Elle n'endurait plus les paroles qui récitaient. Sa voix grave lui proposait une dernière mise à l’épreuve. Sous la prononciation de ses mots fatidiques, son corps tout entier se fige. Une telle menace venait d’être dite par le seul et unique homme ayant la totalité de son respect. La colère lui montait en elle. Aussi doucement que le lever du jour. Sa conscience lui dictait de respirer doucement et de ne laisser aucune vulgarité passer de sa bouche au téléphone. Une respiration suivit d’une autre, son cœur contrairement à sa petite voix dansait sur un rythme rythmé. Une danse africaine. Son corps bouillonnant ne pouvait contenir une telle rage enfuie depuis les lustres.

Assise dans son bureau, il ne restait qu’une heure avant la fermeture de sa clinique. Comment pouvait non comment osait-il lui téléphoné au milieu de son travail pour dire de telles âneries. Sa rage ne pouvait jamais être retenue plus longtemps. Aussi bien laisser une bouilloire émettre un bruit sans jamais la débrancher. Dans une ultime et dernière respiration, ses lèvres s’ouvrirent doucement et sa voix vibrante prend la parole ''-Tu te fou de ma gueule ? Je ne suis pas une femme dépourvue d’une vie intime ! Tu me compares à une poule de luxe qui se vend sur la route ? Ouvre tes grandes oreilles ! Je me fou de tes menaces à deux balles ! Si tu crois que je vais montrer le bout de mon nez ! Tu es ignoble ! Tu veux vendre ta fille au premier venu. As-tu passé à mes désirs et…’’ son père mis fin à la conversation. Sa surprise la fit crier ce mot qu’elle détestait de plus en plus papa. Sans aucune réponse. Son désir de lui faire comprendre était parti en néant. Regardant l’appareil une surcharge de négativité naissait en elle. Lançant le téléphone sans fil contre le mur. L’appareil rejoint un cadre qui retombait sur la table qui fit tomber un vase ancien.

On dit qu’il est mieux de trouver un défouloir que de frapper une personne. C’était justement ce qu’elle venait de faire. Se vase coûtait la moitié d’un salaire annuel d’un salarier moyens.  Min Ki ferma pour une millionième fois ses paupières en poussant ses mains vers le haut et le bas, de faible petit mouvement. Tout est beau, tu n’iras pas tout simplement se disait-elle.

Avançant vers les bouts de verres étendus sur le sol, elle ramassa un par un en les déposant dans la courbe de sa robe noire. Pourquoi fallait-il que la frustration lui fasse briser des biens précieux à chaque fois. Quelle idiotie ! La femme de ménage ne sera pas heureuse. Cette vielle femme jouait la fausse mère avec Ahn : la réprimandant sur les objets brisés, si elle n’a rien mangé de la journée, si des traits de fatigues se figent sur son visage de porcelaine. Une vraie mère dont elle rêvait … celle qu’elle apercevait à la télévision dans sa jeunesse, pas comme la sienne.

Prenant de ses petits doigts manucurer un bout, sa chaire glissant le long d’une fente coupante en laissant une lisse de sang suivre. Baissant les yeux vers sa coupure, elle inséra le bout du doigt dans sa bouche et courra vers la poubelle en laissant sa robe déverser le mieux possible de ce qui restait de son dégât. Bien que son chemin et la poubelle avaient laissé des preuves, sa petite personne se dirigeait vers sa secrétaire en lui demandant de l’aide.

La fausse blonde leva les yeux en affichant un petit s’ouvrir qui méritait une réprimande, mais les choses en temps et lieu. On lui soignait le doigt en procurant les premiers soins réglementaires.  Anna, la fausse blonde et faux prénom, me posait des questions sur mes haussements de ton, le bruit d’un fracas dans mon bureau. Pour toute répondre, elle fut foudroyée d’un regard noir ‘’- Anna ne pose pas des questions, merci pour ton aide. Mais, maintenant vas répondre à ce foutu téléphone qui sonne Da Bae ne peut pas tout faire.’’ dit-elle pour mettre fin à la conversation.

Sous un bruit de talon claquant sur le marbre, Ahn allait rejoindre son bureau pour partir plutôt. Empoignant son manteau, son sac à main, elle quitta sa clinique pour filer chez elle. Mais, lorsqu’elle poussa la porte pour voir la nuit une surprise l’attendait. Des hommes de main, des chauffeurs privés de son père lui souriaient en s’approchant d’elle. Criant ‘’-aidez-moi ! À l’aide !’’, mais à six heures les gens soupaient tranquillement chez eux. L’occidentaux la pris la le bras en la forçant à la suivre, mais ses coups de poing, ses multiples essaies pour le repousser ne marchaient aucunement. Le deuxième gorille vient aider le singe blanc pour la faire pénétrer dans la voiture de force suivie du gorille.

On lui demandait poliment de rester polie et calme. Elle continuait à se crier, un cri ressemblant à un supplice. Ce vieil homme avait tout prévu. Il connaissait parfaitement sa fille. Comment ne pas la connaitre. Cet ange qui avait quitté les lieux sans prévenir ou qui n’est jamais venu dans les rendez-vous arrangés précédents. Aujourd’hui elle en payait le prix. Un prix bien dispendieux. Si elle n’y va pas la voilà marier de force.

Une petite lumière s’allumait au-dessus de sa tête. Il avait parlé d’un mariage arranger soit forcer. Avait-il trouvé son genre de rêve? Quelle horreur ! Glissant doucement sa vision vers le macaque assis tranquillement à coter d’elle, Min Ki souriant avec une petite idée derrière la tête.
‘’-Dite, j’ai un besoin d’aller aux toilettes. Nous pouvons arrêter dans une station-service s’il vous plait.’’ L’homme gloussait de rire à cette proposition ‘’-votre père nous avisez de vos petites excuses mademoiselle Ahn.’’ laissait-il attendre pour réponse finale. Sous le rire des hommes, la voiture démarra pour quitter la rue principale.

Les lampadaires éclairaient la peau blanchie de la princesse. Sous un regard absent, elle avait cessé toutes demandes en comprenant que c’était peine perdue. Dans un dernier soupire, la voiture arrêta dans les beaux quartiers de la ville. On descendit avant elle pour l’accompagner à l’intérieur d’un petit restaurant français. Elle sentait l’odeur et lui levait le cœur. On faisait cuire de la viande. Un faible haussement lui vient en gorge. Gorille lui ouvrit la porte en la forçant la jeune femme a rentrer. Le restaurant était rempli. En voulant tenter le tout pour le tout, Min Ki fit une dernière pirouette sur elle-même pour rentrer dans les deux hommes. C’était la fin ! Elle devait rencontrer l’homme qui allait faire office de compagnon de soirée.

La femme à l’accueil lui demandait le nom de la réservation. Alors, qu’elle roulait son nom, un sourire atteint les lèvres de la femme. Pourquoi avait-elle souri d’une telle façon. On aurait dit qu’on offrait une sucette à un enfant. Avança doucement vers la table, le premier regard se figea sur l’homme assis.

L’examen de la chirurgienne débuta, son visage était certain parfait aucune modification. Il avait cependant quelque chose qui clochait au plus haut point. Il avait la tête d’un tueur ou délinquant et la couleur de sa tignasse blonde. On lui tira la chaise dont elle prit place sans vraiment savoir comment réagir, sa fine bouche s’ouvrit ‘’-vous ne voulez pas mettre un fin à ce rendez-vous et que nous partons chacun de notre cotée ? ‘’ dis-telle sans aucune gêne. La serveuse fut surprise et continua à lui verser un verre d’eau. Dans quelle merde m’as-tu encore mis papa, pensait-elle.