"Feel like I'm going to kill someone."
Rude journée. Je ne me serai jamais attendu à ce que cette journée vire en vrai cauchemar, j’avais répété la chorégraphie, toute la semaine, avec mes collègues, et beaucoup de grandes marques coréennes mais aussi étrangères avaient acceptés de sponsoriser l’évènement d’aujourd’hui, à Séoul. Comme chaque hiver un défilé été organisé par l’une de ces célèbres marques de luxe, et l’on avait fait appel à des danseurs afin de servir de model pour porter les créations de la nouvelle collection de cet hiver, mais aussi, et surtout, pour la participation aux cérémonies d’entré et fermeture.
Je ne me serai jamais imaginé qu’un évènement comme celui-ci nécessiterait une telle organisation. Les gens couraient dans tous les sens, et tous, sans exception, semblaient être stressés et bien occupés. En réalité cela ressemblait à un véritable champ de bataille, et je m’étais trouvé sur mes deux pieds, debout, depuis ce matin, à courir dans tous les sens sans avoir eu l’occasion de prendre une pause à midi. Plus les heures s’écoulaient, plus la tension montait entre les équipes, certaines étaient rattachées à d’autres, et si le travail n’avait pas été correctement fourni par l’une, je vous laisse imaginer le bordel que cela pouvait créer chez l’autre. Bref, je ne me verrai jamais travailler dans ce genre de métier. L’organisation était loin d’être mon truc, et si un jour je devais être amené à « manager » des équipes se serait bien parce que je serai leader d’un groupe d’idoles, mais ça c’est autre chose me direz-vous, n’est ce pas ?
Alors que je profitais de cet instant de courte pause qui avait été accordé pour l’équipe de retouche de la collection hiver, je m’étais faufilé parmi un groupe de mannequins qui se dirigeait vers la cafétéria, là où se trouvaient quelques restes de repas, de ce midi.
« Ajumma, vous n’avez vraiment rien d’autre que de la salade verte ? » Lui demandais-je tout en jetant un œil aux plats.
« Navré mon garçon, mais nous avons l’obligation de ne fournir que de la salade en ce jour. » « Tss. Ces abrutis tiennent vraiment à ce que l’on fasse un malaise sur scène ? » Chuchotais-je à moi-même. Elle m’observa d’un œil interrogateur et avant qu’elle ne finisse par s’impatientait, je lui demandais de me servir une assiette.
Revenant à l’atelier de retouche, je pris place parmi tant d’autres, affamés, qui savouraient du mieux qu’ils pouvaient leur assiette peu riche en aliments. À mon tour, je fis de même, observant avec triste moue mon plat et me consoler en me mettant en tête que le repas fournit avait au moins été offert par l’entreprise.
« Bah, ce n’est mieux que rien. » Alors que je répartissais la légère sauce par-dessus la salade un abruti vint se heurter à moi et ce qui fit renverser mon plat sur le vêtement. Alors qu’une énorme tâche de sauce blanche légèrement huileuse se dessina sur le haut je me levais automatiquement énervé de la situation.
« Bon sang ! Vous ne pouvez pas faire plus attention ! Vous êtes aveugle ou quoi ! » Le liquide continua de se répandre et vint tâcher le haut du slim bleu clair, qui se devait également recevoir quelques retouches. Mes yeux s’écarquillèrent lorsque je sentis le liquide filer tout doucement le long de ma cuisse, et j’attrapais en vitesse n’importe quel tissu se trouvant autour de moi.
« Bon sang, on va me tuer ! » ***
La journée avait été pénible, et cette fois-ci elle fut bien riche en émotion. J’étais foutu, on allait me jeter dehors comme un vieux déchet, et qui sait ce qui adviendra de mes futurs jobs, j’allais certainement après cet incident être fiché.
Non, non, pas ça ! Alors que la pause avait pris fin depuis déjà quelques minutes, je revins auprès de mon équipe en charge des danseurs, et serrais avec force ma lèvre inférieure pour me forcer à ne pas leur répondre après qu'ils m'auront bien incendié.