AccueilAccueil  Dernières imagesDernières images  RechercherRechercher  S'enregistrerS'enregistrer  ConnexionConnexion  
Le Deal du moment : -21%
LEGO® Icons 10329 Les Plantes Miniatures, ...
Voir le deal
39.59 €

Partagez
 

 Love at First Sight

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Aller en bas 
AuteurMessage
Invité



Invité
MessageSujet: Love at First Sight   Love at First Sight EmptyLun 29 Déc - 0:21



L'amour est un terrifiant privilège.
En rentrant des courses, le bel écrivain s’affala sur le canapé. Comme d’habitude, il y avait trop de monde au supermarché. Tous ces enfants qui couraient dans tous les sens, le regard pétillant d’espoir devant le rayon de jouets, et leurs parents toujours aussi agacés de les voir faire des caprices… Min Ho se retrouvait souvent amusé devant ces familles. Il lui arrivait de faire les courses pendant des heures, non pas parce qu’il peinait à trouver son bonheur, mais parce qu’il aimait observer les gens. Il aimait regarder des ados qui s’achetaient des cochonneries ou la mère de famille stricte qui mettait tout le monde au régime avec ses produits pauvres en matières grasses.

Tout ce petit monde l’amusait, mais le fatiguait également. En les observant, le jeune homme se sentait chaque fois un peu plus seul. Le supermarché, bien qu’étant un spectacle plus passionnant chaque jour demeurait aussi un lieu propice à la réflexion sur soi, Min Ho le savait très bien. Il enviait tellement les couples qui se prenaient la tête pour prendre tel ou tel produit ou les jeunes inconscients qui hésitaient longuement devant les prix des bières…

Il avait prévu de sortir cet après-midi. Après tout, le temps était plus que favorable pour un petit footing. Se dépenser un peu lui permettrait de mettre ses tourments de côté pendant un certain temps. Ce fut après avoir rangé ses courses et mangé un peu, qu’il enfila des baskets, un pantalon de jogging et un débardeur dans un optimisme presque troublant. Il ferma à clé puis fila à une allure régulière en direction du parc.

La petite brise était comme une main douce qui lui caressait le visage. Min Ho avait l’impression de flotter tellement il se sentait bien. Il lui arrivait de souffler des « Bonjour » aux quelques commerçants qu’il rencontrait devant les façades de leurs boutiques. Ces derniers représentaient son unique cercle social, mais avec tout le monde qu’il voyait, l’écrivain se disait qu’il allait peut-être croiser quelqu’un d’intéressant. Pas forcément en ce jour, mais un autre. Il avait déjà rencontré quelques personnes avec qui il avait brièvement discuté, mais il était trop méfiant pour approfondir ces débuts de relation. Mais cela importait peu en ce moment, puisque courir lui faisait un bien fou. Plus rien d’autre n’avait d’importance tant qu’il était occupé.

Arrivé au parc, il se délecta du beau panorama que lui offrait cet endroit. Un endroit où la nature demeurait la maîtresse des lieux, où l’Homme l’avait mise à l’honneur. Toute cette verdure le réjouissait et observer les passants ou les petits vieux sur les bancs également.  C’était un lieu idéal pour faire du footing, d’ailleurs Min Ho avait remarqué un autre homme en train de courir. Ici, c’était comme si le temps s’arrêtait, comme si rien d’autre n’existait que ce beau parc. D’ailleurs, le jeune homme s'y rendait souvent dans le but de trouver de l'inspiration pour ses romans.

Après une bonne heure de footing, Min Ho décida de faire une pause. Il s’étira près d’un arbre et marcha lentement, histoire de récupérer. Pendant un moment, il se contenta de respirer calmement pour faire le plein d’air, un air qui sentait l’herbe fraîchement coupée. D’un geste vif, il s’ébouriffa les cheveux, tout en contemplant le ciel. Il songea alors qu’il devrait courir plus souvent.

Il reprit vite les esprits quand il entendit des ricanements. Apparemment, quelques adolescents avaient décidé de passer leur temps au même endroit, se racontant des blagues et leurs petites mésaventures du quotidien. Min Ho esquissa un sourire qui lui fit comprendre qu’il adorerait se joindre à eux. Il ne lui arrivait pas souvent d’avoir des journées où rien ne se passait comme prévu, et même si c’était le cas, il n’avait personne pour en parler. Bien sûr, on pourrait avoir de la pitié pur lui, mais il avait ce don qui lui permettait de rester digne même dans la souffrance. Il est vrai qu’il avait grandement besoin de rencontrer quelqu’un, mais il avait vite compris que cela ne servait à rien d’en espérer trop. Tout ce qu’il avait à faire, c’était d’attendre patiemment le jour où il serait prêt à faire confiance à quelqu’un. Il lâcha un soupir exaspéré. Quand est-ce que ce jour viendrait-t-il ?

Il se retourna, prêt à rentrer chez lui. Au même moment, il vit une jeune femme qui avait également l’air de faire une pause après un long footing. Il la contempla discrètement, puis fit mine de ne pas l’avoir vue. Il décida donc de partir, marchant lentement jusqu’à la sortie du parc. Cependant, à peine avait-il fait quelques pas que sa tête pivota inconsciemment. Et bizarrement, elle s’était arrêtée pile à l’endroit où se trouvait la jeune femme. Min Ho la trouvait belle, aussi belle que cette lueur d’espoir qui maintenait les cœurs brisés en vie. Et justement, son cœur se mit à battre à un rythme plus effréné. Il ne pouvait l’expliquer, évidemment. Mais à ce moment-là, à cet instant bien précis, Min Ho se sentit pris d’une panique, et cette sensation était en train de le dévorer.

En cette belle journée au ciel bleu et dépourvu de nuages, Min Ho fut victime d’un coup de foudre.
FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.


Dernière édition par Hwang Min Ho le Mar 30 Déc - 3:02, édité 1 fois
Revenir en haut Aller en bas
Hwang Katherine
Nombre de messages : 265
Date d'inscription : 23/06/2014
Age : 32
Pseudo : Juh



Hwang Katherine

MessageSujet: Re: Love at First Sight   Love at First Sight EmptyLun 29 Déc - 17:27


Love At First Sight
Min Ho & Katherine
Je dus me faire violence pour quitter mon lit ce matin-là. Je n’avais aucune envie de bouger, encore moins pour m’affairer à des tâches inutiles, puisque c’était mon jour de congé. Je n’avais pas la moindre idée de ce que j’allais faire et cela pour une bonne raison : je ne savais pas ce que je voulais faire, ou plutôt je n’avais pas la moindre idée de ce qui me ferait envie. Rien ne me venait à l’esprit, j’avais le sentiment d’être une coquille vide à l’abandon, une épave en devenir. Il fallait dire que l’épisode des fiançailles réduites en cendres était encore assez récent et les évènements qui s’y étaient produits me trottaient toujours en tête. Bref, j’avais volontiers envie de me rendormir et de camper dans mon lit pour le reste de la journée mais ma raison parvint à être plus forte. En effet, un élan de bon sens me prit et, pour une raison que je ne saurais expliquer, je trouvai soudain dans mes réserves la force de me redresser, puis de me lever. Même si je titubais au début, c’était un bon départ tout de même. Première étape cruciale et déterminante : le petit-déjeuner. Je ne voyais que cela pour me redonner des forces et sortir si jamais une idée me venait en tête.

Mais non, aucune activité ne m’apparut intéressante, même après mon bol de céréales préférées. C’était désespérant. Mais désormais j’avais le ventre plein. Et ce fut cette pensée qui fut décisive dans mon activité de la journée. J’allais faire du sport ! Mon énergie m’envahit enfin à cette pensée, puisqu’il était vrai que cela faisait un petit moment que je n’avais pas entretenu ma forme physique. Je décidai donc d’accord comme un accord avec moi-même de passer à la salle de fitness le matin puis d’enchaîner avec un petit footing l’après-midi, après avoir mangé. Cela ne me ferait que du bien. J’avais un besoin crucial de m’aérer l’esprit avec tout ce qu’il s’était passé et mes membres me poussaient également dans cette voie, me criant presque que je commençais à être rouillée. J’étais une bonne sportive mais si je ne conservais pas le rythme, je ne donnais pas cher de mon endurance dans les prochains mois. Sur ces pensées positives de battante accomplie, je filai dans la salle de bains avant d’enfiler des affaires de sport. Une fois habillée, je pus partir de suite avec mon sac, dans lequel trônait la fameuse bouteille d’eau. Aller faire du sport sans eau était à mon sens suicidaire et je n’avais pas encore des pulsions de mort. Qui sait ? J’allais peut-être enfin rencontrer le prince charmant ?

Je ruminais en mangeant mes ramens. Non je n’avais certainement pas croisé le prince charmant dans la salle de fitness, mais un boulet aux avances plus que lourdes. Les gens de la salle en avaient été témoins, j’avais essayé de lui faire comprendre calmement – pour une fois – qu’il perdait son temps mais rien à faire, j’avais dû recourir à la manière forte une fois de plus et mettre à profit mes techniques de self-defense. Parfois, je me demandais où j’en serais si je n’avais pas eu la bonne idée de m’inscrire à ces cours. Rien que d’y penser, j’en frémissais d’horreur. Je comptais donc sur un bon repas japonais pour me requinquer, en espérant que le jogging se passerait dans de meilleures conditions. J’avais d’ailleurs quelques réticences à me rendre au parc après l’épisode contrariant de ce matin mais quelque chose me disait que je devais y aller. Un espèce de pressentiment bizarre en somme. Ainsi, après une nouvelle douche, j’enfilai une nouvelle tenue pour aller courir, étant rigoureuse sur l’hygiène et le temps semblant être un peu plus frais. Au moins, il faisait beau.

D’abord, je me contentai de trottiner doucement pour ne pas brusquer mes muscles, avant de retrouver un rythme digne de ce nom. Finalement, c’était moins difficile que ce à quoi je m’attendais en vérité. Je devais être moins rouillée que je ne le pensais. Je devais par ailleurs reconnaître que les cheveux courts étaient un avantage considérable et un gain de temps formidable, puisque je n’avais pas eu à passer des heures à attacher correctement ma tignasse comme autrefois. Toutefois, malgré ma forme olympique, une pause s’imposait si je ne voulais pas rentrer dans un état lamentable digne d’une serpillère. Je saisis donc un banc libre dans le parc pour faire quelques étirements en attendant, histoire de ne pas rester inactive. Ce fut alors que mon attention se porta sur un jeune homme, également adepte du footing d’après ce que je voyais. Je ne savais pas pourquoi mais je peinais à décrocher les yeux de sa vue, ce que je m’efforçai de faire, de peur d’être grillée. Je ne comprenais pas pourquoi mon cœur s’était subitement mis à accélérer. Je n’avais jamais eu ce genre d’impression pour quelqu’un, c’était inouï. Et pourtant, ce n’était pas la première fois que je trouvais un garçon canon. Il devait y avoir autre chose.

J’eus un moment de frayeur quand je l’aperçus s’en aller mais il se stoppa net, me fixant sans que je ne comprenne exactement pourquoi. Je craignais d’être victime d’un boulet une fois de plus mais mon instinct me chuchotait que ça n’allait pas être le cas. Et j’eus une illumination. Comme ça, sans prévenir. D’un pas rapide, je me dirigeai vers le jeune homme, tête haute, ignorant du mieux que je pouvais l’étrange sensation qui me parcourait. « Salut !, l’interpellai-je avec un sourire joyeux, tu viens souvent courir ici ? C’est la première fois que je te vois. ». Ça, j’en étais tout à fait certaine. Je n’aurais pas pu passer à côté d’un visage pareil. Et ses yeux… Cessant ma contemplation qui s’attardait un peu trop à mon goût, je repris la parole, voulant arriver à mon but. « En fait je suis styliste et je voulais savoir si tu accepterais d’être mon modèle pour un design de collection automne/hiver. Tu veux bien ? ». C’était peut-être un peu direct comme approche mais je ne voyais pas bien l’intérêt de tourner en rond. Et je voulais en finir au plus vite avec ces battements de cœur intempestifs qui ne voulaient pas s’arrêter…
electric bird.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Invité
MessageSujet: Re: Love at First Sight   Love at First Sight EmptyLun 29 Déc - 17:32



L'amour est un terrifiant privilège.
Alors que ses battements donnaient le rythme rapide d’une danse exotique, Min Ho crut cesser d’exister durant un instant. C’était étrange à décrire, mais bien qu’il sentît son cœur faire des bonds horriblement violents, il peinait à respirer. C’était comme si, au lieu de ralentir et s’arrêter définitivement dans un battement lent, son cœur avait décidé de battre à toute vitesse pour exploser dans sa poitrine. Le jeune homme se sentit vraiment mal pendant ce moment, et cela ne s’arrangea pas quand il se rendit compte que la jeune femme qui le mettait dans tous ces états vint à sa rencontre.

Elle avait une belle allure, aussi fière et gracieuse  que celle d’un chat. Ses cheveux courts semblaient rehausser ses pommettes roses et cela lui donnait un air pétillant et mignon comme tout. Elle était vraiment belle, mais elle dégageait quelque chose que Min Ho n’arrivait pas à définir. À cet instant, il ne put s’empêcher de la comparer à un livre : sa couverture, bien que parfaite ne se contentait pas uniquement d’être un plaisir pour les yeux. Au contraire cet ouvrage dissimulait une merveilleuse histoire qui  ne demandait qu’à être découverte. Et c’était peut-être cela, du moins il l’espérait fortement. Il se disait : « Pourvu qu’elle soit ce genre de femmes qui, en dépit de leur beauté désiraient être appréciées pour ce qu’elles étaient au plus profond d‘elles. » Cette phrase sonnait bruyamment clichée, mais elle n’en demeurait pas moins importante…

Il redescendit de son petit nuage lorsqu’une douce voix vint se loger au creux de ses oreilles. Il avait l’impression qu’elle chantait, que sa voix sonnait comme une mélodie aux notes harmonieuses. Quant aux paroles, bien que brèves et familières, elles faisaient écho dans le crâne du jeune écrivain. Vous connaissez sans doute ce moment où vous ne cessez de chanter ou fredonner la même chanson ? Eh bien là, c’était exactement pareil, car Min Ho se répétait inlassablement et intérieurement ces mots, à première vue ingénus, mais qui lui faisaient tant d’effet. Cette sensation inexplicable, c’était la première fois qu’il la ressentait. Il ne comprenait pas comment l’on pût éprouver tant de sentiments à la fois : la peur, le désir, la curiosité et même sa propre faiblesse s’étaient tous donné la main pour faire une ronde et danser dans ses tripes. Min Ho se sentait mal, mais il savait qu’il devrait s’y habituer.

« Je… Non, je ne viens pas souvent ici », lâcha-t-il dans un souffle timide. Il avait enfin dénié lui répondre après l’avoir contemplée –d’un air assez surpris, voire choqué– pendant quelques minutes qui lui avaient semblé être une éternité. Il se massa la nuque, sa main caressant lentement sa peau. Ce geste trahissait un terrible manque de confiance en soi, mais il se sentait si nerveux qu’il ne savait pas comment se comporter. En effet, il ne croisait pas une telle créature tous les jours et il ne s’était pas vraiment préparé pour cela… En plus, il était en sueur et ses joues devaient être aussi roses que de la guimauve, de quoi lui donner un aspect assez enfantin.

Il fut surpris de l’audace de la jeune femme. Alors qu’il se sentait bien stressé, elle au contraire parlait comme si elle s’adressait à une personne qu’elle connaissait bien. Min Ho trouvait cela très mignon et fut frappé par l’admiration. Ce caractère lui seyait parfaitement, car il accompagnait à merveille son allure aussi fière et exigeante que celle d’une petite princesse. Petite, car elle lui rappelait ces fillettes dont l’insouciance les amenait à parler aux inconnus avec ce fameux ton familier. « Désolé, mais jouer les modèles ne m’irait sûrement pas… » Il avait pris un air à la fois perplexe et gêné. Il ne comprenait pas pourquoi elle lui avait demandé un tel service. « Mais je suis sûr que tu trouveras le parfait modèle très rapidement ! Après tout, tu es très jolie et euh… Enfin ça n’a rien à voir mais je pense que beaucoup d’hommes, bien plus charismatiques que moi accepteraient sans hésiter…» Il détourna honteusement le regard, se disant qu’il valait mieux se taire que de s’enfoncer davantage.

Le jeune homme n’osait pas avouer qu’il était réservé et qu’il n’avait pas vraiment confiance en lui. Bien sûr, il s’était déjà assez trahi pour que la jeune femme comprenne qu’il ne représentait pas l’homme ayant le plus d’assurance au monde. Cependant, il avait vraiment envie d’apprendre à la connaître, mais vu qu’il avait refusé sa proposition, il pensait que c’était un peu culotté de sa part. Il détestait se donner en spectacle, aussi jouer les modèles le mettrait vraiment mal à l'aise et il se sentirait ridicule rien que d’essayer. « Excuse-moi, mais je dois y aller. Je n’aime pas dégouliner de sueur pendant trop longtemps. » Il lui adressa un sourire timide et tourna les talons. Après quelques pas bien hésitants, il se retourna et lâcha un « À un de ces jours peut-être ! » Puis il s’en alla, en courant cette fois-ci. Ainsi, il se viderait sûrement la tête et oublierait à quel point il était lâche.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
Revenir en haut Aller en bas
Hwang Katherine
Nombre de messages : 265
Date d'inscription : 23/06/2014
Age : 32
Pseudo : Juh



Hwang Katherine

MessageSujet: Re: Love at First Sight   Love at First Sight EmptyMar 30 Déc - 9:38


Love At First Sight
Min Ho & Katherine
Vraisemblablement, je n’arrivais pas à prendre pleinement conscience de la situation qui se jouait devant mes yeux. J’aurais tué, sans rire, pour ressentir cette impression d’heureuse coïncidence, cette impression de trouver son âme sœur par hasard en faisant son jogging dans un parc. Ce que j’éprouvais à cet instant esprit, j’en avais tellement rêvé, j’avais tant imaginé ce que cela pouvait faire, ce que ça aurait pu me faire éprouver. Mais je devais avouer qu’avec le temps je ne m’étais plus attendue à recevoir ce flot d’émotions de plein fouet du jour au lendemain, encore moins en allant courir comme il m’arrivait de le faire parfois. Ses yeux, mais bon sang, rien que son regard suffisait à me décontenancer sans prévenir, au point de sortir une phrase bateau, simplement histoire d’engager la conversation pour ne pas le laisser partir comme il s’apprêtait à le faire. J’avais l’impression que dès qu’il esquissait un geste, un charme émanait forcément de cet être unique, vous savez ce genre d’aura qu’on croit n’exister que dans les histoires pour enfants. Même la timidité dont il faisait preuve me faisait craquer. Sans rire, si cela avait été n’importe quel garçon, j’aurais demandé son numéro sans autre forme de procès. Mais l’instant qui se déroulait me paraissait trop précieux pour que je puisse sortir une banalité triviale de ce type.

Cela dit, la proposition que je fis n’était pas non d’une délicatesse exceptionnelle. Quel genre de fille demandait au garçon qui la faisait craquer de jouer les mannequins pour son boulot ? Je devais avouer que je n’étais pas fière de moi et, même si cette initiative m’avait déjà apporté une amie, je regrettai presque immédiatement mon initiative. Comme toujours, je m’étais laissée emporter par la folie du moment et je n’avais pas réfléchi aux conséquences. Je me mordillai la lèvre, priant pour qu’il ne m’envoie pas bouler comme l’idiote que j’étais. Mais je ne devais pas être dotée d’une grande chance ce jour-là, puisqu’il refusa poliment, trouvant que cela ne lui conviendrait pas tellement. Et je n’eus même pas l’occasion de débattre sur ce point, puisqu’il évoqua déjà l’hypothèse selon laquelle je trouverais quelqu’un de mieux pour cela. J’étais terriblement mal à l’aise. Je ne lui avais pas seulement proposé cela parce que je me sentais défaillir à chaque mot qu’il prononçait mais parce que je pensais réellement qu’il était le candidat parfait pour le modèle de collection automne/hiver qu’on m’avait demandé de designer. Mais j’avais le sentiment de n’être passée que pour la fille qui voulait à tout prix retenir le garçon pour lequel elle avait craqué.

Alors que je m’apprêtais à dire quelque chose pour relancer la conversation, le jeune homme intervint de nouveau, il m’annonça son départ. D’une façon qui me glaça sur place. Il n’aimait pas dégouliner de sueur trop longtemps disait-il. Je ne savais pas trop s’il s’en rendait compte, mais sa remarque me mit mal à l’aise, concernant mon propre état. Et je commençai à faire des hypothèses terrifiantes, si par exemple je n’avais trop transpiré moi-même et donc, en résumé, si je ne dégageais pas une odeur nauséabonde. La honte. Ainsi, je ne réagis pas quand il me salua et quand il partit, tétanisée. Je devais avouer que c’était comme si je m’étais prise le plus gros râteau de toute mon existence et cela faisait incroyablement mal. Je ne savais à vrai dire pas quoi penser de cette rencontre. Il n’avait pas caché me trouver jolie mais d’un autre côté, il semblait me fuir comme la peste. Chose qui ne faisait pas grand bien à mes méninges. Lâchant un profond soupir, je me résignai à repartir de mon côté en trottinant, n’ayant plus vraiment le moral à courir à une allure olympique. Je n’avais plus qu’une seule envie : me cacher sous ma couette en serrant mes oreillers.

Deux semaines plus tard

Je n’avais pas menti quand je parlais de me cacher sous ma couette. Je l’avais véritablement fait juste après le piteux résultat de ma rencontre, et également chaque soir en rentrant du travail. Une vraie loque. Une petite voix avait beau me dire que je n’avais pas à me mettre dans un tel état pour un garçon, rien n’y faisait, il suffisait que son visage m’apparaisse que je broie de nouveau du noir. Un cas désespéré. J’avais de temps à autre des instants de sarcasme quand je me prenais à penser qu’il fut un temps où j’aurais ri des filles qui réagissaient de la sorte. C’était une véritable obsession. Heureusement, je pouvais au moins détourner mon centre d’attention quelques heures, car, mon écrivain favori lui ne me chagrinait pas. J’avais par ailleurs fini son dernier roman la veille, roman que j’avais dévoré et réellement apprécié. Dommage que je n’aie pas eu autant de chance que ces personnages en matière d’amour. Même si je n’étais toujours pas pleinement convaincue que ce soit de l’amour à proprement parlé, je parlerais plutôt d’ « attirance magnétique » pour le moment. Il y avait quelque chose chez ce jeune homme qui m’obsédait et je me faisais peur à penser autant à lui. On aurait dit une toxico en manque de sa drogue préférée.

Bref, sur un nouveau coup de folie, j’avais décidé de tenter à nouveau ma chance au parc, au cas où. Je ne pouvais pas le nier, j’avais désespérément envie de le croiser une nouvelle fois et, hormis l’endroit de notre rencontre, je n’avais aucun autre moyen. C’était peut-être naïf de penser qu’il serait au même endroit le même jour mais qui ne tente rien n’a rien. Sauf que cette fois, je mis toutes les chances de mon côté en faisant particulièrement attention à ma tenue, bien que je fusse un peu partie à la va vite, et sans manteau. Mais il fallait dire qu’attraper froid ne faisait pas partie de mes principales occupations, au contraire. Si mettre un manteau m’avait fait rater le bel inconnu à deux minutes près, je m’en serais voulue pour le restant de mes jours et je me serais morfondue dans mon chagrin pour un mois tout entier. Oui j’en étais arrivée à un point critique tout de même.

J’arrivai au parc, la respiration courte, car j’avais couru tout le long du chemin, mais je ne craignais plus le coup des mauvaises odeurs, puisque je m’étais bombardée de déodorant avant de sortir. Pas question d’être de nouveau victime de ce tue-l’amour. Et je le vis. Assis sur un banc, les yeux dans le vague, une feuille et un stylo en mains, comme s’il écrivait quelque chose. Ce qu’il écrivait ne m’importait pas tellement, je fus submergée par l’émotion à sa vue, si bien que je portai ma main devant ma bouche, sentant ma respiration s’accélérer. Doucement, j’avançai dans sa direction, indécise, incertaine. Je ne savais pas. Devais-je de nouveau l’aborder ou devais-je attendre qu’il me voie ?
electric bird.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Invité
MessageSujet: Re: Love at First Sight   Love at First Sight EmptyMer 7 Jan - 2:22



L'amour est un terrifiant privilège.
Au milieu de sa course, l’écrivain se retourna. Le parc n’était plus qu’un point de fuite au fond de cette image que créait sa vue. Pourtant il fuyait dans l’autre sens, le mauvais sens. Il aurait dû courir à nouveau, mais cette fois-ci dans la bonne direction : celle où il rejoindrait la jeune femme qu’il avait lâchement abandonnée. Elle devait sûrement être partie, révoltée de son attitude insolente et exagérée. Elle aurait bien raison d’être contrariée. Après tout, elle avait simplement engagé la conversation dans l’espoir peut-être de faire connaissance avec lui. Il avait tout gâché, et à chaque fois il s’agissait du même refrain qui se faisait entendre, celui où une ambiance glauque et défaitiste atteignait son paroxysme dès les premières notes.

Son appartement lui parut plus vide que jamais. Plus rien n’avait de sens, ni d’importance, le monde aurait pu s’écrouler qu’il n’aurait même pas cligné de l’œil. Il resta quelques minutes plaqué contre sa porte d’entrée, puis laissa glisser son dos le long pour finir assis, ses genoux contre son torse et son crâne contre la porte. Son regard paraissait neutre, sans vie. Il avait l’air de regarder droit devant lui, bien que ce ne fût pas le cas. Il passa ses mains dans ses cheveux, les ébouriffa, voulut se les arracher, mais se retînt en pensant que ce n’était pas le moment de devenir fou. Il lâche un soupir, un second quelques minutes plus tard, puis décida enfin de se relever. Son cœur, bondissant toujours d’une manière extraordinaire, se serrait davantage après chaque battement. « Arrête de penser à elle… », se répétait-il intérieurement, ce qui était idiot vu que chaque mot consacré à cette femme faisait grandir son doux portrait qu’il avait ancré dans sa mémoire. Quel visage… Quelle peau délicate, quels yeux mystérieux et quelle voix envoûtante… Il aurait donné n’importe quoi pour se délecter une dernière fois de cette mélodie enchanteresse qui avait bordé son petit cœur meurtri pendant quelques secondes.

Les jours qui passèrent ne furent que des secondes qui se suivaient de loin. Très loin. En effet, chacune d’entre elle semblait durer une éternité. Min Ho avait arrêté d’écrire, car son inspiration l’avait quitté au moment même où il avait délaissé la jeune femme, c’est-à-dire au moment où il avait pris conscience de l’être misérable qu’il était. Depuis ce jour, il se demandait sans arrêt pourquoi il fuyait constamment la lumière. Pourquoi s’attachait-il à cette vie monotone et solitaire ? Pourquoi ne se laissait-il pas une chance d’être heureux ? Car il savait qu’il avait raté l’occasion de faire une rencontre inoubliable, il savait qu’il s’agissait de l’occasion de sa vie. Il l’avait manquée délibérément en plus…

Pas un seul jour ne s’écoulait sans que Min Ho se rendît au parc. À chaque fois, il caressait le doux mais fébrile espoir de la revoir. Son cœur battait toujours à un rythme frénétique, ce qui le laissait croire que cette rencontre inattendue ne demeurait pas le fruit du hasard… Mais plutôt celui du destin. Si c’était bel et bien le cas, il valait mieux qu’il remuât ciel et terre pour retrouver l’objet de ses désirs. Hélas, il ne possédait pas énormément de cartes dans sa main, ce qui limitait son jeu. Tout ce qu’il pouvait faire ne représentait pas grand-chose, puis au fond il espérait que la jeune femme eût également envie de le retrouver.

La chance lui sourit au bout de deux semaines. Il ignorait la raison pour laquelle il avait décidé d’emporter sa pochette avec ses scripts et un stylo à l’intérieur, peut-être pensait-il recouvrer l’énergie d’écrire finalement. Il devait se forcer à travailler car il devait sortir son prochain livre dans les mois qui suivraient, sous peine de voir sa chère maison d’édition l’abandonner. Par ce froid d’hiver, il avait opté pour une tenue sobre mais élégante. Quant à ses cheveux, ils demeuraient ébouriffés, ce qui contrebalançait avec son look d’adulte responsable. Le stylo en main, il commença à en faire gratter la pointe sur sa feuille qui virevoltait légèrement au moindre petit coup de vent.

Après quelques minutes d’acharnement, l’écrivain désespéré leva la tête. Son inspiration n’était pas revenue et les quelques lignes qu’il avait écrites se composaient de mots vagues qui ne créaient ni profondeur, ni relief  à ses phrases. Son texte était plat, difforme. Il lâcha un long soupir qui se mêla aussitôt à l’air frais, puis il dévia son regard.

Et là, il la vit. Stoïque comme une statue d’une déesse ancestrale, elle se tenait à quelques mètres de lui. Elle avait l’air de le contempler avec des yeux pétillant d’espoir, mais lui resta bouche-bée. Elle arborait une chevelure plus longue et beaucoup plus sombre qu'à leur dernière rencontre, mais il la trouvait d'autant plus belle. Il pensa un court instant que ses fantasmes lui jouaient des tours, mais la brise qui frottait sa peau le rassura aussitôt. Elle était bien là, près de lui, mais elle ne bougeait pas. C‘était à lui de faire le premier pas cette fois. À lui de s’excuser pour réparer sa faute et de montrer de l’intérêt pour elle, comme elle l’avait fait pour lui le premier jour. Sans réfléchir davantage, il rangea calmement ses affaires, se leva et s’avança vers elle.

Les yeux écarquillés et emplis de surprise, il la contempla pendant quelques secondes avant de se rendre compte qu’il avait des excuses à faire. « Ça te va à ravir cette coupe de cheveux...», déclara-t-il en se perdant dans son regard. Et les excuses dans tout ça? Il secoua très brièvement sa tête. « Euh! Je, je suis vraiment désolée pour… Pour l’autre fois. », balbutia-t-il nerveusement. « Je n’ai pas l’habitude d’être abordé comme cela et… Ça m’a un peu décontenancé, je… » Décontenancé ? L’idée de s’en mettre une lui traversa l’esprit. Quelle personne moderne prononcerait des mots aussi… Barbants ? Être écrivain voulait parfois dire employer plusieurs synonymes ; bien que certains fussent beaux à l’écrit, ils sonnaient étrangement faux à l’oral. Il tenta de se rattraper au plus vite, sans savoir qu’à chaque mot sorti de ses lèvres tremblantes, il s’enfonçait de plus en plus dans les abysses du ridicule : « Euh gêné plutôt, décontenancé ça ne se dit plus trop, enfin je crois…» Dieu sait qu’il avait une peur phobique du ridicule, mais que voulez-vous ? Il n’y avait rien de plus confus qu’un amour naissant.

Il détournait sans cesse son regard : vers le ciel, la terre ou même les poubelles du parc ; tout était un bon prétexte pour ne pas affronter ces adorables yeux de chats. Il trouvait que sa beauté était si grande que la contempler devait se mériter. Chaque regard croisé représentait une griffure de plus sur son âme faible et troublée, et une épreuve à passer. Il jouait discrètement avec ses doigts aussi, petit toc qu’il effectuait inconsciemment en cas de stress. Reprenant enfin le contrôle de son corps, il parvint à démêler ses doigts et tendit sa main droite désormais libre, puis daigna enfin se présenter : « Je m’appelle Min Ho… Et toi ? » Décidément il n’était pas vraiment doué, d’ailleurs il replaça une mèche rebelle à l’aide de sa main libre, prouvant davantage le peu de confiance qu’il possédait.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
Revenir en haut Aller en bas
Hwang Katherine
Nombre de messages : 265
Date d'inscription : 23/06/2014
Age : 32
Pseudo : Juh



Hwang Katherine

MessageSujet: Re: Love at First Sight   Love at First Sight EmptyJeu 8 Jan - 14:28


Love At First Sight
Min Ho & Katherine
Cette fois, j’étais aussi stoïque qu’on pouvait l’être en étant un être humain. Je ne savais pas pour quelle raison mais mes jambes semblaient figées dans le sol, sans que je ne puisse rien y faire. A vrai dire, j’ignorais si je devais m’enfuir à toute allure ou bien tenter une nouvelle approche, et mon indécision était peut-être à l’origine du fait que j’étais figée telle une statue de pierre. La vérité m’apparut alors, aussi violente qu’une gifle : j’étais terrorisée. J’avais peur, peur de me faire rejeter une nouvelle fois, peur de l’importuner, encore. Après tout, il n’avait peut-être pas envie de me voir, tout simplement, alors pourquoi irais-je le déranger, d’autant qu’il semblait occupé ? Car il semblait écrire, quoi, je ne le savais pas, ce pouvait être son journal intime en plus. Et je savais bien combien on pouvait être énervé quand quelqu’un venait vous interrompre alors que vous racontiez votre journée. Pour peu que la sienne eût été mauvaise, j’allais encore me faire envoyer sur les roses, plus violemment peut-être. Et sans rire, mon accoutrement n’était pas bien fameux, j’étais morte de honte en comparaison à son élégance. Ainsi, j’avais fermement l’intention de rebrousser chemin et de me terrer sous ma couette en me répétant à quel point j’étais pathétique et que je ne faisais pas le poids contre la moindre fille bien soignée qui serait venue l’aborder.

Mais contre toute attente, les choses ne se passèrent pas de la sorte. J’avais pourtant bien réussi à faire un pas en arrière, mais au même moment, le jeune homme m’aperçut. Je me figeai de nouveau, pétrifiée par l’intensité de son regard sombre. Mon cœur lui-même me parut absent. Je déglutis nerveusement en l’apercevant se lever et avancer vers moi. Que faisait-il donc ? Pourtant, ce fut bien à moi qu’il s’adressa quand il complimenta ma nouvelle coupe de cheveux. Idiote, je me retournai pour voir s’il n’y avait pas une autre fille à complimenter dans les parages, mais à moins que la mamie assise sur le banc derrière ne soit son genre, il parlait bel et bien à ma personne. Je pris ainsi conscience du fait que depuis notre dernière rencontre je n’avais plus les cheveux blonds et courts, mais bruns et mi-longs. C’était un miracle qu’il m’ait reconnue. « Ah… heu… merci. ». Zéro charisme, oh oui. Je réajustai ma casquette, cherchant à cacher ma honte profonde et eus soudain un intérêt profond pour le sol. Il allait définitivement penser que ça ne valait pas la peine de me parler.

Je relevai cependant la tête quand il me présenta ses excuses, surprise. Je ne pensais pas qu’il s’excuserait d’avoir refusé mon offre, à vrai dire, beaucoup de gens me prenaient pour une folle hystérique quand je les abordais pour cela. Car oui, trouver des modèles à l’improviste semblait être une habitude chez moi, même si ça ne devait arriver qu’une dizaine de fois par an à tout casser. Bref, je le fixai, curieuse, l’observant chercher les mots appropriés pour se faire pardonner. Devais-je lui dire que c’était bon pour moi-même s’il ne s’excusait pas ? J’aurais peut-être dû car il fut perturbé en employant le mot « décontenancé » pour expliquer à quel point il avait été mal à l’aise au sujet de ma proposition. Il était vrai que c’était un peu désuet comme terme de nos jours, mais, étant une bonne lectrice et ayant deux amies en études de lettres, cela ne m’avait pas vraiment surprise. J’étais juste contente de connaître ce mot en coréen, puisque par moments il m’arrivait de ne pas saisir des mots sophistiqués dans cette langue. Il se rattrapa par la suite en utilisant le mot « gêné » afin que je puisse mieux comprendre ce qu’il voulait dire. Et tant mieux car, même si je connaissais ce mot, son sens était un peu abstrait pour mieux hors d’un livre. « Ah. Pas de souci ! Tu as tout à fait le droit de refuser, ne t’en fais pas. C’était peu précipité de ma part de toute façon… Pas de quoi en faire tout un plat. »
Non, j’avais simplement passé ces derniers jours à rester enfermée hors du temps de travail et à me gaver de chocolats et autres friandises pour noyer ma mélancolie. Et je n’avais pas non plus eu le courage de refaire du footing depuis.

Les minutes suivantes furent silencieuses, trahissant ma gêne personnelle pour le coup. Il détournait aussi son regard, ce qui me confirma qu’il ne savait pas quoi faire plus que moi. Il fallait dire que je ne savais plus très bien comment m’adresser à lui vu que la dernière fois s’était soldée par un échec cuisant. J’avais donc choisi de mettre ma nature extravertie et avenante de côté pour le coup, et de me montrer un peu plus réservée. Si ça se trouvait, il voulait simplement s’excuser et allait probablement repartir dans les secondes qui allaient suivre. Toutefois, à ma grande surprise, il tendit sa main vers moi et se présenta. Min Ho. C’était un joli prénom de surcroît et pourtant, dieu savait combien je trouvais la plupart des noms masculins coréens hideux. Reprenant peu à peu ma confiance en moi et mon assurance, j’esquissai alors un franc sourire en serrant sa main, consentant à me conformer aux formalités de politesse. « Katherine. C’est un peu compliqué à prononcer hein ?, fis-je remarquer en riant nerveusement, si ça te paraît trop énervant à dire, tu peux m’appeler Kath’ ou Kate. Ça m’ira. ». Ces diminutifs étaient parfois d’une grande aide pour mes amis coréens. Et cela m’évitait parfois d’entendre les gens écorcher mon prénom comme avait l’habitude de le faire mon père.

Les présentations étaient désormais faites, il me fallait trouver quelque chose pour poursuivre la conversation. Car à présent, j’étais bien décidée à ne pas laisser filer cette superbe opportunité. Nous étions repartis sur de bonnes bases, nul besoin de tout faire exploser en mille morceaux. Tout d’abord, je me décidai à ôter ma casquette ridicule et de la ranger tout au fond du sac que j’avais eu la présence d’esprit d’emporter tout de même. Sac dans lequel se trouvait le livre de mon auteur fétiche, Zero, que je venais de terminer un peu plus tôt. Et cela me fournit le sujet de conversation que je cherchais. « Oui, alors, ne t’en veux pas trop d’utiliser des mots un peu… littéraires. Je suis une lectrice assidue et ceci est le roman que j’ai fini il y a une heure environ. Tu connais ? ». Je lui présenta ainsi ledit livre, toute souriante, appréhendant sa réaction. J’étais parallèlement en train de prier pour qu’il ne haïsse pas les romans de cet auteur et que mon intervention fasse à nouveau un flop.
electric bird.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Invité
MessageSujet: Re: Love at First Sight   Love at First Sight EmptyVen 9 Jan - 19:51



L'amour est un terrifiant privilège.
Ouf ! Elle n’avait pas l’air si vexée que cela, du moins en apparence. Les propos de la jeune femme soulagèrent un Min Ho trop nerveux, mais qui se sentait sur un petit nuage. Il pouvait à nouveau apprécier cette voix cristalline qui avait hanté ces nuits pendant deux longues semaines. En revanche, il éprouvait quelque chose d’assez étrange, quoique très naturel. Il avait une furieuse envie de la toucher, mais rien que caresser une mèche de cheveux ou lui faire la bise ou… La bise ? Oui, il avait entendu dire qu’il s’agissait d‘un geste anodin qu’effectuaient quelques occidentaux -surtout les Français- pour se dire bonjour. Malheureusement pour lui, il devait se contenir sous peine de choquer la belle demoiselle. Quoiqu’il pût se satisfaire d’une poignée de main, ce qui se rapprochait d’une petite victoire. Lorsqu’elle se présenta, il crut halluciner. Ka quoi ? Katchine ? Kaechel… EUH ? Il avait prononcé ses essais à voix haute, et ce n’était vraiment pas beau sorti de sa bouche. « Je suis vraiment navré, ton nom sonne très joliment venant de toi. », annonça-t-il extrêmement honteux.  Par contre, elle avait la main glacée et la raison semblait évidente, puisque la tenue qu’elle portait n’était pas très appropriée pour ce temps. « Tes mains sont très froides…» Action / Réaction ! Sans poser de question, Min Ho retira son manteau et le passa autour des épaules frêles de Kath’. « Kath’ c’est beaucoup plus simple en effet. C’est de quelle origine ? »

Il ne s’était pas tout de suite rendu compte du message que son cerveau venait d’envoyer à ses mains. En effet, ces dernières s’étaient avancées légèrement et frôlaient à présent celles de la jeune femme. Il lui fallut cinq secondes pour réaliser sa terrible erreur et les retirera aussitôt, les plaçant machinalement dans les poches étroites de son pantalon. « Pardon… », murmura-t-il timidement. Le pauvre, il fallait dire qu’il n’avait jamais été préparé au jour où il rencontrerait une femme qui provoquerait le fameux déclic.

Pour le rassurer davantage, Kath’ lui demanda son avis sur le roman d’un auteur. Min Ho le connaissait bien celui-là ! Pourtant, il ne savait pas quelle réponse lui donner. Répondre de manière négative était à proscrire, puisqu’il pourrait la vexer –encore une fois- et il n’avait pas vraiment d’autres sujets à aborder afin d’alimenter une conversation. D’un autre côté, il ne voulait pas non plus avouer bien aimer le bouquin, car cela l’amènerait à faire des éloges sur sa propre écriture et il n’aimait pas se vanter. Par ailleurs, lui répondre qu’il ne connaissait ni l’auteur, ni le livre paraîtrait un peu suspect, peut-être pas pour la  jeune femme, mais il savait qu’à un moment donné, il risquait de se trahir.

« J’en ai déjà entendu parler, mais je n’ai jamais lu ses livres. C’est un auteur de comédie noire et d’horreur si je ne me trompe ? » Il n’osait pas trop poser de questions. Il n’avait pas l‘habitude de mentir donc le plus astucieux restait  de ne pas en faire trop. En contemplant le livre que tenait Kath’, il dut retenir un sourire. Effroi en demeurait le titre, il s’agissait du dernier livre qu’il avait sorti. L’ouvrage n’avait pas tardé à devenir l’un des best-sellers de l’année et Min Ho n’en revenait toujours pas, puisqu’il ignorait l’étendue de son imagination et de sa facilité à captiver les lecteurs. Il se dévalorisait constamment alors que les centaines de milliers d’exemplaires vendus prouvaient qu’il avait un don avec l’écriture. Même s’il était devenu un écrivain à grand succès, Min Ho demeurait humble et modeste… Bien que trop modeste.

« Je suis aussi un amateur de livres, mais je m’oriente surtout vers les registres épique et fantastique, sinon j’aime également lire des BD ou des mangas. », déclara-t-il avec sa fameuse main qui ébouriffait fameusement ses fameux cheveux. Épique et Fantastique sinon ? Non, ce n’était pas son  genre. Son genre à lui résidait plutôt dans le tragique, dramatique, voire même lyrique lorsque ses romans empruntaient l’air d’une poésie. En parlant de poésie, les deux protagonistes discutaient toujours dans le parc –cet endroit était très poétique pour lui. « Ça te dérange si on continue notre conversation en marchant ? Je commence à avoir froid. » Les degrés baissaient de manière proportionnelle aux battements de son cœur. Tant mieux, cela montrait qu’il s’était calmé et qu’il pouvait enfin apprécier pleinement la  compagnie de Kath’.


FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
Revenir en haut Aller en bas
Hwang Katherine
Nombre de messages : 265
Date d'inscription : 23/06/2014
Age : 32
Pseudo : Juh



Hwang Katherine

MessageSujet: Re: Love at First Sight   Love at First Sight EmptyDim 11 Jan - 15:15


Love At First Sight
Min Ho & Katherine
Mon instinct me disait que nous étions sur le point de repartir sur de bonnes bases en fin de compte. J’esquissai un sourire à la fois amusé et attendri quand Min Ho tenta de prononcer mon prénom. D’ordinaire, les tentatives désespérées des gens avaient le don de m’agacer au point que j’en serre les dents, mais là, c’était terriblement chou. Je commençais presque à me faire peur à patauger dans la guimauve de la sorte. Et à sursauter comme une imbécile quand il passa son manteau autour de mes épaules, en parfait gentleman. Ouah. Jamais je n’aurais pensé que ce genre de comportement fût encore courant de nos jours. J’avais beau trembloter un peu, je n’avais pas pensé qu’il serait si évident de voir que j’avais froid. D’où sortait ce jeune homme intriguant à la fin ? Je bredouillai un vague « Merci. », un peu mal à l’aise qu’on fasse preuve de galanterie à mon égard. Quand cela avait été le cas, ce n’était que par pure hypocrisie connue à la bonne société. Depuis le temps, je savais reconnaître quand un jeune homme faisait cela uniquement pour s’attirer ma bienveillance – et les faveurs financières de mes parents sur le long terme. Mais là je n’y voyais que la sincérité, une intention de bien faire et cela me touchait en plein cœur.
Il y eut un instant en suspens. Il avait subitement pris mes mains dans les siennes et à vrai dire, je ne m’étais pas vraiment rendue compte de la portée de ce geste. En fait, j’avais à peine pris conscience de ce qui venait de se passer qu’il les ôta de suite. Voyant que la situation commençait à être gênante, je choisis ce moment pour répondre à sa question. « C’est américain. Je suis née et j’ai grandi aux Etats-Unis en fait et ma mère est américaine. ». Au moins, il saurait pourquoi sortir avec un sweat trop grand n’était pas gênant pour moi. Ahem.

Il sembla réfléchir un moment quand je lui présentai le livre – ô combien sacré à mes yeux – que je venais de finir. Pour être honnête, j’avais le sentiment qu’il cherchait ses mots pour ne pas me contrarier, ce qui me fit pincer ma lèvre. N’aimait-il pas le roman ? Ou alors cela ne lui parlait-il pas du tout ? Finalement, il m’informa qu’il en avait simplement entendu parler mais n’avait jamais eu l’occasion de lire les livres de l’auteur. Mais il connaissait le genre en tout cas. J’acquiesçai donc avec enthousiasme suite à cette réponse on ne pouvait plus neutre. « Tout à fait. C’est très réaliste et touchant de mon point de vue. J’ai même pleuré à la lecture de son premier roman tellement c’est triste et vrai. Et pourtant, je n’ai pas la larme facile, oh non. ». Je me stoppai, pensant me confier peut-être un peu trop à quelqu’un que je connaissais à peine. Mais je ne savais pas pourquoi, c’était comme si j’étais certaine de pouvoir parler librement à cet inconnu qui commençait à ne plus en être un. Je savais pour une raison inconnue que je pouvais lui parler de mes impressions concernant Zero sans craindre d’être jugée.

Min Ho évoqua ensuite ses propres goûts littéraires et je fus heureuse de voir que cela ne le dérangeait pas de me confier ses préférences de son côté. « Je vois… Donc plus les livres comme Le Seigneur des Anneaux par exemple ? Désolé, c’est la seule référence que je trouve dans le domaine…, avouai-je avec un sourire gêné, mais j’avoue que les mangas sont idéaux pour se détendre en lisant. Enfin, moi je les lis surtout pour ça en tout cas ». En effet, quand je voulais vraiment me laisser vibrer par une trame dramatique, je préférais les pouvoirs des mots qui savaient me transporter plutôt que des illustrations. J’avais une assez bonne imagination pour me représenter les scènes décrites et quelques mots bien agencés étaient pour moi bien plus forts qu’une image collée devant nos yeux.
Je retins ma joie quand mon interlocuteur me proposa de marcher pour continuer notre conversation au lieu de rester plantés au milieu du parc. Je m’aperçus que nous commencions à gêner le passage des gens par-dessus le marché. Et rien ne pouvait me faire plus plaisir à cet instant précis que me balader tranquillement avec lui, que je connaissais à peine mais dont j’avais très envie d’apprendre. « Pas de souci. Et pardon que tu aies froid, je t’ai piqué ton manteau. Je suis sortie de chez moi en catastrophe et j’ai oublié le mien… ». Non je n’allais pas lui dire que cela c’était passé dans l’ivresse de le revoir. Je préférais garder cela pour moi.

J’ouvris ainsi la marche pour que nous puissions commencer à nous promener dans le parc, comme n’importe qui. J’en profitai pour ranger l’exemplaire du livre de Zero dans ma sache mais m’arrêtai au dernier moment, ayant une illumination. « Si tu n’as jamais lu ses livres, je peux te prêter celui-là. Tu verras, Effroi est vraiment très prenant et j’ai même le marque-page assorti. Bon, malheureusement, il n’est pas dédicacé : mes horaires de travail font que je n’ai jamais pu aller à une seule de ses séances de dédicace. Je suis maudite, tu ne penses pas ? », dis-je avec un petit ricanement. Ce n’était que pure vérité : soit cela tombait effectivement pendant mes horaires de travail, soit j’avais une commande urgente qui tombait pile à ce moment-là. Peut-être devrais-je songer à poser une semaine de congé la prochaine fois. Rêveuse, mon regard se posa tout à coup sur la pochette du jeune homme et ma curiosité fut plus forte que prévu. « Tu écris toi aussi ? », demandai-je avant de me rendre compte de mon indiscrétion. J’osais espérer qu’il ne se braquerait pas.
electric bird.
Revenir en haut Aller en bas
Invité



Invité
MessageSujet: Re: Love at First Sight   Love at First Sight EmptyLun 2 Fév - 14:58



L'amour est un terrifiant privilège.
Alors elle avait des origines américaines… Il se disait bien qu’elle avait un petit accent tout mignon, mais elle avait l’air de lui plaire tellement qu’il pensait que tout avait été fait pour la rendre plus mignonne que les autres femmes. « Wouaw c’est super ! Je n’ai jamais mis les pieds là-bas, pourtant Dieu sait que j’adorerais parcourir le monde… Tu viens de quel État ? Et pourquoi vis-tu en Corée maintenant ?», demanda-t-il avec des yeux qui pétillaient tant l’écrivain était curieux. Il devenait un tantinet plus excité que d’habitude, en même temps la vie qu’il menait ne lui donnait pas souvent l’occasion d’être enthousiaste. « Pardon si je te parais trop grossier ou direct, d’ailleurs tu me le dis si mes questions t’importunent, d’accord ? » Il esquissa un sourire mi gêné mi amusé. À l’instant même, il lui semblait qu’un sentiment particulièrement doux et apaisant réchauffait son âme. Serait-ce le bonheur ? En tout cas, c’était tout ce qu’il espérait.

Cette sensation n’allait pas le quitter tout de suite, étant donné que Kath’ fit l’éloge d’une de ses œuvres. Elle avait pleuré ? Carrément ? Bien sûr, Min Ho appréciait évoquer des sujets souvent tabous dans ses histoires, des thèmes que personne n’aimait évoquer par peur de paraître rebelle, vulgaire et d’avoir l’air d’un psychopathe. Pourtant, il s’incombait cette besogne avec gré et cela ne le dérangeait pas de passer pour un bourreau. À force, il ne s‘agissait plus d’un rôle, mais d’une importante partie de lui. Ses premiers romans avaient fait polémiques, car leur contenu demeurait horrible et cru, mais le fait de toucher un point sensible et de créer un personnage qui incarnait l’espoir d’un monde meilleur rendait cet ensemble magnifique. Magnifique parce qu’on le voulût ou non, la souffrance et la peur engendraient des œuvres d’art d’une beauté inénarrable. Min Ho avait toujours été friand de poésies, musiques et histoires tristes. Pourquoi ne l’avait-il pas été pour des textes qui prônaient le bonheur alors qu’il s’agissait d’un sentiment que l’on recherchait tous ? La réponse fut simple : la tristesse conduisait à la pitié et à la compassion, alors que le bonheur à la jalousie et au mépris. Nous parler de bonheur ne servait à rien puisqu’il s’agissait d’un sentiment extrêmement fragile. En revanche, la tristesse avait toujours été en nous et elle poussait l’humanité à s’entraider. Le sentiment qu’il éprouvait demeurait là, en lui. Il adorait se sentir comme cela, pourtant il préférait écrire des romans tristes, c’est tout. Il en serait toujours ainsi.

La conversation suivait son cours tel un paisible ruisseau. Décidément, il appréciait réellement leurs échanges. Cela ne faisait pas longtemps depuis le début de leur deuxième rencontre, mais il avait la très nette impression que chaque minute à ses côtés ne faisait qu’accroître l’affection qu’il éprouvait déjà à son égard. Désormais il avait le cœur léger, et les bonds qu’il effectuait auparavant étaient redevenus des battements qui sautillaient tranquillement sous le rythme d’une musique apaisante. Il avait l’impression d’être dorloté et cajolé en étant certain que c’était elle qui le faisait, chaque fois qu’elle le regardait, lui parlait ou lui souriait. « Par pitié, que cela dure encore et encore… », songeait-il.

Min Ho se sentait tout de même honteux de mentir à la jeune femme. Il aimait bien Le Seigneur des Anneaux, mais il ne demeurait pas un grand fan de ce genre d’histoire. « Oui, par exemple. Ce n’est pas grave, moi non plus je ne connais pas trop de livres appartenant à des registres que je ne maîtrise pas. » Le registre comique restait un bel exemple, d’ailleurs. Il acquiesça lorsqu’elle émit son point de vue sur les mangas. C’était exactement pour cela qu’il lui arrivait d’en lire, pour se détendre et tout oublier. D’ailleurs, il avait toujours envié l’univers des mangas avec ces personnages aux caractères forts et émouvants, mais aussi leurs capacités physiques incroyables et leurs pouvoirs plus stylés les uns que les autres. Rien de tout cela n’était possible dans la réalité, c’est pourquoi ce genre de bouquins restait tout de même très frustrants.

Après lui avoir proposé d’entamer une petite balade, Kath’ accepta mais s‘excusa également. Min Ho eut un sourire qui se voulut rassurant avant de surenchérir : « Tu ne me l’as pas piqué voyons ! Je te l’ai emprunté de mon propre gré rassure-toi. Puis ça arrive à tout le monde d’oublier quelque chose. » Il savait que la sensation de froid allait s’en aller rien qu’en marchant. Après tout, il ne se considérait pas comme quelqu’un de frileux et il pensait que l’air frais le revigorait. Au bout de quelques pas, la jeune femme lui proposa de lui prêter son livre. Min Ho fut très touché, car ce geste prouvait qu’elle appréciait vraiment l’auteur au point de vouloir le faire connaître à quelqu’un d’autre. Ce geste le surpris tout de même, puisqu’ils se connaissaient à peine. Min Ho pourrait très bien ne jamais lui rendre son livre et ne plus vouloir la revoir, mais elle semblait lui faire confiance…

Une idée vint lui traverser l’esprit. Et si cet éventuel emprunt sous-entendait une prochaine rencontre ? Et si son geste n’était pas dû à un désir de partager ses goûts, mais plutôt une preuve d’un quelconque intérêt à l’égard du jeune homme ? Ou bien était-ce les deux ? Min Ho prit le livre et esquissa un sourire. Évidemment, il ne le lirait pas, mais lui rendre serait un bon prétexte pour la revoir et rien qu’en songeant à cette éventualité, il jubilait intérieurement. En y repensant, c’était une aubaine que Kath’ ne fût jamais venue à ses séances de dédicaces. Même s’il portait une perruque blonde, des lentilles de contact bleues ainsi que de grosses lunettes -cela lui donnait un air d’hipster qu’il n’appréciait guère-, elle l’aurait peut-être reconnu à cause de sa voix ou même des traits de son visage. « Merci beaucoup, j’ai hâte de le lire ! » Il feuilleta quelques pages, puis fit semblant de lire le résumé. « J’ai beaucoup de temps à tuer, je pourrais y aller un de ces jours et lui demander de signer ton bouquin ? Je ne sais pas quand est-ce qu’il fait des meetings, mais ça doit se trouver sur le net n’est-ce pas ? » En fait, les dates de ses séances se trouvaient sur le site de sa maison d’édition, il fallait juste y posséder un compte pour avoir accès à toutes les informations.

À la question de Kath’, l’écrivain avait juste envie de lui répondre un énorme « oui ». Pourtant, il fallait qu’il continuât de marcher sur le chemin des mensonges, puisqu’il savait que si elle apprenait qui il représentait réellement, elle ne se comporterait plus de la même façon avec lui et serait trop embarrassée en sa présence. Avant de tout lui dire, il préférait mieux la connaître. « Non, pas du tout. J’ai un niveau assez basique dans ce domaine-là, du coup j’ai peur que mes textes soient plats et dénués de sens... Et toi ? » Il aimait bien ces questions où il pouvait répondre par... Une autre question.

FICHE ET CODES PAR BROADSWORD.
Revenir en haut Aller en bas
Hwang Katherine
Nombre de messages : 265
Date d'inscription : 23/06/2014
Age : 32
Pseudo : Juh



Hwang Katherine

MessageSujet: Re: Love at First Sight   Love at First Sight EmptyMar 10 Fév - 16:06


Love At First Sight
Min Ho & Katherine
L’atmosphère commençait enfin à se détendre et c’était bien mieux ainsi, j’en aurais certainement eu assez d’avoir les jambes tremblantes et paradoxalement d’avoir l’impression d’être une statue pétrifiée. En vérité, il avait suffi que j’évoque mon écrivain préféré pour me détendre un peu, puisque nous abordions un sujet que je maîtrisais à la perfection. Mon avis était tout construit sur Zero et il suffisait de le mentionner pour que je monte sur mes grands chevaux et que je parte dans un monologue digne d’une pièce de théâtre. Honnêtement, il n’y avait pas beaucoup d’écrivains ou même d’artistes auxquels je vouais une telle dévotion, c’était presque si je n’allais pas lui ériger un autel et lui rendre hommage tous les soirs. Zero était pour moi l’équivalent de Chin Hwa pour Hye Mi : un dieu vivant. Même si je n’avais jamais eu l’exceptionnelle opportunité de le voir en chair et en os. Pourtant j’avais le sentiment qu’il pourrait avoir n’importe quel physique, même être petit, hideux et boutonneux, je l’adorerais toujours autant. Le rencontrer était pour ainsi dire l’un des buts de ma vie et je comptais bien y parvenir un jour ou l’autre, quitte à devoir poser toute une semaine de congés et envoyer toutes les commandes imprévues en l’air. Je ne pouvais pas indéfiniment me satisfaire de manquer ses séances de dédicaces…

Apparemment, Min Ho ne fut pas gêné par le fait que son manteau résidait désormais sur mes épaules. J’étais gênée, or ce n’était pas dans ma nature d’être mal à l’aise parce que quelqu’un me prêtait son manteau, au contraire. Généralement, j’appréciais le geste, preuve de galanterie et de politesse, et parfois, je trouvais même que c’était naturel. Il allait de soi que d’ordinaire, ce n’était pas un acte si mineur qui me touchait mais c’était différent. J’avais l’impression que j’allais défaillir au moindre contact physique et que mon cœur allait s’arrêter. Il s’amusait souvent à dérouter les gens de la sorte ? Je ne saurais dire, c’était bien trop beau pour être vrai et à vrai dire, je me mis presque à soupçonner qu’il s’agissait d’un coup monté de mon paternel. En y réfléchissant, ce ne serait pas la première qu’un héritier digne de ce nom m’approche de manière anonyme en jouant la carte de la galanterie et du savoir vivre. Sauf que je les démasquais bien vite tant leur amour propre les trahissait. Or, Min Ho semblait tout sauf être imbu de lui-même, au contraire, il y avait cette espèce de timidité attendrissante qui fit que je le trouvai immédiatement attachant, voire mignon. Et mignon était un euphémisme pour décrire le physique d’Apollon qu’il possédait.

J’avais spontanément proposé de lui prêter Effroi, sans méfiance. Même si nous nous connaissions depuis à peine quelques minutes, j’avais un bon pressentiment et, douée comme j’étais pour cerner les gens après maintes années d’expérience, je lui tendis sans peur. Il n’hésita pas non plus à le prendre et à le feuilleter, faisant preuve d’une certaine curiosité. Chose qui ne manqua pas de me plaire. Si nous avions au moins un sujet de conversation récurrent, nous pourrions trouver n’importe quel prétexte pour nous revoir, à commencer par ces fameuses séances de dédicace auxquelles je n’allais jamais. Ce serait donc un double aboutissement dans ma vie personnelle, je ferais d’une pierre deux coups : rencontrer mon idole et commencer à nouer une vraie relation. Mais Min Ho me proposa tout à fait autre chose : aller lui-même à la prochaine dédicace et m’obtenir le saint Graal.
Mes yeux pétillèrent de suite : «  C’est vrai ? Tu pourrais vraiment faire ça pour moi ? Cela ne te dérange pas, tu es sûr ? ». J’avais peine à y croire, d’autant que je ne pouvais – une fois de plus – me rendre à la prochaine qui était annoncée. Je lui donnai alors l’information manquante, connaissant les dates par cœur. « La prochaine dédicace a lieu ce week-end. ».

Je me retenais de sauter de joie, tant j’étais émue. Décidément, je venais bel et bien de tomber sur l’homme idéal et à nouveau, cela me parut trop beau. Il devait forcément y avoir une faille, ce devait être un tour qu’on me jouait, ce n’était pas possible autrement. Comment un tel homme pouvait exister, comment ne pouvais-je le trouver qu’à ce moment au bout de vingt-deux ans ? Il semblait posséder toutes les qualités du monde et je me fis violence pour ne pas paraître trop engageante : si ça n’avait tenu qu’à moi, je lui aurais sauté dessus de suite. Ahem.
Ainsi, je préférai répondre à sa question concernant l’écriture : « Non, pas vraiment. Je préfère dessiner, c’est plus mon truc. C’est pour ça que je suis devenue styliste. ». Oh oh. Nous arrivions à l’étape des métiers. Et ce fut donc naturellement que j’enchaînai avec une nouvelle question. « Et toi qu’est-ce que tu fais dans la vie ? ».

Mais il n’eut pas le temps de me répondre de suite, car je me souvins alors qu’il m’avait interrogée un peu plus tôt sur l’exactitude de mes origines et que je ne lui avais toujours pas répondu. « J’ai grandi à New York ! C’est un peu cliché je sais… Et en fait, mes frères et ma sœur et moi on est venus en Corée chez nos grands-parents parce que nos parents ne savaient visiblement pas comment élever des enfants. J’ai une vie familiale assez… compliquée dirons-nous. ».
Je ne voulais pas entrer dans les détails immédiatement, sans quoi il partirait en courant à coup sûr. En même temps, ma famille était digne d’un drama coréen, une vrai plaie.
electric bird.
Revenir en haut Aller en bas
Contenu sponsorisé




MessageSujet: Re: Love at First Sight   Love at First Sight Empty

Revenir en haut Aller en bas
 

Love at First Sight

Voir le sujet précédent Voir le sujet suivant Revenir en haut 
Page 1 sur 1

Permission de ce forum:Vous ne pouvez pas répondre aux sujets dans ce forum
Daily Incheon :: Hors jeu :: Topics (RP) archivés-