A romantic sunset between best friends... that becomes anything

La veille j'avais prévenu Yuna que ce soir nous irions passer du temps ensemble à la plage. On se voyait peu souvent, elle avec son travail et moi avec mes études qui faisaient que j'étais presque toute la semaine sur Séoul. C'était le prix à payer si je la voulais ma carrière d'actrice. Ce n'était pas que des cours de comédie que j'avais, et ma motivation perdue m'étais revenue, ce qui faisait que j'avais des résultats largement meilleurs qu'à l'époque. Évidement je devais réviser deux fois plus dur si j'espérais avoir juste la moyenne dans les matières scientifiques, ce qui n'était toujours pas ma chance. Je progressais lentement mais surtout, le tout était juste que je sois pas trop quiche et assez douée pour jouer différents rôles sur commande. Je me disais souvent que c'était une chance que mes différents traits de caractères m'aident pour ça. Après, le talent, on l'a ou on ne l'a pas. Mais si je voulais être gardée par mon école d'art, il fallait bien que mes résultats soient corrects alors je faisais de gros efforts pour remplacer mes heures de sorties par des heures d'études et c'était pas toujours une partie de plaisir. Je savais que ma meilleure amie devait en baver autant mais d'une autre manière. Je devais assumer de l'avoir presque menacé pour qu'elle passe son samedi soir avec moi. J'avais commencé une bonne partie de mon travail hier soir et je poursuivrais le reste demain. D'habitude c'était le samedi que je bossais dur mais tant pis, j'allais enfreindre cette règle de repos du dimanche pour ma best friend, je le pouvais bien pour elle.

Ce matin et en début d'après-midi, j'avais rangé et nettoyé ma chambre à fond, comme je l'aurais fait un samedi normal. On y pensera pas, mais j'étais capable de faire ça toute seule sans une femme de ménage. La seule autre personne qui était à la maison de toute façon c'était Min Yeon et ça m'étonnerait qu'elle apprécie si je lui demandais de passer l'aspirateur dans la pièce qui m'étais destinée. Je le comprendrais dans un sens. Mais non, je n'étais pas trop snob et classe pour faire ça et puis jamais que la pièce dans laquelle je vivais soit propre, histoire de vivre dans un environnement propre. Pour le peu que j'étais dans ma chambre, elle n'était pas vraiment sale, juste de la poussière sur les meubles et c'était bien le pire. Impossible pour moi de m'arrêter d'éternuer, j'ai cru que je n'allais pas en ressortir vivante. J'en avais profité pour changer de place tout les meubles. Ça c'était mon truc. Ils changeaient tous de place au moins une fois par semaine. Ou plus précisément tout les samedi. Le changement c'était bien, quand tout reste pareil, ça devient triste. J'aime que tout soit bien ordonné et rangé de toute façon alors si les meubles n'avaient pas une place attitrée, ils avaient chacun leur emploie différent. Et je trouvais ça classe de changer de temps en temps même s'il s'agissait de racheter de nouveaux meubles. C'était le porte-monnaie de papa qui pleurait de toute façon !

Je m'étais prise tôt pour préparer un sac avec tous ce dont on aurait besoin pour la soirée. Au programme : un beau coucher de soleil sur la plage puis un feu de camp. C'était tellement romantique, un truc à faire avec son chéri. Les trucs mielleux de ce genre n'étaient pas vraiment mon truc, même amoureuse et je préférais garder ça pour ma meilleure amie. Quand on était ensemble c'était jamais sérieux et ça finissait en n'importe quoi alors l'une de nous deux cassera bien à un moment l'aspect romantique de la scène du coucher de soleil. Je pris un sac-à-dos et mît dedans de quoi se nourrir rapidement pour le feu de camp. J'avais pris soin de prendre des guimauves qu'on fera cuire pour grignoter un peu, j'espérais qu'elle mangera comme moi avant de venir. C'était pas avec moi qu'elle allait s'engraisser, c'était sûr. Moi-même je ne mangeais pas vraiment et pourtant je n'étais pas mannequin. Je ne prenais tout simplement pas le temps et même quand je mangeais beaucoup ça ne se voyait pas avec tout le sport que je faisais de toute façon. Mais pour devenir actrice je devais être présentable aussi, non ? Même sans ça, c'était toujours agréable de plaire même si mon cœur était pris maintenant. C'est un peu étrange de penser ça, j'ai l'impression d'avoir une grosse responsabilité alors que c'était quelque chose qui se fait au feeling. Faut croire que je suis anormale.

J'avais pris les guimauves, des boissons en tout genre et pour ce qui serait du feu de camp, je savais que des morceaux de bois trainaient sur la plage et j'avais avec moi un briquet et des mouchoirs pour allumer. En ce qui concernait les vêtements ... Je ne pense pas qu'un maillot de bain soit utile et si on venait à aller se baigner, les sous-vêtements seront très bien. Moi ? Pas sortable ? Bien sûr que si sauf mais c'est comme un maillot de bain, non ? Et si Yuna était choquée de ça, c'était qu'elle me connaissait toujours pas. Quand étions-nous sage lorsqu'on se retrouvait de toute manière ? Je mangeais rapidement un bol de riz et envoyais un texto à Yuna lui disant que partait de chez moi et qu'on se rejoignait à la plage Seopori. Habillée, coiffée, maquillée, j'étais pire qu'une mannequin lors d'un défilé mais il fallait que je sois impeccable pour sortir et je pus enfin prendre ma voiture pour me rendre à la plage. C'était bon de rouler calmement et de ne pas attendre des plombs dans les embouteillages comme j'en avais l'habitude le soir et le matin. Ça usait trop d'essence et ça me revenait cher tout ça ! Faire les magasins et la nourrice de mon chien me coûtaient déjà assez cher ... D'ailleurs pour le coup, je préférais laisser Nora seule à la maison plutôt que de demander à son dog-sitter de s'en occuper. J'allais finir vraiment pauvre avec toute mes dépenses.

Je me garais sur le parking et descendis de la voiture avec mon sac après avoir coupé le moteur. La nuit n'était pas encore tombée mais elle ne tarderait pas à pointer le bout de son nez. En attendant Yuna qui ne semblait pas encore arrivée, j'allais sur le sable et avançait jusqu'à à peine deux mètres de la mer pour y installer deux petites couvertures qui serviraient à ce qu'on pose nos fesses dessus puis je remontais un peu plus haut pour aller prendre les morceaux de bois qui trainait, une forêt étant proche de là. Et puis au pire, y'avait du bois alors sa provenance, je m'en fichais pas mal. Le tout que je rassemblais à côté de nos couvertures, j'enflammais un mouchoir et le jetais sur le bois pour qu'il prenne et le tour était joué. Il me restait plus qu'à attendre que ma meilleure amie pointe ses fesses ici ce qui ne tarda pas. Après avoir regarder plusieurs fois derrière moi pour voir si je la voyais pas arriver, Yuna était là. Je me levais et courrait comme une folle vers elle, me jetant dans ses bras. Toute l'image classe et snob que je montrais au quotidien éclatait en mille morceau quand j'étais avec elle. Les bottines qui coûtaient un prix pas possible que je portais ? Elles étaient probablement quelque part, je les avais jeté je-ne-sais-où pour courir comme une dératée.

"Yuna ! Yuna ! Yuna ! C'est fou c'que tu m'as manqué ! Je pensais pas que vivre sans toi était aussi dur !"

oh.mon.dieu. j'y crois pas. j'y croyais pas. oh.mon.dieu.². c'est le jour j bordel de merde. mais putain quoi, j'suis juste trop heureuse, là.seoyeon et moi, on allait enfin passer du temps ensemble. vous savez, des fois, vous êtes obligés de vous séparer des personnes qui vous sont chères à cause de votre vie professionnelle. ça fait mal, n'est ce pas?très mal. et bien, c'est ce qui nous arrive, à han seoyeon et à moi, hwang yuna. deux malheureuses meilleures amies séparées à cause des caprices de la vie. oui, c'est ma meilleure amie, ma soeur de coeur, ma confidente...celle avec qui j'arrive à être moi même, celle pour qui je pourrais abandonner tous les garçons du monde. elle, elle poursuit ses études pour pouvoir un jour, devenir actrice, tandis que moi, lancée dans le mannequinat malgré moi, suis obligée à être présente et obéir à mon manager au doigt et à l'oeil. de toutes les façons, je suis habituée à tous ces régimes drastiques  - d'ailleurs, seoyeon n'aime pas quand je saute mes repas et m'engueule comme une mère pour ça - mais il y a une chose de positive dans tout ça. c'est que si elle arrive à réaliser son rêve, on pourrait peut être avoir la chance de se voir plus souvent. ... ok c'est beau de rêver, hwang yuna, mais pour l'instant, tu dois te bouger et ranger tout ce bordel.

aujourd'hui, j'avais supplié mon manager d'annuler tous les rendez vous prévus pour cette journée. parce que oui, je bossais souvent des jours d'affilée et le week-end aussi. ce dur labeur était quand même récompensé par une popularité grandissante, je ne me plaignais donc pas, ou bien rarement, histoire de faire chier encore plus mon manager, qui, bizarrement, m'avait accordé quelques jours de repos bien mérités. enfin, le bien mérités sonnait un peu trop hypocrite à mes oreilles. peut être que ce n'est que moi qui me forçait à voir la situation de la sorte. j'ai donc profité d'une grasse matinée qui n'en était pas vraiment une. bon j'avoue, j'étais habituée à dormir jusqu'à seize heures mais là, j'ai été obligée de mettre mon réveil des heures avant.   heureusement que tout est déjà prédisposé à être utilisé. parce que oui, hier, j'étais tellement excitée à l'idée de pouvoir revoir ma meilleure amie que j'avais déjà tout plié et arrangé dans mon sac de plage. il n'y avait que la nourriture que j'avais projeté d'acheter en chemin, dans un des super-marchés du coin. je n'étais pas une bonne cuisinière, loin de là. à vrai dire, c'était à peine si j'arrivais à cuire une pizza réfrigérée sans la brûler. au début, je dois vous avouer que je la mettais dedans  sans la sortir de son paquet...imaginez ce qui se passe après. le big bang s'il vous plait. et après qui doit nettoyer tout ça? moi. sérieusement, si ce n'était pas l'ahjumma de l'appartement d'à côté qui avait la gentillesse de venir me concocter un bon petit repas à chaque fois, je pense que j'aurais pu finir à l'hôpital sans en connaitre moi même la cause.

j'avais donc passé la première heure après mon réveil à me prélasser dans mon lit et à faire ma difficile.après m'être levée et m'être douchée, je m'étais confortablement installée sur le canapé devant la partie huit de saw, mon film d'horreur préféré, et un bon thé à la menthe. j'essayais de retrouver toute mon énergie parce que oui, je pouvais pas me pointer à une soirée cent pour cent girly toute fatiguée, voyons! et encore moins saoule. oh si vous saviez combien je me retenais de ne pas sauter sur la seule cannette de bière restante de mon mini frigo spécial boissons alcoolisées. j'ai beau être une grosse flemmarde, ça ne m'empêche pas d'aimer voir les choses en ordre et quand je m'y mets, c'est le calvaire pour les autres qui me détestent m'entendre brailler pour la moindre faute commise. oui, j'étais perfectionniste quand je le voulais. et non, ne cherchez pas la logique, elle m'a quittée il y a longtemps. j'ai passé mon après midi à regarder quelques émissions américaines pour ne pas perdre mon anglais - bah oui, il ne faut pas oublier que je suis née à los angeles -. vous voyez, ce genre de télé-réalité qui vous ressort par tous les trous, qui vous donnent envie de vous suicider tellement le scénario est clair comme de l'eau de roche? et bien moi, pour tout vous dire, ça me fait rire. ouais, de beaux animaux de foire dans une maison. le pied.

je décide enfin de bouger mon derrière. je monte les marches deux à deux. je suis assez en retard comme ça. et en plus, vu la circulation et le temps que je prendrais au super marché, il fallait que je me bouge. vraiment. je m'habillai des vêtements que j'avais soigneusement choisis la veille - bah ouais fallait attirer les beaux gosses quand même. ah les joies du célibat. et puis, qui allait refuser la compagnie de deux belles jeunes femmes en détresse? - puis pris à la volée le grand sac qui me servait de fourre-tout spécial été.tout y passait: serviettes, crème solaire, maillots de bains...bref. je passai à la supérette du coin et achetai tout ce qu'il fallait pour un bon feu de camp. même si je m'étais surtout attardée dans le rayon bonbons et chocolats. aaaaah ils m'appellent, je les entends. mais je dois me ressaisir. la route vers la plage est assez longue, surtout moi qui vis en plein centre ville.

bon sang. mais putain les gens connaissent pas le respect ou quoi? enfin surtout ces pauvres gosses qui connaissent pas les dangers de la route? je ferme rageusement la porte après m'être faite engueuler par le gardien sur lequel j'ai failli foncer tout droit. bon d'accord, je dois d'abord surveiller ma conduite. d'ailleurs , je me demande toujours comment j'ai fait pour avoir mon permis ..... mais on s'en fout. l'important c'est de l'avoir. je m'adosse à mon voiture et j'attends. j'attends. et j'attends toujours. et toujours rien. what the fuck? me dites pas qu'elle m'a lâchée...non tu te fais des idées yuna. en fait, t'es juste conne, à attendre dans le parking, seule, comme ça. fallait juste avancer pour la trouver. je cours vers elle, et elle aussi d'ailleurs. "putain seonnie si tu savais putain putain, j'ai souffert comme une grosse merde sans toi, allez comme ça on appelle pas? mais putain on s'en fout bordel ON EST TOUTES LES DEUX LA MAINTENANT." les larmes commencent à monter, putain que je fragilise devant elle. c'est ma seoyeon, quoi.

A romantic sunset between best friends... that becomes anything

Sérieusement, on se serait cru dans un film au moment d'une scène de retrouvailles. Ce qui était le cas dans un sens. Yuna m'avait vraiment beaucoup trop manqué ! Je courais dans ses bras et elle faisait la même chose, c'était trop beau. On avait l'air de deux folles furieuses mais je m'en fichais totalement de l'image qu'on donnait de nous à ce moment parce que j'étais avec ma meilleure amie et que plus rien ne comptait à part elle. C'était vraiment trop malheureux qu'on ne puisse pas être ensemble autant qu'on le voulait mais on allait rattraper tous ce temps comme on le pouvait. Le plus important c'était qu'on soit réunie comme elle l'avait dit... À sa manière. Je trouvais fou le nombre de mots vulgaires qu'elle pouvait dire à la minute mais je l'aimais pour ça. Parce qu'elle n'était pas une petite princesse parfaite et snob comme la plupart des mannequins qui prennent la grosse tête. Yuna était que parfaite et ça lui allait très bien. Mais c'était vrai que je n'avais pas pensé à appeler, j'en avais honte maintenant qu'elle le disait. Pour la défense, je ne voulais pas risquer de la déranger de son travail, elle devait avoir beaucoup de choses à faire. Bon, je n'avais surtout pas eu le temps moi-même avec les cours et tout... Je ne sais vraiment pas gérer mon temps et j'ai toujours peur d'oublier de faire des choses, ce qui était le cas comme on peut le voir. Oublier d'envoyer ne serait-ce qu'un texto à sa meilleure amie juste pour lui dire 'bonne nuit' c'était vraiment honteux. La prochaine fois je ferais mieux, je saurais me rattraper, qu'elle ne s'inquiète pas et le principale était qu'elle ne m'en veuille pas.

"putain seonnie si tu savais putain putain, j'ai souffert comme une grosse merde sans toi, allez comme ça on appelle pas? mais putain on s'en fout bordel ON EST TOUTES LES DEUX LA MAINTENANT" Si elle savait ! Moi aussi j'ai eu beaucoup de mal sans elle, mais je sais que c'était pas autant que Yuna. Je pense qu'elle a un instinct de survie si peu développé que heureusement que je suis là. Je sais bien les mannequins sont toutes anorexiques mais elle n'était pas obligée de faire la même chose ! D'accord, je ne suis pas un exemple en ce qui concerne l'alimentation mais comme on dit, 'fait ce que je dis et pas ce que je fais', non ? Ça m'énerve parce que le jour où elle finira à l'hôpital à cause de ça, elle devrait pas compter sur moi pour lui prêter mes épaules pour pleurer. Enfin si, je serais là pour elle mais si elle se fait taper, qu'elle ne s'étonne pas. Qui est la plus âgée de deux déjà ? Ah oui, pas moi. Mais bon, c'est ma meilleure amie, ma vie, tout pour moi et je peux pas lui en vouloir d'être une sale gosse. "Aaah tu m'as manqué mon bébé, j'ai souffert aussi sans toi, tu sais que tu es la vie et que je peux pas vivre sans toi ! C'est le plus beau jour de ma vie, je suis trop contente de te voir !!" Elle allait franchement finir par me faire pleurer, c'était pas possible de devenir aussi sensible quand elle était avec moi. Je supportais pas de la voir comme ça, avec les yeux qui brillaient déjà, c'était trop à voir. Je sentais aussi les larmes commencer à monter, je devais me retenir pour ne pas fondre en larmes.

Je me reculais un peu, la lâchant malgré moi. Si je le pouvais, je resterais toujours accrochée à elle et pour la vie mais se serait un peu gênant de devenir siamoise. "Aller vient, le but est de regarder le coucher de soleil alors on va pas pleurer pendant que ça se passe." Je pris la main pour l'emmener jusqu'au feu qui crépitait et où les couvertures nous attendaient. En chemin je récupérais mes chaussures que j'avais lancé dans le sable, histoire que personne ne me les vole. C'était des chaussures de luxe alors je serais franchement pas contente du tout de voir qu'on me les a volé. J'allais ensuite m'assoir sur ma couverture, nous étions tournée vers la mer. Des reflets rosés plongeaient déjà vers l'eau, il manquait plus qu'à ce qu'on voit des dauphins sauter hors de l'eau et la scène était parfaite. J'étais là, près de l'une des personnes qui comptait le plus à les yeux et j'étais vraiment heureuse d'être avec elle. Rien ne pouvait me faire plus plaisir que ça. On se croyait vraiment dans un film. D'ailleurs, si un jour je parvenais à être actrice, j'espérais que j'aurais une scène de ce genre à jouer. Ou quelque chose de romantique. Ce n'était pas vraiment le genre de truc que je ferais au quotidien, le romantisme et tout mais ça pouvait être sympa à jouer. Je rassemblais tout mes talents d'actrice et ce que j'avais appris lors de mes derniers cours et me tournais vers Yuna, prenant son visage entre mes mains pour la forcer à me regarder dans les yeux. "Yuna. Je dois t'avouer un truc et c'est le moment parfait. L'ambiance est assez romantiques, t'as vu ?" Je pris un air sérieux, sans que ça paraisse suspect non plus. En temps que future actrice je devais entrer de le rôle d'amoureuse refoulée de sa meilleure amie. "C'est assez dur parce que j'ai jamais fait ça mais il fallait bien que je te le dises un jour. T'es ma meilleure amie et je t'adore énormément et ça fait longtemps qu'on s'est pas vue ce qui m'a permis de remettre mes sentiments pour toi en question. Je peux pas me passer de toi et je crois bien que... Ah, dur..." Je pris une grande inspiration, parlant rapidement. "Je crois que je suis amoureuse de toi." Intérieurement j'avais envie de rire mais je gardais l'air le plus sérieux possible, observant ses moindres réactions.

J'attendais sa réponse, j'adorais faire croire ça, c'était vraiment drôle. Tellement que je ne pus m'empêcher d'éclater de rire. Je partis dans un fou rire incontrôlable, tant que je m'écroulais à terre, complément morte de rire. "Oh Yuna si tu voyais ta tête, c'est tellement drôle, oh mon dieu ! Je suis pas amoureuse de toi, c'est bon ! T'es ma femme, mais on ira pas plus loin !" Je lui tirais la langue pour la narguer.

la seule chose qui manquait pour que ce soit des retrouvailles parfaites, c'était la musique de fond toute tristounette de tous ces films à l'eau de rose que je haïssais plus que tout et qui me donnaient la gerbe, rien qu'en y pensant. la plupart du temps, je me sentais découragée par mon métier, par la distance, par le fait que tout mon entourage avait une vie privée stable et que j'étais la seule fille toujours célibataire. il faut avouer que pour supporter une furie comme moi, il fallait en avoir du courage, sérieusement. déjà, seoyeon doit se sentir soulagée que je n'aie pas déteint sur elle. mon hyperactivité et le fait que je sois très tactile gêne souvent les gens. enfin, elle doit être habituée maintenant. on ne se connait peut être pas depuis l'enfance, mais elle a été quelqu'un de très important pour moi au lycée. c'est la seule personne qui avait eu le courage de m'accepter telle que je suis et , d'en plus , m'aider à surmonter mon handicap. "Aaah tu m'as manqué mon bébé, j'ai souffert aussi sans toi, tu sais que tu es la vie et que je peux pas vivre sans toi ! C'est le plus beau jour de ma vie, je suis trop contente de te voir !!" j'en profite pour la serrer encore plus fort. j'ai remarqué ça, moi aussi. je ne peux pas vivre sans elle. mais depuis quand est-elle devenue aussi vitale que ça pour moi? depuis le moment où nos destins ont été scellés. on s'est promises de ne pas se quitter, et c'est pas demain que ça arrivera, ça j'en suis sûre et certaine.c'est ce qui me soulage le plus. ce n'est pas parce qu'on a un emploi du temps chargé que l'on s'oubliera."non, dis pas ça. le plus beau jour de ta vie sera celui de ton mariage, pas aujourd'hui. lorsque tu auras quelqu'un qui t'aimeras et qui resteras à tes côtés pour toujours." parler mariage, ou bien comment me faire rager. et en plus de ça, parler mariage avec ta meilleure amie, celle sur laquelle tu veilles le plus au monde...ça rend jaloux. elle desserre son étreinte, dont la durée me semblait tellement courte, là, maintenant. "Aller vient, le but est de regarder le coucher de soleil alors on va pas pleurer pendant que ça se passe." j'hoche positivement la tête, essuie les quelques larmes qui se nichaient au bord de mes yeux puis me laisse entrainer par ma meilleure amie, vers notre feu de camp."yah, tu laisses rien au hasard, toi!" je ris légèrement et m'installe à ses côtés en tailleur, fixant la mer qui me semblait tellement belle, surtout avec le soleil qui se couchait en disparaissant derrière elle. j'aurais aimé aller mettre mes pieds dans l'eau, profitant de la mousse qui marquait la fin de la vie d'une vague. j'adorais faire ça, quand j'étais plus jeune et lorsque je venais avec mes parents...cette époque de ma vie me manque. pouvoir faire ce que je veux, ne pas être jugée pour ce que je suis, vivre en toute innocence. peut être que c'est pour ça que je suis devenue un grand enfant. ou peut être que je serais atteinte du syndrome peter-pan quand je vieillirais.seoyeon me surprend en prenant mon visage entre ses mains. la surprise se lisait sur mon visage, me demandant qu'est ce qu'elle voulait bien faire."Yuna. Je dois t'avouer un truc et c'est le moment parfait. L'ambiance est assez romantiques, t'as vu ?" hypnotisée par son regard, j'hoche la tête doucement, inconsciemment, surtout."C'est assez dur parce que j'ai jamais fait ça mais il fallait bien que je te le dises un jour. T'es ma meilleure amie et je t'adore énormément et ça fait longtemps qu'on s'est pas vue ce qui m'a permis de remettre mes sentiments...Je crois que je suis amoureuse de toi." je me détache d'elle, et lâchai un "eh?" de surprise, me retrouvant même sur le sable. ce n'est pas que j'étais homophobe ou quoi que ce soit - bien que je le sois un peu sur les bords - , j'autorisais les couples homosexuels, tant qu'ils vivaient leur idylle à l'écart des autres, mais moi, étant à mille pour cent sûre de mon hétérosexualité pure, je ne me voyais absolument pas sortir avec une fille, et encore moins ma meilleure amie! elle s'écroule de rire. "Oh Yuna si tu voyais ta tête, c'est tellement drôle, oh mon dieu ! Je suis pas amoureuse de toi, c'est bon ! T'es ma femme, mais on ira pas plus loin !" elle m'a bien eue, cette fois. je me relève doucement, la tête baissée, le pouce et l'index posés sur les coins de mes yeux. je reste silencieuse pendant un moment avant de me jeter sur elle et de la chatouiller partout "han seoyeon, aujourd'hui, tu te prosterneras devant ta femme ultime tu comprends?!" je la suis à mon tour, riant à gorge déployée. en vrai, j'étais carrément soulagée du fait qu'elle ne soit pas bi à tendance lesbienne...parce quoi voilà...ça me gênerait un peu, beaucoup."sérieux, d'où t'es venue cette fucking idée? tu exerces tes connaissances et tes cours de théâtre sur moi? sérieusement, t'as oublié que j'étais une petite fragile, rooooh, qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de toi? je lâche un faux soupire et sort un paquet de marshmallows."à l'attaque!" je tends mes bras et mes jambes au loin, serrant le pauvre petit paquet que je secouais dans tous les sens.

A romantic sunset between best friends... that becomes anything

Yuna n'est pas ma meilleure amie, elle est beaucoup plus que ça pour moi. Je me demande d'ailleurs comment on a réussi à instaurer ce titre de 'meilleure amie', comment on a su que c'était ce qui nous résumait. Elle doit être probablement ma seule véritable amie en réalité. J'accorde peu de temps au amitié de toute façon, la plupart de mes relations sont pas intérêt. En revanche, je connais Yuna depuis bien plus longtemps que ça alors je pense pouvoir dire qu'elle est mon amie la plus proche et la plus précieuse. Elle représente un peu tout à la fois pour moi, pas seulement une amie. Elle est comme ma sœur, et elle l'a toujours été. A l'époque je m'entendais mal avec la mienne et nous étions un peu en froid, Yuna tenait parfaitement ce rôle. Dans mon cœur, elle est de ma famille. Et peut-être même aussi pour les membres de ma famille. Je parlais tellement d'elle et à chaque fois que j'étais quelque part ou que je faisais quelque chose, c'était avec elle. Je me souviens des « tu sors avec Yuna aujourd'hui ? » de mon père parfois. Elle venait aussi beaucoup dormir à la maison et elle ne pouvait qu'être appréciée, elle était du même rang social que nous, et encore plus maintenant. Bientôt je serais aussi connue qu'elle, je suis juste la petite dernière à la traîne pour le moment mais ne saurait tarder. Entre nous, c'est un peu comme si on sortait ensemble. Elle est très tactile, ce qui me gêne pas, au contraire et laisser penser que nous sortons ensemble ne serait pas une chose qui me poserais problème. Pas que je suis bisexuelle ou quoique se soit, oulà non pas du tout mais c'est Yuna et rien ne me dérange avec elle, même l'embrasser alors c'est pour dire.

« non, dis pas ça. le plus beau jour de ta vie sera celui de ton mariage, pas aujourd'hui. lorsque tu auras quelqu'un qui t'aimeras et qui resteras à tes côtés pour toujours. » N'est-ce pas elle ? Ce n'était pas elle qui m'aimait et qui restera avec moi pour toujours ? Notre amitié est destinée à durer toute une vie et aucun homme ne pourrait prendre la place de Yuna, jamais de la vie. Évidement que j'avais exagéré en disant que c'était le plus beau jour de ma vie, j'étais très heureuse mais peut-être pas à ce point-là. Mais je doute vraiment que le plus beau jour de ma vie soit celui de mon mariage. Déjà, contrairement à l'avis de ma famille, je trouve ça totalement inutile. C'est juste une fête et un bout de papier à signer, non ? Pas besoin de grande cérémonie pour prouver qu'on s'aime. Le plus beau jour de ma vie sera le jour où un film où je serais dedans sortira, ça, ça sera un jour vraiment spécial. Il vaudra tout les mariages du monde. Et puis bon, j'ai 20 ans, ce n'est pas demain que je quitterais le nie pour aller vivre avec l'homme de ma vie et avoir des enfants, Yuna n'a pas à s'en faire. Je l'imagines tellement le jour de mon mariage, elle pleurait déjà à nos retrouvailles alors ce fameux jour... Mais je me demande si se serait vraiment des larmes de bonheur. Cette fille était vraiment trop fragile, heureusement que j'étais là. « yah, tu laisses rien au hasard, toi! » Fallait s'y attendre de toute façon. Existait-il un jour où je n'avais rien prévu à la seconde près ?

Je devais être plus que bonne actrice pour que Yuna croit à mon petit jeu. Ou alors elle ne me connaissait pas si bien que ça. Je ne suis pas homophobe mais je trouve ces couples anormales. Vous connaissez des animaux gay ? Non parce que ce n'est pas naturel et c'est pareil pour nous. Je sais être très mal placée pour dire ça mais j'ai compris la leçon maintenant, les filles sont des sal**** et il ne faut pas s'en approcher sur le plan amoureux. Yuna devrait savoir ça. Mais si je n'étais pas hétéro et qu'elle n'était pas ma meilleure amie... peut-être. Si j'étais un homme aussi. Elle avait l'air totalement effrayée, c'était vraiment trop drôle. Je devais bien tester mes talents en tant réel au moins une fois. Je ferais la même blague à Min Yeon un jour, juste pour voir sa tête. Je pense qu'elle tomberait dans les pommes. Si j'annonce à Yuna que de toute façon je suis en couple, elle le prendrait mieux ? Sincèrement j'ai un gros doute. Je crois pour elle, se serait mieux que je sois amoureuse d'elle. Elle devait avouer que si elle devait sortir avec une fille pour la première fois de sa vie, se serait mieux avec moi plutôt qu'une inconnue, non ? De toute façon je n'autoriserais jamais une autre fille dans sa vie que moi. Ni un mec. En fait, personne. Je crois que je suis trop jalouse. Je suis désolée, mais c'est comme ça. On s'en sortira jamais. J'ai dû trop l'habituer à mon amour c'est pas possible.

J'avais quand même un peu peur de la voir silencieuse comme ça. Elle l'avait mal pris à ce point ? Elle était déçue que se soit qu'une blague ? Oh non, c'est pas possible... Je ne veux pas qu'une fille soit amoureuse de moi ! Je la comprendrais à cent pour cent mais quand même... Yuna se jeta sur moi pour me faire une attaque de chatouilles, ce qui me fis éclater de rire. C'était bon, c'était bon, elle ne voulait pas ! « han seoyeon, aujourd'hui, tu te prosterneras devant ta femme ultime tu comprends?! » Hein ? Je la regardais, avec un air de dire 't'es sérieux là ?' Il ne faut pas abuser non plus, j'irais pas jusque là pour me faire pardonner quand même. « Hwang Yuna, tu es peut-être une mannequin reconnue mais pour moi t'es qu'une sale gosse et tu peux toujours rêver pour que je fasse ça ! C'est moi la princesse ici ! » J'éclatais de rire. La princesse Han Seo Yeon, vous ne connaissez pas ? J'ai toujours été une princesse partout, je ne vois pas pourquoi ça changerait maintenant, tient. « sérieux, d'où t'es venue cette fucking idée? tu exerces tes connaissances et tes cours de théâtre sur moi? sérieusement, t'as oublié que j'étais une petite fragile, rooooh, qu'est ce que je vais bien pouvoir faire de toi? » En vérité, je n’exerçais même pas ce que j'avais appris parce qu'en ce moment nous en sommes encore qu'au stade 'rupture'. Je me voyais mal annoncer à Yuna que j'avais trouvé une autre femme dans ma vie et que je ne voulais plus d'elle. Ni lui faire croire que je mettais un terme à notre amitié, mon but était de passer un bon moment avec elle, pas de la faire pleurer.

Yuna sortit un paquet de marshmallow et annonça une attaque. Enfin l'heure du mangé ! C'était bon ça. Ma meilleure amie me faisait rire malgré tout. Je pris de mon sac des piques destinés normalement à la viande, avant de prendre des mains de Yuna le paquet pour l'ouvrir et faire des brochettes de ces sucreries. A vrai dire, je n'ai jamais mangé de ça chauffé. Peut-être que j'aimerais, peut-être que non. Je donnai une brochette à ma folle furieuse pour que nous puissions les faire chauffer grâce au feu de camp, tout en regardant la mer. C'était tellement agréable, on en oubliait tout nos problèmes avec un endroit pareil. Mais je devais quand même parler d'une sorte de 'problème' à Yuna parce que je n'avais pas eu encore d'autres occasions de le faire. Et peut-être qu'elle ne prendrait mieux. « Sérieusement, je ne peux pas être lesbienne, je t'assure être à cent pour cent hétéro. » En fait, je ne savais pas trop comment introduire le sujet ? Puis finalement ma franchise naturelle me gagnait. J'ai jamais eu de tact de toute façon. « J'ai un petit-ami.  » Ca devait être bizarre dit comme ça, depuis que je la connais je n'ai jamais eu de copain, juste une nana mais elle je n'en parle même pas. Peut-être qu'à force elle avait vraiment par me croire lesbienne. Ou saint-nitouche. Haha. « Mais tu sais il est vraiment quelqu'un de bien, il s'occupe bien de moi, il est gentil... » Il est pauvre... Hum. Je lui dirais pas comme ça, je la connais. « Il est super canon et il est super bon au lit, c'est un homme parfait ! » Et il sera un bât**** le jour où on se séparera, si ça arrive, ce que j'espère pas. Belle description Han Seo Yeon. Je juge trop les gens pour être capable d'être profonde dans mes description je crois. Je dois avoir décrit n'importe quel copain à la vision d'une fille. J'ai pas envie qu'elle le déteste... Je la regardais en faisant une tête de chien battu. « Tu resteras forever la femme de ma vie, je t'aimerais toujours plus que n'importe qui... »