Lee Dong Hak & Meng Anyi

Il faut savoir partager ses biens. (Parole d'un sage, sûrement un jour)

   

   

L’appartement était enfin plongé dans le silence. Il n’y avait plus les plaintes incessantes d’Anyi pour troubler le calme et il faut avouer que cela faisait du bien. Même ce dernier arrivait à s’auto-saouler… c’est pour dire à quel point il est insupportable ! Il se retourna une nouvelle fois sur le canapé. Ça faisait maintenant vingt bonnes minutes qui jouait à la crêpe, dans un sens et dans l’autre. Il n’arrivait pas à dormir. Mais après tout, ce n’était pas étonnant ! Ce canapé était super inconfortable ! Il avait le dos sensible, lui ! Il ne pouvait pas dormir n’importe où ! Dong Hak ne voulait pas le comprendre… Pauvre de lui, son hôte ne prenait même pas soin de sa pauvre personne. Ah, en y pensant, il se plaindrait à la mère de ce dernier…et comme ça, la partie serait gagnée ! Il pourra enfin dormir dans un vrai lit ! Bon, okay, ce n’est pas comme s’il s’en privait déjà maintenant… mais c’était chiant d’attendre que Monsieur Dong Hak daigne bien s’endormir avant de pouvoir s’enfiler à côté de lui.

D’ailleurs, c’était sûrement l’heure ! Il n’entendait plus de bruits venant de la chambre. Il sourit. A lui le lit douillet ! Il repoussa la couverture et se mit sur pieds en deux seconds chronos. Il aurait bien chantonné de bonheur mais il avait trop peur de réveiller Le Monstre. Sur la pointe des pieds, il se dirigea vers son saint-graal. Il ouvrit la porte en grimaçant lorsqu’elle grinça affreusement. Saleté d’engin, chaque soir ça lui faisait le même coup ! S’il n’était pas aussi paresseux, cela ferait longtemps qu’il l’aurait graissé pour ne plus avoir ce problème ! Mais… évidemment, il est paresseux jusqu’à l’os donc cela n’arrivera pas de sitôt.

Il entra dans la pièce et jeta un petit coup d’œil à Dong Hak. Rien à signaler, il semblait profondément endormi ! Il pouvait passer à l’attaque sans plus attendre ! Un énorme sourire aux lèvres, il s’avança vers le lit. Il leva un pan de l’édredon et se glissa sans plus attendre à côté de son ami… enfin, lui se considérait comme son ami… mais peut-être que si vous posez la question à Dong Hak il répondrait qu’Anyi n’est rien d’autre qu’un parasite collant et hyper chiant. Ce qui est totalement la réalité.

Oui… il préférait largement être là que sur le canapé. Tout d’abord par principe, un lit, c’était beaucoup plus classe qu’un pauvre clic-clac ! Et ensuite parce que… la solitude, ça lui réussissait pas. La nuit c’était toujours pire que la journée, c’était trop calme, trop triste tout seul. Il n’aimait pas ça. C’était toujours plus intéressant de rejoindre Dong Hak dans son sommeil ! Il se serait bien blottit contre lui s’il n’y avait pas le risque de le réveiller. Ah la la, dur dur la vie de Meng Anyi !

Il ferma les yeux, les lèvres étirées dans un sourire. Il pouvait enfin commencer sa nuit. C’était pas trop tôt. Son nez commençait à lui chatouiller, comme s’il allait éternuer. C’était signe qu’il allait bientôt sombrer dans un sommeil profond. Cela lui faisait toujours comme ça, aller comprendre pourquoi. C’était un des grands mystères de son existence et de loin pas le plus complexe. Il n’y avait pas à dire, dormir à côté de quelqu’un dans un bon lit, il n’y avait rien de mieux… Mais il devrait penser à offrir à Dong Hak un lit encore plus confortable parce que là, le matelas était encore un peu trop dur au goût de sa majesté. Il penserait à retirer de l’argent pour ça prochainement… après tout, ce n’était pas comme si Monsieur Meng fils était pauvre… loin de là.

   

   

Codes par Wild Hunger.

Lee Dong Hak & Meng Anyi

Il faut savoir partager ses biens. (Parole d'un sage, sûrement un jour)

   

   

Il prit une profonde respiration, son esprit partant pour de beaux rêves. Il pouvait déjà voir les licornes et des petits lutins qui dansent et boivent du sirop d’arc-en-ciel. L’odeur de Dong Hak… c’était dure de la décrire, ce ne serait peut-être pas le « nouveau parfum de chez Paco Rabane » mais pourtant il y était accro. Il n’y avait pas besoin de se demander pourquoi ou même si c’était très sain ou conseillé… Ce n’était pas son genre après tout. Se poser des questions existentielles, très peu pour lui si elles ne se ressemblaient pas à « Pourquoi Cendrillon a perdu sa chaussure si elle lui allait « parfaitement » ? »… Autant vous dire que cela ne vole pas haut. A part ça, il s’apprêtait à se rapprocher encore plus de son ami pour pouvoir profiter un peu plus de son odeur. Bon ça va, hein ! On a tous nos petits fétichismes, nan ?! Il connaissait bien quelqu’un qui aimait faire l’amour avec ses chaussettes…

Mais à peine il commença à bouger qu’il reçut un violent choc dans l’estomac et finit au sol sans plus d’explications. Il releva la tête du plancher – pourtant très confortable, il faut pas croire, si c’est bien lustré un plancher, c’est tip-top, pour lui en tout cas – pour comprendre ce qu’il se passait. Dong Hak n’était pourtant pas du style à beaucoup bouger pendant son sommeil. Ah… il venait de comprendre, son ami avait les yeux bels et biens ouverts… cette fois-ci. Zut ? Première réaction de notre très cher Chinois, tenter le sourire timide et idiot… Cela ne sembla pas vraiment marcher vu les paroles de Dong Hak…

C’est à ce moment-là qu’il sentit tous ses os et lui faire mal. Au final, la chute a été plus dure que ce qu’il avait pensé… Et les mots de l’autre n’arrangeaient rien. Il n’avait rien fait de mal lui… Il cherchait juste un peu de réconfort et d’affections comme un être humain doué de sentiments. Il sortit sa mine de chien battu, avec les grands yeux, la lèvre inférieure un peu pendante et fit semblant de grimacer de douleurs. Dong Hak n’était qu’un monstre sans cœur ! Il aurait sûrement des bleus partout en plus… Il le regarda droit dans les yeux et sans un mot se recoucha sur le plancher, tirant la couverture – qui était, malheureusement pour le Coréen, tombée avec lui – et se pelotonna comme le dernier des miséreux. Il devrait penser à faire un remake de Causette une fois, il était certain de faire un carton !

« J’aime pas dormir tout seul dans une pièce… Je reste là… » Il venait de sortir ça avec une petite voix de gamin qu’on venait de gronder, pour ajouter encore un peu de maturité à la scène et pour qu’on ne doute plus que le méchant dans l’histoire, c’était Dong Hak, évidemment. Non mais mettez-vous un peu à sa place, le pauvre petit ! Il était seul au monde dans un pays étranger et la seule personne qui le servait de point d’attache venait de le mettre dehors à grands coups de pieds, au sens propre. Il pouvait bien s’amuser à culpabiliser un peu son correspondant, non ? Qui sait, peut-être qu’il allait craquer et qui le laisserait volontairement dormir avec lui ! Il faut savoir qu’à la base, Anyi ne veut pas quitter l’appartement car il ne veut pas vivre seul… donc c’est naturel qu’il squatte l’espace vital de Dong Hak. Et cela durait depuis tellement longtemps qu’il était sûr que s’il disparaissait brutalement, il manquerait à son ami !

   

   

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Il faut savoir partager ses biens. (Parole d'un sage, sûrement un jour)

   

   

Le sol n’était pas aussi confortable qu’il l’aurait voulu, même avec la couverture enroulée autour de lui. Il faut dire qu’il a toujours été un douillet… Il a l’habitude du confort, autant matériel que financier. Mais malgré ça, il ne pouvait pas s’empêcher de se sentir milles fois mieux dans ce petit appartement avec son colocataire grincheux que chez lui en Chine… dans une grande maison froide, silencieuse et sans âme. Pour quelles raisons rentrerait-il chez lui ? Personne ne l’y attendait. Son grand frère avait quitté la maison familiale depuis quelques années, la gouvernante n’était plus qu’un lointain souvenir et ses parents dormaient plus souvent dans des hôtels dans tout le pays plutôt que chez eux. Au moins, ici il avait Dong Hak. En parlant de ce dernier… Anyi n’avait pas trop compris ce qui s’était passé dans la « bataille de domination pour obtenir la précieuse couverture » mais il y a dû se passer quelque chose d’après la rapide capitulation de son correspondant. Trop rapide pour que cela soit habituelle. Il avait bien entendu un cri mais il avait simplement pensé que c’était un cri d’énervement car Anyi avait encore gagné. C’est pour cela qu’il le regarda partir chercher l’autre édredon d’un air étonné, sans bouger de son coin de sol. Oui c’était vraiment bizarre que Dong Hak abandonne déjà… Il l’observa se recoucher (sur son lit, lui ! le chanceux !) avec des yeux écarquillés. Quoi déjà ?! Vraiment ? Il fit à peine attention à la phrase agacée de l’autre, ça au moins, c’était habituel.

Mais… il avait la désagréable impression qu’il avait cassé son jouet préféré… Dong Hak ne veut pas continuer encore un peu ? Vraiment vraiment ? Pourquoi ? Cela tournait et retournait dans sa tête. En temps normal, son ami était un peu plus résistant que ça tout de même… Il avait poussé le bouchon un peu trop loin ? Nonnnnnn ! Il était si gentil pourtant ! Il attendit, attendit et attendit encore mais aucun signe de la part de Dong Hak. Anyi se sentit soudainement mal. Comme si soudain, il avait de nouveau une conscience qui lui revenait comme une gifle dans la tronche. Il se redressa doucement, sans faire attention à la douleur qu’il ressentait – non parce que mine de rien, l’autre n’avait pas été délicat pour le mettre en bas du lit !- et jeta un coup d’œil à la silhouette qui lui tournait dos. Il s’appuya sur le lit avec un genou pour s’approcher un peu plus. « Eh… tu es fâché ? » Il demanda avec une toute petite fois. On aurait dit un enfant qui posait la question à sa mère, autant dire qu’il était ridicule. Enfin, depuis quand il avait peur du ridicule ?! « Eh ? » Il poussa un peu l’épaule de Dong Hak avec un doigt, pour vérifier s’il était toujours vivant. « Tu veux un câlin ? »

Il grimpa sur le lit tout doucement pour mieux avoir accès à son ami. « Euh pourquoi tu te tiens les parties ? Tu as une érection ? Tu es en train de faire un rêve érotique ? Tu penses à qui ? » Oh pauvre Dong Hak… Anyi n’a toujours pas appris à se taire malgré son âge. Pire qu’un gosse. T’aurais pas pu rêver pire comme colocataire. Au moins Anyi ne ramène pas des étrangers dans l’appart pour faire des choses louches, c’est déjà ça, non ? Bah faut savoir voir les bons côtés dans n’importe quelle situation…ça s’appelle l’optimiste !


   

   

Codes par Wild Hunger.