Time to be so small

Sujet: Time to be so small Dim 11 Jan - 20:32

Il faisait un froid de canard à l’extérieur et pourtant j’avais bravé cette température. La plupart des gens de mon âge auraient probablement préféré rester dans leur lit chaud et douillet ce matin après avoir passé un vendredi soir un peu trop arrosé. La différence étant que moi je ne sortait que très rarement et donc j’avais passé mon vendredi soir devant la télé. J’étais donc parfaitement reposée lorsque le soleil s’était levé. Mais ce qui me donnait une pêche d’enfer c’était surtout parce qu’aujourd’hui, un de mes écrivains préférés faisait une séance d’autographe en ville. Malgré que cela se déroulait dans une librairie à l’autre bout du monde, je m’y étais rendue.

J’avais été surprise du nombre de personnes qui avaient eu la même idée que moi en ce samedi. J’avais néanmoins réussi à avoir l’autographe de l’autreur dans mon livre après presqu’une heure d’attente interminable. Non en fait, cela n’avait pas été interminable. Je m’étais bien amusée, petite vilaine que je suis. Tout juste devant moi en file se tenait un homme. Pour une raison que j’ignore, pendant que je fixais son beau derrière, je vins à avoir faim. Faut dire que ma banane que j’avais mangée pour le petit-dej était rendue bien loin. Je dû cependant freiner mes pensées déplacées puisqu’une dame, également en file, me surpris en train de loucher à la mauvaise place. J’avais alors faite mine de rien en ouvrant mon livre et commencer à relire un passage que je connaissais déjà très bien.

La séance était techniquement terminée. L’auteur avait délaissé sa table et il discutait avec quelque uns de ses fan, qui étaient restés. Ils voulaient connaître ses projets futurs et échanger à propos de ses accomplissements. Pour ma part, je me tenais un peu en recul. C’est que j’étais gênée. En plus de mon livre, j’avais apporté avec moi un premier chapitre que j’avais écris. Je souhaitais le donner à l’auteur pour qu’il le lise et qu’il me donne son avis. Toutefois, j’avais oublié quelque chose à la maison; mon courage.

Je fis un premier pas vers le petit groupe qui discutait, avant de revenir sur mes pas en jouant avec une mèche de mes cheveux. J’étais certaine qu’il trouverait cela très très nul. Dans le meilleur des cas, il ferait semblant d’être content de mon geste et une fois chez-lui il jetterait le chapitre à la poubelle. Un auteur de renom comme lui n’en avait rien à faire d’une fille comme moi qui n’a aucun diplôme en littérature ou bien dans un domaine connexe.

Pour ne pas paraître perdue, je me rapprochai de la table où l’auteur avait tenu sa séance. Sur celle-ci reposait une pile de son dernier livre, mais aussi de ses précédents. Il n’était pas si vieux et il en avait déjà fait paraître plusieurs. À mon âge, il devait déjà en avoir écrit un. Une chose certaine, il ne devait plus vivre chez ses parents. Je poussai un soupir tout en posant ma main sur la couverture de son premier livre. Toutefois, j’eus un petit sursaut quand ma main rencontra celle d’un homme. Je relevai la tête pour rencontrer son regard. Et là, subitement, je retirai ma main qui était précédemment tout juste par dessus la sienne.

« Le gars au beau der…. » me dis-je comme à moi-même

Mes paroles avaient été à peine perceptibles, mais j’en avais trop dit. Une chance que je n’avais pas complété ma phrase. Il m’aurait pensé folle. Je m’excusai en faisant un pas vers l’arrière, comme si cela allait me protéger de ma folie. Je ramenai mon livre contre ma poitrine avec mes deux mains qui serraient très fort l’ouvrage. Je lui fis signe qu’il pouvait prendre le livre pour lequel on semblait vouloir se battre ardemment.

« Après tout, je n’essayerai pas de rivaliser contre votre force, je suis sûre que je perdrais »

Ma blague était peut-être maladroite, mais j’étais certaine que dans mon front il était écrit à l’encre indélébile que j’étais une sale perverse qui avait maté quelques secondes son derrière.

« Donc vous êtes fan vous aussi de ses livres? »

Aussitôt dit, aussitôt regretté. Non mais quelle conne. Qui viendrait attendre une heure dans une librairie un samedi matin pour se faire signer un livre d’un auteur qu’on n’aime pas. C’est certain qu’il l’appréciait. J’aurais bien voulu que quelqu’un m’apporte au plus vite un mur de ciment pour que je m’y frappe la tête dessus.

Sujet: Re: Time to be so small Mar 3 Mar - 15:54

Aucun mot ne pouvait décrire la beauté de cette journée. Assis sur un banc, au parc, il savourait cet instant au côté d’une magnifique jeune femme. Il l’avait rencontrée depuis peu, mais le courant passait déjà très bien, voire trop bien. En effet, l’un de ses bras enlaçait ses frêles épaules quasi dénudées. Il faisait chaud, mais à l’ombre la température demeurait vraiment agréable et l’air tout à fait respirable. Min Ho pencha légèrement la tête de côté afin d’être en contact avec celle de sa bien-aimée qui reposait calmement sur une de ses épaules. Quelques minutes devenues des heures s’étaient écoulées alors qu’ils parlaient de tout et de rien, profitant chacun de la présence de l’autre. L’écrivain se redressa légèrement et elle en fit de même, puis après l’avoir tendrement contemplée, il se pencha vers elle et…

DRRRRRIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIIINNNNNNNNGGGGGGGGG !!!!!!

Il ouvrit brusquement les yeux. Sa respiration saccadée, son cœur battant la chamade et son air désemparé indiquait que la réalité venait juste de l’extirper d’un rêve merveilleux. Le réveil indiquait huit heures du matin, il fallait à tout prix qu’il se lève. Chaque jour, ses pensées le conduisaient vers Katherine, mais ces derniers temps, elles l’amenaient de plus en plus à rêver d’elle. Un soir, alors qu’il réfléchissait devant un bout de papier, il s’était surpris à essayer d’écrire son nom en alphabet latin. Bien qu’il maîtrisait parfaitement l’anglais, elle ne le lui avait pas épelé et il se souvenait à peine de la manière dont il se prononçait. Bien sûr, il pourrait regarder tout ça sur Internet, mais il préférait lui demander en personne une fois qu’il la reverrait.

Avant cela, il avait prévu de se rendre à une séance de dédicace d’un auteur qu’il affectionnait beaucoup. Ce fut après un bon petit-déjeuner et une bonne douche qu’il s’habilla et s’empara des quelques livres de l’écrivain pour les introduire dans son cartable. En sortant de chez lui, il se désola du froid qu’il faisait alors que dans son rêve, l’air semblait si doux. Il jeta à un bref coup d’œil à sa montre qui indiquait huit heures et cinquante minutes. Parfait, il serait à l’heure pour la séance et figurerait peut-être même parmi les premiers de la file. Après tout, cet écrivain était connu et il craignait qu’une foule gargantuesque n’y abondât la boutique où se déroulait l’évènement.

Arrivé à destination, Min Ho soupira légèrement devant une longue file qui serpentait tant bien que mal les recoins de la pièce. En même temps, la personne dont l’arrivée se faisait désirer venait seulement dans une trentaine de minutes, mais la salle paraissait déjà quasiment pleine. Il se résigna à prendre place dans la file en prenant son mal en patience. Pendant que le temps passait, il relisait certains passages qu’il avait surlignés. C’était plus fort que lui, à chaque fois qu’il lisait un livre, il se devait de l’analyser de fond en comble afin d’en ressortir les véritables intentions de l’auteur. Pour lui, chaque livre représentait un labyrinthe qui renfermait plusieurs trésors.

L’intéressé était enfin là et la séance put commencer. Au bout d’une heure, Min Ho obtint un autographe pour chaque bouquin qu’il avait apporté et eut même la chance d’échanger quelques mots avec l’auteur, une fois les dédicaces terminées. Cette conversation fut très enrichissante étant donné que son interlocuteur possédait une bibliographie incroyable à son palmarès. Il se sentit également rassuré car il semblait que les deux écrivains avaient le même rythme concernant l’écriture et leurs idées se complétaient totalement.

Devant la fameuse table où une belle pile de bouquins trônait fièrement, son regard s’arrêta sur un de ses premiers livres dont la couverture était un peu abîmée avec ses coins écornés et ses couleurs plus fades. Alors qu’il voulut le prendre, sa main croisa celle d’une jeune femme, visiblement attirée elle aussi par l’ouvrage. Il tourna vivement la tête en sa direction, l’air perplexe.

« Pardon ? » Il crut entendre quelques mots s’échapper de la bouche de la jeune femme. Cette dernière, certainement surprise et un peu gênée fit un pas en arrière en invitant Min Ho à prendre le livre, mentionnant également le fait qu’elle ne pourrait rivaliser contre sa « force » si jamais tous deux désiraient se battre pour l’objet.

« Nous pourrions le feuilleter ensemble si vous voulez. », déclara-t-il d’un ton amusé. Elle avait l’air rigolote et ne tarda pas à lui poser une question, à savoir s’il aimait les livres de l’écrivain qui animait la séance. « Bien sûr ! J’ai même eu la chance de discuter avec lui toute à l’heure. Il avait l’air d’un homme très humble et complexe, tout comme ses ouvrages. » Il lui adressa un sourire amicale. Il trouvait cela dingue, mais ces derniers temps, il faisait des rencontres extrêmement sympathiques, voire même merveilleuses et cela lui prodiguait un immense plaisir. En prêtant attention à ce que tenait la jeune femme, les yeux de l’écrivain se mirent à pétiller. En effet, elle tenait un livre, mais quelque chose de bien plus intéressant également.

« Vous écrivez ? », demanda-t-il l'air très enthousiaste.