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 I heard you came back - did you miss me ? [Charlie + Sung Gyu]

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MessageSujet: I heard you came back - did you miss me ? [Charlie + Sung Gyu]   I heard you came back - did you miss me ? [Charlie + Sung Gyu] EmptyMar 6 Jan - 23:16

I heard you came back - did you miss me ?
Charlie & Sung Gyu

Quand j’avais entendu dire que Sung Gyu était de retour, mon cœur s’était arrêté pendant quelques instants. Jung Wan m’avait dit qu’Eun Jung lui avait dit qu’il était revenu. Ça venait de loin, mais je pouvais faire confiance à Eun Jung. Donc, apparemment, il était de retour.

Je ne savais pas comment réagir. D’un côté, il me manquait et j’avais envie qu’il revienne pour qu’on puisse reprendre ce qu’on avait, parce que c’était si beau. Mais d’un autre côté, je lui en voulais tellement de m’avoir abandonné, même si c’était pour réaliser son rêve. Je sais, c’était égoïste de ma part. C’était son rêve de toujours. Mais il était aussi mon premier amour, la personne que j’aimais le plus au monde. Je lui avais tout donné, et il avait fait pareil, pendant un peu plus d’un an. Mais il avait décidé qu’il partait, et qu’il laissait tout ça derrière lui. Ça avait fait mal. Mais en même temps, je n’étais pas capable de le détester, de ne plus le vouloir auprès de moi. Je m’ennuyais des appels téléphoniques qu’on avait quand on n’était pas capable de se voir pendant longtemps. On parlait parfois tellement longtemps que je m’endormais avec le téléphone toujours sur l’oreille, au son de sa voix.

Je manquai de trébucher sur une petite flaque de glace sur le sol, mais me redressai  assez rapidement pour ne pas tomber. Link et Zelda marchaient tranquillement à côté de moi, et relevèrent la tête en me sentant tirer sur la laisse par accident. Quand ils virent que j’étais correct, ils regardèrent à nouveau vers l’avant, en se poussant l’un et l’autre involontairement en marchant de leur petit pas bondissant. Ils savaient que j’étais triste, donc ils restaient calmes. J’aime mes chiens.

Tout me rendait triste, me rappelait Sung Gyu, sauf que je n’étais pas capable de ne pas me les rappeler. Combien de marches dans le parc est-ce que j’avais prises depuis qu’il était parti ? Assez pour que je ne les compte plus. Pourtant, je savais que ça ne me faisait que du mal. Ça me rappelait le jour où on s’était mis ensemble, quand j’ai pleuré comme un bébé parce que j’étais certain qu’il couchait avec son ami. Tellement ridicule. Mais je ne regrettais pas, parce que c’était aussi le jour où on s’était mis ensemble. Enfin, peut-être que je regrettais un peu, maintenant qu’il m’avait laissé. Si on ne s’était jamais mis ensemble, je n’aurais pas eu à vivre cette douleur-là.

Je me passai une main dans le visage, glissant mes doigts sous mes lunettes embuées par la légère chaleur de mes larmes pour frotter mes yeux. J’en avais marre de pleurer tout le temps. Pourquoi est-ce que je n’étais pas capable de m’arrêter au moins une heure ? Je n’étais pas le premier à vivre une rupture, et je ne serai pas le dernier. Alors pourquoi est-ce que je n’étais pas capable de m’en remettre, comme tout le monde ? Non, à la place, je m’étais éloigné de tous mes proches, j’avais l’air d’un sans-abri et j’étais incapable de faire quoi que ce soit sans me mettre à pleurer.

Une petite fille s’approcha en courant et me demanda si elle pouvait flatter mes chiens, et je lui donnai ma permission en emmagasinant le peu d’énergie que j’avais pour lui sourire. Une jeune fille, qui devait être sa grande sœur, ou peut-être sa baby sitter, arriva derrière elle, essoufflée. Elle me salua et me dit que mes chiens étaient très jolis, et la fillette s’empressa d’acquiescer avec entrain. Puis, elle leva les yeux pour me regarder pendant un instant avant de diriger son regard vers son ainée.

« Unni, pourquoi le monsieur il est triste ? »

Je figeai, la grande sœur s’empressa de s’excuser pour la plus jeune.

« Non, ce n’est pas grave… Mais je dois y aller, je suis désolé. Passez une bonne journée ! »

Elle entraina la fillette rapidement après s’être excusée à nouveau. Cette dernière m’envoya la main en souriant, et je fis l’effort de faire pareil, pour lui faire plaisir, mais quand elle fut retournée, je soupirai en reprenant ma route. Si même une enfant pouvait voir que j’étais en peine d’amour, je devais être vraiment pathétique.

Je continuai à marcher pendant quelques minutes lentement avec mes deux chiens très calmes à ma gauche. Je commençais tout juste à sentir le froid hivernal mordre dans mes joues, et la chaleur de mes respirations rebondissaient de mon foulard sur mon visage, créant une légère buée dans les verres de mes lunettes. Je les retirai pour les mettre dans ma poche de manteau, parce que je voyais mieux sans elles qu’avec un filtre presque opaque devant mes yeux créé par le chaud sur le froid. Soudainement, Link et Zelda se mirent à japper et à me tirer vers l’avant. Je fis un ‘’Tcht !’’ et donnai un petit coup sur la laisse pour qu’ils se calment, mais ils m’ignorèrent et continuèrent à me tirer vers je ne sais quoi. Je les suivis donc d’un pas rapide en les fixant, jusqu’à ce qu’ils s’arrêtent devant deux pieds chaussés de bottes, tous deux entourés de béquilles.

Après tant de temps à me demander quand est-ce qu’il reviendrait, s’il m’aimait toujours et si je lui manquais tout autant qu’il me manquait, j’avais paniqué quand j’avais appris qu’il était de retour. C’était comme si je savais que le retour au monde normal était à portée de main, mais qu’en fait, je ne devais pas suivre ce chemin-là, parce qu’il m’avait fait du mal. C’est ce que toute personne normale se serait dite. ‘’Il t’a laissé, tu peux pas retourner avec lui il va te blesser à nouveau voyons.’’ Sauf que Sung Gyu me manquait, et je l’aimais toujours. J’étais fâché, blessé et j’avais l’impression d’avoir été trahis. Mais je l’aimais toujours, et ça me troublait. C’est pour ça que quand je relevai les yeux, et rencontrai ceux de celui que j’appelais l’homme de ma vie deux mois plus tôt, mon cœur s’arrêta comme à toutes les fois que je croisais son regard.

Je croyais Jung Wan et Eun Jung quand j’ai appris qu’il était de retour. Mais c’était différent de croire et de savoir. Parce que Sung Gyu était bel et bien devant moi, maintenant je le savais. Ce que je ne savais pas, c’était comment réagir.

Emi Burton
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MessageSujet: Re: I heard you came back - did you miss me ? [Charlie + Sung Gyu]   I heard you came back - did you miss me ? [Charlie + Sung Gyu] EmptyMer 7 Jan - 11:06

Charlie & Sung Gyu.
Staring at the ceiling in the dark. Same old empty feeling in your heart. 'Cause love comes slow and it goes so fast ...

 

 
Une semaine que je suis de retour à Incheon … J’ai vraiment appréhendé mon retour. Surtout vis-à-vis d’une personne à qui j’ai fait beaucoup de mal en partant, j’en ai conscience. Je voulais réaliser mon rêve mais finalement tout ne s’est pas déroulé comme prévu. Je me suis blessé et j’ai finis par passer plus de temps à l’hôpital qu’à la patinoire. J’ai même failli être opéré, car au départ la fracture ne semblait pas se remettre correctement. Je ne me suis pas loupé cette fois. Pourtant j’ai fait un nombre incalculable de chutes depuis que je patine, mais il suffit d’une seule fois comme on dit … Je serais obligé d’arrêter le patin. Enfin, du moins en compétition, car je ne peux plus avoir d’entrainement aussi intensif. Après quand ma jambe sera remise, rien ne m’interdit de retourner de temps en temps à la patinoire. Le truc, c’est que je ne pourrais plus solliciter ma jambe autant qu’avant car elle est fragilisée, même si la fracture est réparée. Après ma convalescence, je suis rentré en Corée, c’est-à-dire, il y a une semaine … J’ai revu Eun Jung dès mon premier jour à l’université, comme j’ai repris mes études. Elle m’a parlé de Charlie et de l’état dans lequel il est. Tout cela est de ma faute et je m’en veux vraiment.

J’ai été aveuglé par mon rêve qui aurait pu se réaliser, mais maintenant que tout s’écroule autour de moi, je me dis que si au moins on avait été encore ensemble, j’aurais pu tenir car il me remontait toujours le moral. Maintenant, je recommence à sortir, comme avant … Je sais que je ne devrais pas, mais j’ai besoin de me changer les idées. Comme Charlie vit toujours à Incheon, je me dis que je pourrais le croiser à tout moment … Cependant, je ne sais pas si j’en ai envie. Enfin, si … J’aimerais bien le revoir, mais j’ai peur. Il doit m’en vouloir, peut-être même qu’il ne veut plus jamais me revoir … Ce qui serait compréhensible. Je dois le laisser tourner la page, je ne veux pas le blesser plus. Je m’en veux déjà assez de l’avoir fait souffrir, si je reviens cela ne fera qu’empirer les choses. Depuis que je suis parti il me manque, mais je ne me voyais pas tenir une relation à distance. Je sais que j’ai été égoïste mais sur le coup je ne m’en suis pas rendu. Je n’étais pas conscient du mal que je faisais autour de moi. Pourtant j’ai bien vu comme a réagie Charlie quand je lui ai annoncé que je partais et que je préférais qu’on en reste là. Il était blessé … De mon côté, j’étais triste aussi, mais je me disais que ça passerait avec le temps … Rien n’est passé du tout et encore moins maintenant.

Je traverse le parc pour rentrer chez moi. Je n’avance pas super vite avec mes béquilles, mais si j’étais allé voir Na Eun sans m’en servir, je me serais fait fortement réprimander. Je n’aime pas les porter. Certes, je dois encore faire attention et la fracture m’a laissé un léger boitement, mais je n’aime pas marcher avec des béquilles. Le kiné aussi me recommande de les utiliser le plus souvent possible, ce que je ne fais pas. Je les prends uniquement quand je sais que je vais voir quelqu’un qui risque de me remonter les bretelles si je ne les ai pas. Na Eun m’a aussi dit de rentrer en transport plutôt qu’à pied pour reposer ma jambe. Cela non plus je ne le fais pas … J’ai envie de prendre l’air, même s’il fait froid et que je risque de glisser sur la glace avec mes béquilles. Je ne suis plus à une blessure près de toute façon, la dernière m’a déjà retiré la dernière chose qui me tenait à cœur. Je soupire en essayant d’avancer comme je peux avec mes béquilles. Je sais que sans je n’avancerais pas forcément plus vite à cause de mon boitement, mais bon …

Des jappements me tirent de mes pensées. Je relève la tête sans trop de raison, car des chiens il y en a pleins ici. En levant les yeux, j’aperçois des chiens que je ne peux que reconnaître pour les avoir câliné et avoir joué avec eux pendant des heures. Je relève un peu plus la tête et je tombe nez à nez avec Charlie ? La confrontation que je redoutais … Il a les yeux rouges comme s’il pleurait ou peut-être que c’est juste le froid. Je reste figé ne sachant ni quoi dire ni quoi faire, tandis que Link et Zelda aboient joyeusement, comme s’ils étaient contents de me voir. Néanmoins, je doute que ce sentiment soit partagé par Charlie.

- Charlie ? demandais-je, même si je n’ai pas le moindre doute quant à l’identité de l’homme ne face de moi, c’est surtout un réflexe …

Link réussi à tirer un peu plus sur la laisse et viens vers moi, se dressant sur ses deux pattes. Il pose ses deux pattes sur ma jambe, comme pour réclamer des caresses. Sauf que sur cette jambe je n’ai plus beaucoup de force. Plâtré pendant presque deux mois, je n’ai plus beaucoup de muscle dans la jambe droite et c’est aussi pour cela que j’ai besoin de béquille, car je perds souvent mon équilibre à cause de cela. La masse musculaire de ma jambe reviendra petit à petit, mais comme le plâtre m’a été retiré il y a à peine une semaine, cela ne se fait pas en un claquement de doigt. Je vacille un peu sous le poids du chien, mais je retrouve mon équilibre tant bien que mal pour ne pas m’écrouler sur le sol. Le chien se remet à quatre pattes et j’espère qu’il ne refera pas ça, je n’ai pas spécialement envie de faire ami-ami avec le sol froid.

- Je …

Je ne sais toujours pas quoi lui dire. M’excuser serait sûrement une bonne idée, mais … Ce que je lui ai fait n’est même pas pardonnable avec des excuses.

- Je suis désolé, finis-je tout de même par murmurer.

Je me souviens de ce qu’Eun Jung m’a dit à propos de l’état de mon ex-petit-ami … Dire que si je n’étais pas parti je pourrais peut-être encore patiner, mais surtout Charlie serait encore souriant …

Spoiler:

 
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MessageSujet: Re: I heard you came back - did you miss me ? [Charlie + Sung Gyu]   I heard you came back - did you miss me ? [Charlie + Sung Gyu] EmptyDim 8 Fév - 16:53

I heard you came back - did you miss me ?
Charlie & Sung Gyu

Je ne sais pas si je passais autant de temps dans le parc pour me rappeler de ce qu’on y avait vécu, Sung Gyu et moi, ou si c’était parce qu’une petite partie cachée de mon cœur espérait qu’il serait là. Qu’il m’y attende pour me dire qu’il est désolé, qu’il s’en veut et qu’il a besoin de moi à ses côtés, autant que j’ai besoin de lui. Encore là, j’étais incapable de me décider. Est-ce que j’avais envie qu’il revienne et qu’on puisse retrouver ce qu’on avait avant, ou est-ce que j’avais envie qu’il reste loin pour que je puisse refaire ma vie ? Même si j’aurais dû répondre le dernier choix, même si j’aurais voulu être capable de le faire, je savais que mon être en entier ne voulait que le premier. Je savais que ça ne reviendrait jamais comme avant – c’était impossible. Mais j’en rêvais, et j’aurais tout donné pour le ravoir à mes côtés. Sauf que je ne devrais pas penser comme ça. Parce que je ne voulais pas retourner avec lui pour qu’il brise mon cœur à nouveau. Je savais que ça lui faisait mal à lui aussi, je connaissais mon amoureux « Enfin, mon ex. » me corrigeai-je douloureusement. Je savais que mon ex m’aimait encore. Il m’avait dit qu’il m’aimait toujours en me quittant. Sauf qu’est-ce que j’avais besoin de l’amour de quelqu’un qui pourrait briser mon cœur encore une fois ?

Je laissai sortir un petit rire triste en retirant mes lunettes. Bien sûr que j’avais besoin de son amour. Qui est-ce que j’essayais de berner ? J’avais besoin de Sung Gyu, et je le connaissais assez pour savoir qu’il regrettait ce qu’il avait fait. Il ne l’avait pas fait pour me faire mal, au contraire, il pensait que ça serait pire de garder ce qu’on avait malgré la distance. Il avait eu tort de le faire, parce que tout était tombé à l’eau, mais dans un autre cas, il aurait eu raison. Sauf que je devais arrêter de penser aux « Mais ». Je devais penser à ce que j’avais envie de faire, ce que je devrais faire et ce que j’allais faire, quand je reverrais Sung Gyu.

Je ne me doutais pas que ça arriverait si tôt, par contre. Link et Zelda se mirent à aboyer avec joie, en tirant sur la laisse, et je les suivis jusqu’à l’homme que je redoutais de revoir, mais que j’avais rêvé de retrouver toutes les nuits depuis notre séparation. Je croisai son regard, et ce fut pareil qu’à l’habitude. C’était comme si j’avais été frappé dans le ventre et dans le cœur, assez pour me couper le souffle et arrêter les battements frénétiques qui avaient accéléré à la vue de ce corps que j’avais admiré si longtemps, de ces mains sur ses béquilles que j’avais tenues tant de fois et de ses lèvres que j’avais embrassées sans jamais m’en lasser.

« Charlie ? »

Je maintenus son regard pendant de longues secondes difficiles, incapable de lui répondre, jusqu’à ce que Link décide qu’il s’approchait un peu plus de celui qu’il avait appris à voir comme son deuxième maître. Mon chien déposa ses pattes avant sur la cuisse de Sung Gyu, et mes yeux agrandirent d’horreur en voyant ce dernier vaciller sous le poids de Link. Je le ramenai plus près de moi en faisant un tour autour de ma paume, raccourcissant sa laisse assez pour qu’il ne puisse plus aller aussi près de Sung Gyu. J’étais prêt à apporter mon aide à mon ex petit-ami en le voyant perdre l’équilibre, mais il la retrouva rapidement, m’évitant de devoir le toucher tout de suite – je ne sais pas comment j’aurais réagi, honnêtement. Je l’aurais peut-être serré dans mes bras, pour enfouir mon visage dans son cou, comme je le faisais avant. Je me serais peut-être mis à pleurer.

« Je …  
- Tu… »

Je détournai le regard rapidement. Non seulement j’avais parlé en même temps que lui, mais ma voix était horriblement coincée, un son horrible, qui laissait transparaitre à quel point je parlais peu ces temps-ci – et à quel point j’avais envie de pleurer à ce moment-là.

« Je… Vas-y en premier.
- Je suis désolé. »

Je regrettais de l’avoir laissé parler en premier. Ses mots firent mal, comme de grands coups de fouets dans le dos, même s’il les avait chuchotés. Même sans qu’il ait à les dire fort, ses mots frappèrent mes tympans comme s’il les y avait criés. J’avais rêvé de les entendre pendant si longtemps, j’aurais tout fait pour qu’il me les dise. Sauf que maintenant que c’était fait, j’avais peur. Ça arrivait pour de vrai, il était de retour pour de bon, et il était désolé. Est-ce qu’il voulait encore de moi ? Est-ce que je voulais encore de lui ?

« Sung Gyu, je... »

Je raclai ma gorge, à nouveau surpris par ma voix.

« Comment est-ce que tu vas ? »

Je regardai sa jambe, puis ses béquilles. J’étais stupide. Évidemment que ça allait pas, il venait de passer deux mois dans le plâtre et il avait vu son rêve se détruire. J’étais tellement égoïste. Obnubilé par ma propre douleur, j’avais oublié que je n’avais pas été celui qui avait été le plus blessé là-dedans.

« Est-ce que tu veux t’asseoir ? Je… on devrait parler. »

J’attendis qu’il approuve, et on marcha lentement, à sa vitesse, vers un des abris. Je le laissai aller s’asseoir pendant que j’achetais deux thés bien chauds, puis je le rejoignis et déposai son thé devant lui. Il faisait froid, et je pense qu’on avait besoin de parler un bon moment. Enfin, j’aurais pu l’emmener chez moi, mais premièrement, je crois que Jung Wan l’aurait enterré en morceaux dans les pots à fleurs, et deuxièmement, de toute façon, je n’étais pas prêt à l’accueillir de nouveau chez moi. Ça aurait été trop douloureux. Je m’assis devant lui et fixai le couvercle de ma tasse jetable, plutôt que de le regarder lui. De toute façon, je sentais son regard sur mes cheveux pas coiffés et sur mon horrible barbe mal gardée à peine cachée sous mon foulard. J’avais l’air d’avoir passé deux mois sur une île déserte – et c’était presque le cas, vu comment je m’étais isolé du monde autour de moi. Je sentis son regard me quitter lentement, et je me permis de lui jeter un coup d’œil, moi aussi.

Sung Gyu avait l’air fatigué, exténué. Pas aussi mal en point que moi, mais quand même. Je dus me retenir avec toutes les forces que j’avais dans mon corps pour ne pas m’avancer et prendre ses mains, qui tenaient son thé, dans le miennes. Il m’avait manqué. Il me manquait toujours. Sauf que je n’étais pas encore prêt à l’accueillir à bras ouverts. Alors plutôt que de serrer ses mains dans les miennes, je refermai les poings et les appuyai l’un contre l’autre. En les fixant, je chuchotai à mon tour, d’une manière à peine audible parmi le son du vent dans les branches des arbres et les piétons dans le parc qui parlaient joyeusement, comme si le monde ne s’était pas arrêté autour de nous deux, comme j’en avais pourtant l’impression.

« Je t’en veux, Sung Gyu. »

Emi Burton


allô :
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MessageSujet: Re: I heard you came back - did you miss me ? [Charlie + Sung Gyu]   I heard you came back - did you miss me ? [Charlie + Sung Gyu] EmptyMar 10 Fév - 8:51

Charlie & Sung Gyu.
Staring at the ceiling in the dark. Same old empty feeling in your heart. 'Cause love comes slow and it goes so fast ...

 

 
Je ne m'attendais pas à revoir Charlie ici. Pourtant, ce serait mentir de dire que je n'ai pas du tout pensé à lui en passant par le parc. On a beaucoup de souvenirs ici ... C'est dans ce parc que nous nous sommes mis en couple, je venais aussi souvent avec lui promener Link et Zelda dans le coin, puis nous passions toujours par ici quand il venait à mes entrainements de patin à glace et que nous rentrions chez moi après, c'était plus court. Lorsque mes yeux se sont posé sur le chien qui a aboyé en tirant sur sa laisse pour venir vers moi, je n'ai pas mis beaucoup de temps à le reconnaitre. J'aimais beaucoup les chiens de mon ex-petit ami. J'ai levé les yeux et je l'ai vu ... Je l'ai reconnu tout de suite aussi, évidemment. Toutefois, son prénom m'échappe comme si je croyais naïvement qu'il allait me dire que je fais erreur sur la personne, que ce n'est pas lui. Depuis que je suis de retour et surtout depuis que j'ai revu Eun Jung, j'appréhende cette confrontation. Maintenant il est là devant moi et je ne peux pas faire demi-tour. Je ne m'échapperais pas bien vite dans mon état de toute façon.

Link lui au moins semble ravi, il s'approche de moi en aboyant joyeusement et il appuie ses deux pattes sur ma jambe la plus faible, celle que je me suis fracturée. Mon plâtre a été retiré il y a peu de temps et je n'ai pas eu beaucoup de séance de rééducation encore, alors je n'ai pas retrouvé toute ma force musculaire. Il m'arrive d'avoir des faiblesses, c'est aussi à cela que sert les béquilles, me soutenir dans ces moment-là et faire en sorte que je puisse marcher quand même. Ce qui ne m'empêche pas de n'en faire qu'à ma tête et de ne pas vouloir m'en servir. Nous prenons la parole en même temps, mais Charlie me laisse parler en premier. Pendant quelques secondes je ne sais pas quoi lui dire, ni par où commencer, puis je finis par m'excuser. Je ne le quitte pas des yeux lorsqu'il me répond.

- J'ai connu mieux comme tu peux le voir, dis-je simplement.

Ce n’est pas dit sur un ton méchant ou ironique, c’est juste une constatation. Je m'apprête à lui retourner la question, quand il me propose d'aller nous assoir. Je ne refuse pas, je serais plus à l'aise et moins je ne risquerais pas de tomber. Je prendrais de ses nouvelles un peu plus tard, même si dans le fond je le sais ... Eun Jung m'a parlé de son état et rien qu'à le voir ... J'aurais pu deviner que ça n'allait pas. Je l'ai aimé et c'est toujours le cas, depuis le temps que nous côtoyons en tant qu'amis ou petit-amis, je le connais. Nous nous dirigeons vers un abri et nous nous asseyons sur un banc. Je suis aussi d’accord avec lui sur le fait que nous devons parler, mais … J’appréhende cette confrontation. J’ai peur d’entendre ce qu’il a à me dire. Je ne sais pas s’il est au courant de ce qu’il s’est passé en Amérique et pourquoi je suis de retour. Eun Jung lui a peut-être dit, tout comme elle m’a renseigné sur l’état de mon ex-petit ami ou elle en a parlé à Jung Wan qui l’a dit à Charlie. Sinon je ne vois vraiment pas par qui il aurait pu apprendre tout cela, s’il est au courant bien sûr. Depuis que je suis parti, je ne lui ai pas reparlé, pas même par téléphone ou message. C’était trop dur vu que je venais de rompre avec lui, alors que je l’aimais encore.

Charlie part quelques minutes acheter deux tasses de thé, je le remercie lorsqu’il en pose une devant moi. Je pose mes mains sur la tasse en carton chaude, par ce temps, cela fait vraiment du bien. Je le fixe quelques temps, avant de détourner mon regard, je ne voudrais pas le mettre mal à l’aise non plus, mais j’ai juste du mal à croire qu’il est vraiment là devant moi. Je me contente alors d’observer les gens qui passent dans le parc. Charlie est le premier à prendre la parole. Il m’en veut. Je m’en doutais, je m’y étais préparer, mais s’y attendre et l’entendre sont deux choses différentes. Bien que je le mérite, cela me fait mal. Après tout je l’ai lâchement abandonné, bien sûr qu’il m’en veut … C’était pour cela que je ne me sentais pas encore prêts à le revoir. Je ne voulais avoir à affronter ce genre de réalité.

- Je comprends, répondis-je toujours sans oser croiser son regard. C’est normal, vu ce que j’ai fait … Je m’en veux aussi.

Je regrette amèrement mon départ, maintenant que j’ai tout perdu. Je me suis déjà dit plusieurs fois que cela aurait été moins difficile de me remettre de ma blessure et de mon rêve brisé si j’avais su que Charlie était là pour moi. Cependant, par ma faute, je n’avais personne. Enfin si, ma famille était-là, mais c’est différent.

- Je ne sais pas si tu es au courant de ce qu’il s’est passé là-bas et pourquoi je suis revenu, mais … Je regrette vraiment mon choix maintenant. Enfin, je ne m’attends pas à ce que tu reviennes vers moi rien qu’en disant cela …

Je ne m’attends pas à ce qu’il revienne vers moi tout court, je l’ai blessé, je ne mérite pas de seconde chance, mais j’avais envie de le lui dire. J’ai besoin de combler ce silence pesant, mais je ne sais pas quoi dire, ni par où commencer. Je me sens complètement idiot et minable. Je n’aurais peut-être pas dû revenir, au moins je ne l’aurais pas croisé et je lui aurais facilité la vie. Pourtant les paroles d’Eun Jung me reviennent en mémoire. Il n’allait vraiment pas bien depuis mon départ … Toutefois, je n’ose pas aborder le sujet. Je n’ai pas envie de créer d’embrouille entre eux deux si jamais il ne voulait pas qu’elle m’en parle. Sans mentionner le prénom d’Eun Jung, je demande tout de même ;

- Et toi … Comment tu vas depuis ?

Si jamais il me pose de questions, je lui dirais que je ne suis pas stupide et que j’ai appris à le connaître. Je vois bien qu’il n’est pas au meilleur de sa forme. J’ai été son petit ami pendant plus d’un an, je l’ai aimé plus que tout et c’est toujours le cas … Je sais qu’il m’a dit qu’il m’en voulait, mais s’il est là c’est qu’il ne refuse pas de me parler, alors je peux bien prendre des nouvelles. Je me souci toujours de lui, surtout depuis que j’ai revu Eun Jung. Puis en Amérique, il ne se passait pas un jour sans que je me demande ce qu’il faisait, comment il allait. Les premiers jours là-bas, je me suis vite fait d’autres amis patineurs et nous sommes sortis, un gars est venu me draguer et pour repousser ses avances j’ai même sorti que j’étais en couple … Et j’ai toujours une photo de Charlie et moi dans mon portefeuille. Je sais je suis pathétique … Mais je pensais réellement que ce serait plus facile pour nous de cette façon … J’ai juste été trop naïf de croire que je l’oublierais si facilement.

 
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