Miia n’est pas le genre de fille aimée au premier regard, sauf par la gent masculine. Miia serait plutôt une jeune femme autant détestée qu’adulée, et n’allez pas croire qu’elle déteste ça, c’est même son but, bien que parfois inconscient. Il n’y a pas vraiment de raisons psychologiques à tout cela et, même s’il devait y en avoir, la jeune demoiselle n’a pas spécialement envie de se remettre en question ou de changer, elle est très bien comme ça et n’écoute pas vraiment les avis des donneurs, ou plutôt des donneuses de leçons. Miia est orgueilleuse, capricieuse, épicurienne et joueuse. Pour elle, la vie n’est rien d’autre qu’un jeu qui aura tôt ou tard une fin, alors autant en profiter jusqu’au bout, ça c’est plutôt une raison suffisante pour Miia. En résumé, c’est une sale peste, et n’allez pas croire qu’elle écoutera des bonnes paroles dignes des plus beaux dramas ou de ridicules pseudo analyses, même venant du meilleur psy qui soit, elle est plutôt du genre bornée. Elle n’a pas à se justifier de ses actes. Elle est égoïste et l’assume complètement. Elle a envie de faire quelque chose, elle le fait, c’est aussi simple que cela. Elle aime séduire - dans tous les sens du terme, aussi bien physique que mental, on n'attrape pas les mouches avec du vinaigre après tout, elle est capable de se métamorphoser en fille mignonne juste pour appâter le beau parti - et être sexy, elle enchaîne les aventures et est langue de vipère, elle n’hésitera pas à commérer, voire même à inventer des rumeurs mais souvent, la vie lui offre de quoi cracher son venin sur un plateau d’argent. Ne devenez surtout pas son ennemi(e), si vous voulez être préservés, ne lui tenez pas tête et si votre chemin croise malheureusement le sien, tentez de l’éviter si vous ne pouvez être son amie, elle ne se privera pas pour faire de vous sa prochaine victime, pour faire passer le temps, parce que ça l’amuse. Elle a parfaitement conscience de ce qu’elle fait, la plupart du temps, elle s’en délecte, tout simplement. Sadique, elle ? Un peu. Masochiste ? Ca dépend, elle n’aime pas être dominée, elle préfère dominer. Même et surtout pendant l’acte sexuel. Miia n’est pas le genre de femme à se laisser marcher sur les pieds, elle veut toujours avoir le contrôle sur tout, et ça, en revanche, provient probablement de son passé. En gros, vous l’aurez compris, elle est forte, dominatrice, commère, peste, droite dans ses bottes, prend soin d’elle, mais elle n’a pas que des mauvais côtés, et fort heureusement, elle reste, malgré les apparences, qui sont en plus le fruit d’une certaine réalité, un être humain. Et de ses défauts naissent des qualités, elle est organisée, méticuleuse, et fait toujours bien son travail. Avec elle, tout rapport sera rendu en temps et en heure, tout scandale avec ses petits protégés sera effacé, elle est prompte et efficace. Elle est calme, la pression ? Je n'oserais pas dire qu'elle ne connaît pas, mais elle vous l'affirmera et n'aura pas complètement tort. Elle est travailleuse et peut bosser même quand des gens lui hurlent dessus, inatteignable voilà ce que c'est, elle se sent supérieure et donc ce que dit les autres sur elle ne la gêne pas spécialement, et si un jour ça devait arriver, elle se vengerait d'une façon pas jolie-jolie. Elle est tout à fait redoutable, capable de cerner les gens aux premiers coups d'oeil. Méfiez vous de l'eau qui dort, elle ne parle pas beaucoup, elle est relativement calme, mais quand elle ouvre la bouche, sa langue est acérée.

Miia possède un certain sens de la justice. Si si, je vous jure, elle déteste les gens qui profitent de leur force physique, notamment certains hommes et défendra une femme en position de faiblesse au besoin, vous voyez ? Comme je vous le disais, est très ordonnée, organisée, elle est tout à fait capable de gérer une équipe et bien d’autres choses. L’événementiel, obtenir les contrats qu’elle veut(elle est belle et dotée d’une grande force persuasive doublée d’un ego surdimensionné),…tout ça serait presque du gâteau pour elle, c’est pourquoi son travail l’épanouit, en plus si elle peut travailler en minijupe et talons hauts, que demander de mieux ?

Des jambes fines et musclées subtilement galbées dans des collants brillants, des talons hauts et des corsets. Tout cela pourrait choquer n’importe qui. Eh bien, pas moi. Je suis issue d’une famille de prostituées, ces femmes sont, pour moi, des papillons de nuit insaisissables, indispensables à certains hommes qui se pensent tout puissants, mais qui sont en réalité dépendants de leurs charmes qu’ils ne peuvent espérer avoir non pas grâce à leur intelligence ou à leur virilité, mais simplement parce qu’ils peuvent allonger de beaux et longs billets, l’autre chose qu’ils pourraient allonger n’intéresse pas toujours les prostituées, surtout pas celles de ma maison. Ce qui les excite, voyez-vous, c’est simplement pouvoir se faire de la tune sur leur dos. Vous les blâmez, les détestez car votre mari les préfère à vous ? Devenez plus belles, plus séduisantes, ou moins chiantes si vous n’avez pas de potentiel physique, critiquez votre impuissant de mari incapable d’imaginer Paris Hilton à votre place, mais n’insultez pas les prostituées. Elles valent beaucoup mieux que n’importe quelle femme au foyer stupide, enceinte jusqu’au cou, passant son temps à jeter les poubelles puantes et à nettoyer des couches sales. Qui suis-je pour vous balancer de telles choses qui ne devraient pas sortir de la bouche d’une jeune fille ? Simplement moi, Miia, une Finlandaise, mais ça ne serait pas suffisant pour me définir. Je recommence, Miia, chieuse professionnelle, votre pire cauchemar et fière de l’être mes choux.

Je suis née à Helsinki il y a 25 ans, bientôt 26, pendant un mois d’hiver glacial, mais bien sûr je ne m’en souviens pas. Toute mon enfance passée en Finlande, ou plutôt les souvenirs que je crois en garder, viennent de ma mère. Elle se plaisait souvent à nous raconter, une fois de retour dans son pays natal, la Corée, à quel point notre père avait été un salopard et que tous les hommes étaient comme ça. Elle nous avait répété que certes, elle faisait preuve de préjugés et qu’on le lui reprochait souvent, mais avoir recours à des lieux communs est simplement un moyen de protection comme un autre. Il nous fallait être fortes, nous étions des femmes seules, nous ne pouvions pas pleurer sur notre sort. Être sans homme a du bon vous confirmeront toutes les femmes de ma famille. Ma mère était issue d’une famille pauvre nord-coréenne, et mon père un riche finlandais qui l’avait emmenée dans son bel appartement à Helsinki, où elle avait mis au monde des jumelles et une autre enfant quelques années plus tard, avant que je n’arrive. J’adore mes sœurs, de vrais phénomènes, de pures garces comme je les aime, avec moi elles ont toujours été tendres, nous nous aimons beaucoup entre nous mais nous sommes de vraies pestes à l’extérieur et rien ni personne ne nous fera changer, après tout la vie est un jeu, nous n’avons qu’un seul set, autant en profiter jusqu’au bout.

J’ai donc grandi dans une famille de femmes. Le rêve de ma mère avait rapidement tourné au cauchemar, mon géniteur s’étant trouvé une femme célibataire bien plus fraîche, vingt ans de moins, le ventre encore non déformé par divers accouchements, blablabla, schéma classique n’est-ce-pas ? Certes, vous me direz que douze ans de mariage c’est relativement beaucoup, sauf quand le beau salaud en question se tapait tout ce qui bougeait – et même ce qui ne bougeait pas – malgré son alliance. Bref, ma mère avait été sommée de quitter le beau domicile de mon père, avec rien dans les poches, toute la marmaille collée à ses semelles. Mon géniteur avait simplement eu la bonté extrême de lui fournir des billets pour la Corée du Sud et un passeport en bonne et due forme à ma mère en la faisant passer pour sud-coréenne, il lui avait dit «  Tu devrais être contente que je ne te renvoie pas au nord. ». Ma mère avait accepté ce divorce seulement s'il lui donnait une nationalité décente et de quoi nous faire vivre pendant quelques temps, ce qui lui aura d'ailleurs servi plus tard à ouvrir sa maison close, et est partie la tête haute. Heureusement que je n’ai pas de souvenirs d’un tel homme, j’ai même honte de partager son sang, même si je suis loin d'être un enfant de choeur. Le niveau de vie trop élevé d’Helsinki aurait été trop dur à gérer pour une femme célibataire coréenne avec quatre filles âgées de douze à six ans à charge, alors elle avait choisi de saisir sa chance et de repartir en Corée, mais dans la bonne partie cette fois.

De retour en Corée, ce ne fût pas simple mais ma mère avait eu une idée la conduisant à se prostituer pendant trois ans en tant qu’indépendante. Après cela, quand elle avait eu assez d’argent, elle avait réuni ses économies dues à son travail et ce qu'elle avait gardé de ce qu'elle avait pu prendre à mon géniteur pour créer sa propre maison close qui était très vite devenue une entreprise florissante. J'avais neuf ou dix ans, et j'adorais cet endroit calfeutré aux tentures de soie mauve ou ces rideaux de velours rouge. Nous y passions toutes notre enfance, nous admirions les employées de ma mère et nous faisions des batailles d'oreiller dans les chambres inoccupées. Ou mieux : nous rigolions en voyant les femmes trompées qui avaient suivi leur mari repartir en pleurs. Quand mes sœurs aînées, les jumelles, eurent seize ans, elles avaient demandé à ma mère de quitter l’école pour y travailler, ma mère avait accepté. Mon autre soeur avait décidé de suivre leur parcours une fois sa majorité sexuelle atteinte. Notre mère nous a toujours dit que les femmes pouvaient dominer les hommes et leur sexe pour pouvoir leur soutirer de l’argent, nous n’étions pas le sexe faible, ce que je continue à croire, mais une expérience m’a fait changer d’avis, ou plutôt donné un certain recul sur la chose comparée à mes sœurs. En effet, à l’âge de quatorze ans, ou plutôt depuis toujours, j’avais toujours eu l’habitude de traîner dans les pattes de mes sœurs et de ma mère sur leur lieu de travail, comme je vous l'avais dit, c'était mon terrain de jeu, je m'y sentais toute puissante. Je devais bientôt rejoindre mes trois soeurs et les autres employées, devenir un papillon de nuit classe, distingué, ayant le pouvoir, comme elles ! Jusqu’à ce qu’un des clients fauchés que ma sœur avait refusé ne reparte bredouille et tombe sur moi au détour d’un couloir. Je vous laisse imaginer la suite, et aussi comment je perdis ma virginité. Nous ne pouvions pas porter plainte car notre activité était quelque peu illégale, donc j’étais dans l’incapacité de me défendre. Je ne suis ainsi retournée que rarement dans cette maison close en évitant les recoins sombres. Vous pensez que je suis devenue une gentille fille prude et traumatisée par le sexe ? Pas du tout, un homme reste un portefeuille et du moment que mes petits copains sont assez généreux et qu’ils ne me soumettent pas, que ça soit au lit ou dans la vie, je leur fais tout ce qu’ils veulent et ils me le rendent bien. Cela me permet d’économiser mon salaire et j’ai d’ailleurs pu payer mes études avec ça. On m’a déjà demandé si je le regrettais, si je voulais changer…Dois-je vous dire ma réponse ? Dans ce genre de cas, je ris aux éclats. Aujourd’hui, je suis manager pour les idoles, ce métier paye bien, j’obtiens presque tout ce que je veux de mes concurrents ou de ces rapaces de journalistes grâce à mes minijupes et à mes décolletés plongeants, je me sers de mon intelligence et de mon sens de l’organisation pour les gérer, et ils me le rendent bien, surtout que je suis en charge de jeunes groupes masculins, et en général ils écoutent noona. Je ne suis pas mariée, vous rigolez ou quoi ? Les enfants ça bave, ça pleure, ça hurle, on n’a plus un moment à soi, et il faut se marier, alors à moins que ça ne soit avec un homme magnifique et plein aux as, je préfère me contenter de petits amis fortunés – ou travailleurs – qui cèdent à tous mes caprices. J'aime également coucher avec les femmes, mais ça c'est plus pour le plaisir.