caractère "There are kids who are monsters since birth, people see them as monsters, call them monsters, so they become monsters... "
Il y a des choses qui forgent un caractère, d’autres qui le transforment. Il paraît aussi que les paroles des parents ont souvent un impact immense sur l’esprit et le caractère d’un enfant. Chul Hei a entendu dire qu’il était un sale gosse, un enfant non voulu, qu'il n’arrivera jamais à rien de sa vie, qu'il ne valait rien. Dites ce que vous voulez, il n’a jamais pensé que son père lui disait ça pour déconner. Tout comme, il n’a jamais cru sa mère, le jour où elle l’a emmené dans ce centre, quand elle lui a dit : « c’est pour ton bien. » Il avait déjà compris, dans son regard et dans sa façon d’être. Elle avait peur de lui et elle le voyait comme une monstruosité de la nature. La faute à qui ? Je vous laisse répondre à cette question, tant la réponse est évidente.
Chul Hei est loin d’être bête. Bien au contraire. Tout les test l’ont démontré, il est un surdoué, un garçon ayant un Q.I plus fort que la moyenne. Et malgré tout, il a toute sa vie été considéré comme un incapable. Il avait des rêves, mais on lui brisait les ailes à chaque fois. Il est intelligent, il comprend très vite les choses, mais il n’a jamais compris ce que son père détestait tant chez lui. Car étant petit, Chul Hei était un petit garçon souriant, juste un peu timide, émotif et sensible. Il était craintif face à son père brutal. Il avait toujours peur de commettre une faute. Et tous les jours, tous les soirs, il pleurait comme une madeleine. Il était faible, impuissant, innocent, et tellement dévoué que pendant longtemps il n’avait fait que travailler d’arrache pied, ne sortant du coup quasiment jamais. Rapidement, Chul Hei est passé de petit garçon capable de se faire plein d’amis en cinq minutes en petit garçon asocial, simplement amis avec des livres et des crayons, et surtout petit garçon ayant toujours peur de rentrer à la maison après l’école.
En grandissant, le caractère de Chul Hei changea. Une carapace vint recouvrir ce petit garçon larmoyant. Il effaça ses peines et ses souffrances, et son visage devint aussi opaque qu’un mur de pierre. Ses yeux ne trahissaient plus d’aucune émotion et ce visage angélique était la façade physique de la carapace intérieure qu’il se forgea au fil du temps. Chul Hei devint un garçon au ton acerbe, pouvant être sarcastique, froid, et n’ayant aucun complexe à dire ce qu’il pense que cela blesse ou non. Il refoule toutes ses émotions au plus profond de son être, et est tel un iceberg. Il reste quelqu’un de sociable, mais il est devenu avec le temps un véritable manipulateur, un homme doué pour employer les mots qu’il faut pour vous entraîner avec lui dans l’obscurité. S’il peut devenir violent, selon les situations, il reste qu’il est plus doué pour vous faire du mal psychologiquement : détruire une personne dans tout son esprit, la faire douter d’elle-même, ce genre de chose est ce qu’il sait le mieux faire. Frapper, il laisse ça aux « faibles » comme il dit. D’autre par il ne sera jamais capable de tuer, parce qu’il n’est justement pas monstrueux à ce point là.
Mais tout ceci n’est que pure façade. Au fond, Chul Hei reste un garçon marqué à vie par son passé, qui ne trouve la paix que lorsqu’il est dans le calme de la bibliothèque, parmi les livres. Il est instable psychologiquement. Il se déteste convaincu d’être vraiment le monstre que sa mère avait vu en lui auparavant, persuadé d’être le vilain petit canard de la famille, et le plus indésirable de tous. Au fond de lui, il garde toutes les peines qu’il a accumulées. Il n’a jamais parlé à personne de ce qu’il garde aussi enfouit en lui. Il ne souhaite absolument pas que Na Ri l’approche, parce que justement, il n’a aucune envie que sa soeur voit ce qu’il est vraiment ou que ce qu’il est devenu ne finisse par la blesser. Il a peur de lui-même et est en proie à ses propres démons. Il dort très peu et est quasi imprévisible au niveau de ses réactions.
Renfermé sur lui même, toujours peu souriant, il est très difficile de lire chez lui ce qui est vrai et ce qui est faux, ou ce qu’il pense vraiment et ce qu’il ne pense pas. L’amour ? Il n’y a jamais pensé, et n’y pense toujours pas. Peut-être que ça pourrait changer quelque chose, mais pour l’instant, vu qu’il n’a pas encore ressenti quoi que ce soit de tel pour quelqu’un, cela reste une énorme inconnue pour lui. Il a des « amis » : des personnes avec qui il peut être agréable, mais pareil.. qui sait s’il l’est vraiment… S’il pouvait remonter le temps, il naîtrait dans une famille aimante et serait le grand frère parfait pour Na Ri : voilà ce qu’il se dit souvent. Qu’il aurait pu, si son père n’avait pas été là, être un vrai grand frère aimant, protecteur et attentionné. Et c’est ce qu’il regrette le plus. Voyez, son père a réussit aussi à le faire culpabiliser et lui faire sentir que toute la poisse qui tombait sur la famille était de sa faute. Et encore aujourd’hui Chul Hei porte en lui tout le poids de cette culpabilité là.
| histoire "Why people hurt others ? But then again. Why can't people hurt others ? I've always been curious about that when I was still a normal child..."
Chul Hei aurait pu être un garçon heureux, un enfant comme les autres, un gamin la tête plein de rêves et d'envies et destiné à une vie sans accrocs, sans heurts. Mais son père en avait décidé tout autrement. Petit, Chul Hei montrait déjà des signes d'une intelligence exceptionnelle et d'une rapidité de compréhension des choses. Il sut lire et parler très tôt, apprendre à écrire ou à compter ou même simplement apprendre de nouvelles choses de plus en plus complexes était assez facile pour lui. Mais si dans une famille normale on aurait encouragé ce genre de chose, le père de Chul Hei ne le voyait pas ainsi. Le chef de la famille Son était instable, violent, et de caractère ombrageux. Et qui avait-il trouvé de mieux comme victime et comme bouc émissaire idéal ? Son fils aîné. Sur les cinq il avait choisit l'aîné. Parce que l'aîné représente l'exemple. Parce qu'à travers l'image de l'aîné on peut véhiculer les bons préceptes d'une vie décente, les bonnes manières et ce que doit être un homme de nos jours aux cadets. Chul Hei subit donc très tôt dans son enfance les coups, les colères, et les propos blessants, dégradants et haineux de son père. Sa mère n'osait jamais intervenir, de peur de se faire frapper elle aussi. Elle fermait les yeux sur les actes de son mari, et ne venait pas réconforter son fils, par peur de se faire prendre et de recevoir les foudres de son époux bien trop bipolaire pour se rendre compte de ce qu'il faisait subir à sa famille.
Chul Hei finissait toujours le corps meurtri et couvert de bleus et contusions au milieu de sa chambre, à pleurer et seul, sans personne pour le consoler, lui dire qu'il était un enfant aimé, ou simplement lui dire que le monstre était son père, et non lui. Dans la famille, seuls les parents étaient au courant de ça. Chul Hei avait bien des frères et une soeur, mais tous cela se passait dans le huit clos de la chambre de Chul Hei. On étouffait ses cris et lui étouffait ses pleurs. Pour le bien de tous on cachait le drame qui se déroulait dans la maison familiale. Et durant tout ce temps, Chul Hei se demandait pourquoi son père ne l'aimait pas. Pendant toute sa petite enfance, il avait chercher à atteindre toutes ses exigences, en vain. L'enfant destiné à sourire, pleurait, avait peur de rentrer chez lui après l'école, se retrouvait à être timide dans la cour de récréation, à se faire tout petit, et à ne pas beaucoup parler à ses camarades. Il mentait même à ses professeurs quand il arrivait en cours avec des pansements ci ou là. Petit à petit, jour après jour, à force de se voir dans la glace, le corps et le visage meurtris, Chul Hei commença à développer une rancoeur envers sa famille. Pourquoi était-il le seul à subir un tel traitement ? Pourquoi sa soeur pouvait sourire et pas lui ? Pourquoi sa mère se terrait dans le silence ? De jour en jour, son sourire devenait un sourire inquiétant, comme s'il devenait sarcastique. Son regard si doux s'assombrit. Son visage tout entier finit par ne plus être le miroir de ses véritables émotions. Et l'atmosphère changea à la maison.
Les cris se faisaient entendre, les coups se faisaient plus forts, les larmes coulaient, mais il pouvait arriver que Chul Hei rigole au nez de son père. Pas un rire joyeux. Pas un rire qui vous fait rire aussi. Non. Un rire qui donne des frissons. Il encaissait tout encore et encore, mais cette fois, hors de question qu'il soit le seul à sombrer. Si son père un jour en venait à le tuer, il fallait que les autres meurent aussi avec lui. Que tous ici comme lui, soient brisés. Alors lorsque le père n'était pas là et qu'il se retrouvait seul avec ses cadets, Chul Hei se défoulait à son tour. Et sa cible favorite, c'était sa soeur. Il fallait qu'elle aussi connaisse ça. Qu'elle sombre avec lui. Et tel son père, Chul Hei se mit à harceler sa soeur, à la martyriser psychologiquement en détruisant tout dans sa chambre, jusqu'à ses précieux objets. Elle pleurait ? Elle criait ? Il la frappait. C'était aussi simple que ça. Parce que si elle criait, alors ses parents seraient au courant, et il s'en prendrait de nouveau. Mais surtout, il avait envie qu'elle se rende compte de la dure réalité de la maison. Il voulait lui faire comprendre qu'à défaut d'être le grand frère parfait, elle serait plus heureuse et mieux loin de tout ça. Et un jour, il fut si terrifiant avec elle, que sa mère prit les devants. Elle protégea sa fille en l'envoyant loin de la maison. Où ? Chul Hei ne le sut pas.
Une émotion mitigée l'envahissait. Autant il avait réussi à tenir Na Ri loin de ce spectacle affligeant qu'était leur famille, autant il en voulait à sa mère.... Il en voulait à Na Ri. Pourquoi lui on ne l'avait pas éloigné de ce père violent ? Pourquoi Na Ri avait toujours été privilégiée depuis le début ? Il se renferma de plus en plus. Son niveau scolaire ne bougeait pas, mais son caractère était bien différent. Il harcelait des camarades, mais il était suffisamment fourbe pour ne pas les frapper et ne pas laisser de marques de ses violences sur ses camarades. Etant discret, pas un prof n'arrivait à l'imaginer capable d'une telle chose. Et il employait si bien les mots que même eux se faisaient avoir. Son intelligence lui servait donc, mais pas pour faire le bien, au contraire. Et à la maison, il osait tenir tête à ce père violent, à le provoquer par son comportement... Avec sa mère, il était méprisant, parce qu'il lui en voulait de l'avoir laisser grandir ainsi. Ils avaient voulus d'un enfant normal, et effacer sa monstruosité ? Ils gagnaient l'inverse.
C'est pourquoi, sa mère finit par l'éloigner lui aussi de la maison et le mit en internat pour toute la période du lycée. Mais ce fut un échec. La mère recevait tout un tas de coup de fils de gens se plaignant de son fils violent et harcelant ses camarades, de lettres parlant de son fils comme d'un garçon à interner d'urgence parce que son comportement effrayait ses camarades. Et finalement c'est ce qu'elle décida de faire. "Je suis navrée Chul Hei... Mais c'est pour ton bien...." son bien ? La bonne blague. Il n'était pas dupe. "Tu n'es pas un monstre.... Tu es juste différent...." pas un monstre ? Chul Hei avait ri, sa mère en eut des frissons.
Au centre, il ne montra aucun signe de rébellion. Mais au fond de lui, il n'aimait pas du tout cet endroit, notamment parce que pour lui, il n'avait vraiment rien à faire là. Alors il inventait tous les jours les réponses à donner à ses médecins. C'était tellement facile de les rouler dans la farine. Finalement, c'est au centre qu'il développa encore plus sa capacité à berner les gens. Surtout que les médecins étaient trop prévisibles. Il suffisait qu'il les regarde pour qu'il devine presque tout de suite quelles réponses et quelles paroles leur dire afin de leur laisser miroiter qu'il allait mieux et changeait. Durant toute cette période, les seuls moment où il faisait mine de refaire une rechute c'était pour absolument éviter de rentrer chez lui, notamment aux moments des fêtes.
Finalement c'est à 20 ans qu'on le jugea apte à reprendre doucement le court d'une vie normale en dehors du centre. Les médecins qui le suivaient s'arrangèrent pour qu'il reprenne ses études. Et parce qu'il savait que sa liberté dépendrait de son comportement à l'extérieur, il se fit encore plus discret quand à ses méthodes pour harceler ses victimes. Il ne pouvait pas tellement ne pas le faire. C'était plus fort que lui. Il parvint ceci étant à avoir tout ses diplômes haut la main et à devenir ce qu'il trouve être le meilleur métier pour lui : bibliothécaire. Le calme des rangées d'étagère a toujours été ce qui le maintenait dans un état de calme absolu. Sans doute que le seul remède à son mal étaient les livres ? Qui sait ? Quoi qu'il en soit, une fois son diplôme décroché, et une fois la certitude pour ses médecins qu'il pouvaient vraiment vivre seul, il fut installé à Incheon et se trouva une place parmi les employés de la bibliothèque de la ville. Mais le jeu n'était pas terminé. Loin de là.
Enfin il n'était plus dans le centre. Enfin il pouvait vivre comme il le souhaitait, se fondant dans la masse de la population d'Incheon. Il ne contacte plus du tout sa famille, ne leur donne aucune nouvelle, et ne prends pas des leurs. Ils les a rejeté et a tracé un trait sur ses parents et ses cadets à jamais. Rest que ses médecins encore aujourd'hui, ne savent pas s'il pourra aimer et finir sa guérison ainsi, en aimant quelqu'un. Qui sait si dans le fond Chul Hei saura aimer. Il ne sait pas ce que c'est, il n'a jamais connu ce genre de sentiment et on ne lui en a jamais donné. Tout comme personne ne peut savoir quelle sera sa réaction lorsqu'il découvrira que sa soeur Na Ri vit aussi dans la ville...
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