Too close to you, ft. Zhang Wei

Sujet: Too close to you, ft. Zhang Wei Mer 14 Jan - 19:35

Too close to you

06:00, le bip bip tapageur et tout à fait irritant de mon radio-réveil s’enclenche. Je tends une main hasardeuse dans les airs, un peu vers la gauche, où je sais qu’il se trouve, le petit ingrat. Un bouton pressé, le silence revient dans la pièce. Un soupire passe mes lèvres, alors que je me redresse pour m’assoir en califourchon. J’ai toujours détesté me lever ; surtout que ces derniers temps, je suis frappé d’insomnies. Et l’autre chose plus agaçante encore que les réveils matinaux, c’est de tourner dans son lit, privé de sommeil. Serait-ce le stress du travail… ? L’activité est intense, il faut dire, au Incheon Mode. Surtout sous la direction de cet être froid et inhumain qu’est Zhang Wei. Parbleu, pourquoi penser à lui de si « bon » matin ? Déjà que je passe huit heures trente de ma journée avec ses côtés… Et cela, cinq jours sur sept. Ô monde cruel et injuste ! Heureusement, les week ends je me rattrape en jouant à LOL et en commandant de bons petits repas. Mais aujourd’hui, c’est mercredi, jour final avant la parution du prochain numéro. Autant dire qu’il y a de la pression à gogo, des imprévus - toujours - et la présence inévitable du big boss. Je pousse un nouveau soupire, à fendre le coeur. « Non, non, ça va aller ! Fighting ! Je suis le meilleur ! ». Un peu gonflé par un auto-encouragement, je sors enfin de mon lit adoré. Direction la douche, sous le jet chaud et salvateur ; puis un petit café, et je peux débuter ma journée. Un instant je traîne sur les réseaux sociaux, Facebook, Twitter, et Instagram : deux pauvres notifications de jeux pour le premier, et rien d’intéressant pour les deux autres. J’enfile un pull, une paire de jeans, de chaussures, j’attrape mon blazer et je sors. « I’m going on an adventure ! », ou pas.

Je décadenasse ma bicyclette, et me voilà en direction des bureaux d’Incheon Mode. Je croise sur ma route quelques visages familiers du quartier, que je salue joyeusement. Malgré tout, i.e mon supérieur, je suis ravi d’aller travailler ; j’aime ce que je fais. La mode m’a toujours passionné, et avoir la chance d’être employé dans un tel magazine… Trois ans que j’y suis, maintenant. Que le temps passe vite ! J’arrive sur le lieu d’activité, attache mon précieux moyen de déplacement (économe et qui ne pollue pas, please !) et je parviens jusqu’aux ascenseurs principaux. Les gens commencent à affluer à cette heure-ci. Un homme est devant moi. Les portes de l’ascenseur s’ouvrent, et il entre ; je le suis de peu. Quand il se tourne, ma mâchoire manque de tomber. Zhang Wei le Terrible en personne ! Comment ai-je pu ne pas le reconnaître ? Sérieusement, il faut que j’arrête d’être déphasé comme ça, les matins. Je courbe la tête en signe de salut. « Bonjour, Monsieur le directeur ». J’extirpe de mon sac une paire de lunettes que je place sur mon nez.

L’ambiance dans la cabine est plutôt… étrange. En tout cas, pour ma part, je suis tendu comme un string. Je ne suis pas tout à fait accoutumé à sa présence (son charme dévastateur ?). Embarrassé, je regarde un peu en l’air, à ma droite ; tout sauf lui. Mais je sens son eau de Cologne… Si masculine ! 3, 4, 5 étages… Nos locaux sont situés au septième. Or, brusquement, entre le 5 et le 6, l’ascenseur se bloque. « What what whaaaaaaat ! No no no no noooo ». Je me mets à paniquer intérieurement ; mes mais deviennent moites et ma gorge se noue. Non, pas ça ! L’ascenseur et moi, de base, ça fait deux. Et si il s’arrête de fonctionner… ! Je suis légèrement claustrophobe. Si je prends la cabine, c’est par dépit : gravir sept étages, à pied, tous les jours, non merci. J’ai tenté, au début. Mais j’ai bien vite repéré le regard désapprobateur de Zhang Wei quand il me voyait débarquer tout essoufflé (ou que j’étais en sueur…). D’une petite voix mal contrôlée, je dis : « Heu, qu’est-ce qu’il se passe ? »

Too close to you

« Bonjour Monsieur le directeur. » Les premiers mots qu’on lui adresse de la journée. Il vient seulement de franchir les portes de l’immeuble et le voilà déjà à se faire presser par les employés de saluts dégoulinants de politesse, d’amabilité forcée. Wei les connait bien, ces hypocrites qui travaillent pour lui, à le saluer de si bon matin alors que tous le traitent de tous les noms si tôt qu’il a le dos tourné. Il répond à peine, de simple hochements de tête leur suffit largement non ? Il n’a pas besoin de s’étaler en formalités inutiles qui prendront trop de temps et se laisse aller à rêver de ses draps si chauds de ce matin, de son petit déjeuner prêt sur la table au coin de sa chambre, de la douce odeur du café qu’il a tout juste eu le temps d’engloutir avant de devoir se traîner jusqu’au bureau. Il appuya sur le bouton d’appel de l’ascenseur, ravi d’enfin être né à né avec la seule chose de l’entreprise qui soit toujours égal à lui-même, jamais plus haut que l’autre et quand enfin la douce voix robotisée de l’appareil annonce le rez-de chaussée, il souffle d’aise et s’engouffre dans la cabine. « Bonjour Monsieur le Directeur. » Déjà, il grince des dents. Il baisse son regard sur le jeune homme qui partage la quasi-totalité de ses heures de bureau et acquiesce faiblement. « Assistant Baek. » Il se doit de saluer son subordonné, après tout, malgré leur apparente aversion l’un pour l’autre ils doivent, aujourd’hui encore, se supporter près de 8 heures. Alors qu’il est légèrement en retrait, il se permet des laisser ses yeux traîner sur son diable de secrétaire et ses yeux glissent vite sur les formes évidentes du jeune homme. Clairement, si ça n’avait pas été pour sa motivation évidente, il aurait recalé le jeune homme à cette position dans les bureaux pour le lancer devant l’objectif. Il pouvait déjà imaginer ses mains glisser sur cette appétissante taille, juste au creux de sa chute de reins, faisant comme un… Quoi ? Il releva les yeux vers son visage pour se rendre compte qu’il se passait quelque chose de bizarre. Eh merde… Ils étaient coincés. Il souffla et se passa une main dans les cheveux, se rapprochant du plus jeune pour appuyer sur la petite sonnette d’aide sur les boutons de l’ascenseur. « On va appeler quelqu’un. » Personne ne répondit pourtant et son visage s’assombrit. Il sortit son portable de sa poche et composa un numéro vie fait. La réception. « Hm… Zhang Wei. J’appelle depuis l’ascenseur. Il est bloqué. Appelez quelqu’un on a autre chose à faire que de passer la matinée ici. » Il raccrocha et se tourna vers le jeune homme, soufflant doucement. « Vous n’êtes pas claustrophobe au moins. Je dirais qu’on en a pour au moins une heure… » Et doucement il détourna le regard, presque désintéressé, pourtant sans louper le léger pli inquiet qui s’est glissé entre les sourcils du jeune homme. Rester coincé une heure avec son employé n’était pas ce qui l’ennuyait le plus, il aurait même apprécié cette anecdote si seulement l’animosité qu’il existait entre eux ne faisait pas déjà craquer dans le silence un assourdissant tonnerre de nervosité et de remarque sèches qui frôlaient déjà leurs lèvres scellées. Il s’éloigna d’un pas ou deux pour s’adosser à une des parois de leur prison momentanée, défaisant légèrement sa cravate pour se détendre un peu, faisant sauter le premier bouton de sa chemise en regardant l’heure, songeant que si la compagnie de réparation mettait trop de temps il ne pourrait pas manquer de preuve pour faire virer deux ou trois incapables.