionniste me chercher du regard. D’un geste naturel, j’attrapais le bras de Silver pour le mettre entre moi et le regard de dragon de la réceptionniste, avant de le relâcher, me souvenant de mon geste trop familier.

- Il y a de bons spécialistes ici. Mais personnellement, je déteste cette endroit.

Je me rendais moi-même compte que ma conversation n’avait ni queue, ni tête. Je parlais de façon décousue, comme si mon esprit entrait les informations unes à unes, dans un ordre plutôt douteux. Silver devait se dire que j'avais bien ma place ici.

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