shades of cool

Fait pas ci, fait pas ça. Attention. Parle autrement. Comporte-toi bien. Les soupirs se firent entendre à chacune de ces remarques. Comme emprisonné dans ce monde, si il avait été aussi docile, il resterait assis sans bouger, la bouche close. Cependant, c’était peu le connaître. Notre jeune adolescence n’était pas aussi malléable. Plus les jours défilèrent, plus il n’en faisait qu’à sa tête jusqu’à pousser le vice. Celui étant de faire tout le contraire de ce qu’il lui était demandé. Autant à l’école qu’à la maison, il ne savait plus où se sentir bien. Les cours finis, il s’empressait de rentrer. Comme toujours, son oncle veillait à l’heure où il rentrerait. Vu qu’il était, pour la énième fois, puni. Ses affaires lâchés sans grande délicatesse dans l’entrée, il rejoignit rapidement sa chambre pour ne pas avoir à parler de sa journée. Au fond, il était persuadé que son oncle en avait rien à carrer. La porte claqua derrière son dos et au même moment, il s’échoua sur son lit.

La journée était passée rudement vite. Son heure de colle l’avait fait quitter plus tard que prévu. De ce fait, il n’avait pas pu lui rendre visite à l’hôpital. Enfermé dans sa chambre à regarder le plafond avec la radio en fond sonore, notre lycéen se sentait peu à peu clostro. Un coup d’œil sur l’heure, Kasem se décida finalement à mettre les voiles d’ici. C’était question d’une heure ou deux. Voir plus.. Dans tous les cas, il était décidé et dans ces cas-là, il fallait y aller pour l’en dissuader. Sur la pointe des pieds, il s’extirpa de sa chambre, profitant de la télé bien trop forte pour embarquer sa veste et ses clés. Et, ni une ni deux, il se retrouvait enfin dehors. Ce fut qu’au coin de la rue qu’il cessa de courir. Voilà, il se sentait déjà mieux à ce moment.

Instinctivement, il prit la direction du parc. A cette heure, c’était plutôt calme. Encore quelque peu fréquenté car, la journée fut clémente tout du long. Puis, il avait sa petit idée en tête. Surement, allait-il le croiser ? Ce fameux peintre qu’il s’était amusé à embêter à leur rencontre et qui petit à petit, était devenu un confident pour Kasem. Eh oui, vous avez bien lu. Un confident. Ce n’était pas souvent que Kasem se laissait aller à raconter ses mésaventures. Néanmoins, cela finit par devenir naturel. Peut-être était-ce son handicap qu’il lui facilitait la tâche. Car, ce fameux peintre est muet. Enfin, c’est la super conclusion de Kasem, vu qu’il ne l’a jamais entendu prononcer aucun mot. Rien que son prénom, il n’a pas pu le savoir. Alors, au lieu de cela, il l’interpelle de divers surnoms.  Bref, cette après midi, il se trouvait encore là, à peindre. Notre lycéen s’approcha doucement et s’installa dans l’herbe. Ce ne fut qu’une fois bien installé, qu’il signifia sa présence ; « Salut l’Artiste ! » Un petit sourire se dessina sur ses lèvres. Il y a des risques qu’il l’effraie à arriver sans un bruit et parler subitement. Mais comme toujours, le jeune homme s’en amusera au lieu d’en culpabiliser. « Yah ! Pourquoi t’as pas mis le couple là-bas dans ta toile ? T’aimes pas les couples ? Ou alors, ils sont peut-être pas assez beaux pour être dans ton œuvre d’art.. » Ou alors, étaient-ils arrivées bien après. Cette possibilité trottait également dans sa tête mais sa remarque bidon était une manière pour ouvrir la discussion. Enfin, dans son cas, c’était plus pour entamer son monologue..

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.